
"Il y a toujours une chaîne de production, mais on augmentera les cadences si jamais on a un troisième contrat [à l'export, Ndlr]."
Ainsi, Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation a assuré que son groupe avait la capacité de doubler sa production "sans problème", en marge de l'assemblée générale de Thales (dont il est co-actionnaire).
Des investissements "très légers"
"Pour l'instant on a les deux premiers contrats (24 commandés par l'Egypte et 24 également pour le Qatar) qui s'inscrivent dans la chaîne de fabrication du Rafale telle qu'elle est aujourd'hui parce que la France substitue les avions français par les avions d'export", a-t-il ajouté.
"Les Indiens ont dit qu'ils étaient pressés d'acheter le Rafale et que, dans une structure accélérée de gouvernement à gouvernement, de gré a gré, ils en prennent déjà 36. Après on verra", a dit Eric Trappier, sans indiquer quand une signature pourrait avoir lieu.
Pressé de dire si une augmentation des cadences pour le Rafale nécessiterait des investissements industriels, le Pdg de Dassault Aviation a estimé que ces investissements seraient "très légers".
(Avec Reuters)
Lorsqu'une chaine de Rafale, conçue disons pour fabriquer 2 avions par mois, doit tout d'un coup se mettre à en produire 4 (doublement de la production par example), c'est aussi difficile que de doubler la production d'une chaine d'A320 en passant de 20 à 40 avions/mois!
Vous ne comprenez pas semble t-il la problématique de deux capacités de production qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
Vous êtes sûrement trop ancien pour avoir connu la croissance de l'aéronautique civile et les gains de productivité associés. L'expertise c'est comme la mémoire, ça se maintien avec l'activité.
Les chaînes Rafale, conçues pour produire disons 2 avions/mois, peuvent sans problème augmenter très significativement leur capacité de production en changeant leur organisation de travail (idem pour les sous-traitants et fournisseurs). Mais si il faut tripler ou plus leur production actuelle (je ne connais pas assez leur site pour quantifier exactement), là il faudra investir lourdement (et sans doute aussi chez leurs sous-traitants et fournisseurs).
Ce que j'ai essayé de dire est que de passer de 1 à disons 5 ou un peu plus avions/mois chez Dassault (chiffre tout à fait minime au regard des capacités d'Airbus), est aussi difficile que pour Airbus de passer de 50 à 150 A320 par mois.
Dassault et Airbus évoluent sur des segments de l'industrie différents: l'un (Airbus) est dans ce que l'on peut appeller la commodité de l'aéronautique (gros volumes, marché planétaire, gros impact du prix de vente) et l'autre (Dassault) est dans la "spécialité" de l'aéronautique (volumes faibles, marché focalisé sur quelques armées de l'air, produit évoluant sans cesse et à adapter aux besoins de chaque armées, etc).
Ce sont deux mondes différents, ayant chacun leurs spécificités, que l'on ne peut pas comparer.
Mais Dassault est un vrai industriel avec une gestion à long-terme, qui doit bichonner son outil de production, n'a sûrement pas sacrifié à des modes financières à la noix comme la stratégie "Asset Light", et peut donc gérer ses changements de cadences sans accrocs majeurs.
Dieu merci, il en reste.
Falcon / 900 / 2000 / 7X / 8X / 5X et a livrés 75 Falcon en 2014. le rafale à 11 par an représente 25% de l’activité de Dassault. Donc oui ça sent la sueur à Mérignac et ça sera pire à moyen terme avec l'augmentation de cadence des nouveaux 8X 5X et Rafale.
Globalement, les études et réalisations des outillages, c'est fait. La chaine existe, il faut certainement passé par une étape transitoire pour la formation d'une deuxième équipe. La règle chez les fournisseurs est la même. Les montages d'assemblage, de contrôle, de traitement, les moules ou autres outillage spécifiques sont déjà présents, les centres d'usinage seront sollicités plus longtemps, ce qui les rentabilisera mieux, les approvisionnements de matière et le recyclage seront accélérés. Au final l'investissement premier, s'il n'est pas totalement remboursé sera dilué sur des pièces plus nombreuses. Pour les outillages qu'il serait nécessaire de dupliquer, études et plans existent. Certainement que Dassault, Thalès, Hispano Suiza, Snecma, Sagem, MBDA, Nexter et la société qui réalise les trains d'atterrissage (dont le nom m'échappe), ont prévu cette montée en charge depuis longtemps, puisque depuis le début, l'intérêt pour Dassault et l'Etat est bien d'exporter cet avion. L'Etat étant actionnaire des société citées (directement ou indirectement), il est d'autant plus intéressé.
La chaine tournerait moins de 4H00 par jour?