Pour l'armée de l'air, le compte n'est pas bon. Sur les 23 Caracal et H225 attendus dans le cadre du remplacement de la flotte vieillissante de 20 Puma et de trois hélicoptères à usage gouvernemental (Super Puma), seuls huit appareils ont été commandés par la Direction générale de l'armement (DGA) en avril 2021 dans le cadre du plan de soutien à l'aéronautique. Il y a urgence d'autant qu'après plus de quarante ans de service, le maintien en condition opérationnelle (MCO) du Puma est extrêmement difficile et très coûteux pour un résultat plus que mitigé. Le renouvellement de cette capacité en souffrance traine depuis plusieurs années déjà. Si la commande des huit Caracal a été anticipée (2021 au lieu de 2023), la livraison du premier appareil a été en revanche décalée d'un an (2024 au lieu de 2023, puis 2025 et 2026).
"Là encore, c'est la loi de programmation militaire qui a été au rendez-vous : annoncée en juin 2020 dans le cadre du plan de soutien à l'aéronautique, la commande anticipée de huit hélicoptères Caracal a permis de pérenniser 960 emplois pendant 3 ans", avait souligné la ministre des Armées, Florence Parly à Marignane le 14 janvier dernier.
La commande des huit Caracal par la DGA était importante pour Marignane. Pourquoi ? "Sur les 290 prises de commandes de 2020, nous n'avons vendu que quatre Super Puma là où, chaque année, nous en livrons 25 à 30. Le Super Puma est le poumon de Marignane", avait expliqué en avril 2021 Bruno Even dans une interview accordée à La Tribune. Outre le contrat au profit de l'armée de l'air (huit Caracal), le H225 a été également commandé fin mars par un client de longue date, les Gardes côtes japonais (2 exemplaires). Soit 10 exemplaires. Airbus Helicopters a également engrangé début décembre aux Émirats Arabes Unis une commande de 12 Caracal, qui sera mise en vigueur cette année.
Sept Caracal commandés en 2022
Par ailleurs, l'option sur quatre Caracal, qui figurait également au plan de relance, n'a toujours pas été exercée. Elle devrait l'être en 2022 pour un montant de l'ordre de plus de 250 millions d'euros. Tout comme la commande des trois hélicoptères à usage gouvernemental (HUG) pour un montant de de 156,6 millions. L'opération couvre également un soutien initial des trois H225. Sur une flotte de 23 Caracal et H225 attendue, 15 appareils devraient être commandés d'ici à la fin de l'année. L'armée de l'air rappelle par ailleurs que le Puma a un coût à l'heure de vol bien moindre que celui du Caracal. Ce qui est logique entre "une deux chevaux (2 CV) et une Porsche", explique-t-on à La Tribune.
Enfin, les forces spéciales vont par ailleurs pouvoir enfin commander un Caracal en remplacement de celui détruit en opération au Burkina-Faso en 2014 et disposeront à nouveau d'une flotte de cinq appareils de ce type. Cette commande ne rentre pas dans les 23 appareils attendus.
Neufs ou d'occasion pour les huit derniers
Pour les huit derniers, cela discute ferme entre l'armée de l'air et la DGA. Si la première souhaite des hélicoptères neufs (tout comme Airbus Helicopters), la seconde propose des appareils d'occasion. "C'est en débat", explique-t-on à La Tribune. Soit l'armée de l'air récupère des Caracal de l'armée de terre, soit Airbus Helicopters en trouve sur le marché, notamment de l'oil & gas, mais les H225 d'occasion se font aujourd'hui plus rares. Soit enfin le constructeur redirige vers l'armée de l'air des hélicoptères qui n'ont pas pu être livrés à l'Ukraine, qui a commandé en juillet 2018 21 H225 d'occasion. A l'issue des livraisons des huit premiers Caracal, le remplacement du reste de ces deux flottes par des Caracal et H225 devrait se poursuivre après 2026.
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