Rafale : des milliers d'embauches attendues en France après la commande géante des Emirats Arabes Unis

Devant être livrés entre 2027 et 2031, Les 80 Rafale commandés par les Emirats Arabes Unis garantissent la pérennité de la chaîne de production de l'avion de combat de Dassault Aviation jusqu'en 2031. Une bouffée d'oxygène pour les quelque 400 entreprises françaises impliquées dans la production de l'appareil. L'avionneur va devoir augmenter la cadence de production. Ce qui va se traduire par de nombreuses embauches.
(Crédits : DARRIN ZAMMIT LUPI)

La commande colossale de 80 Rafale passée ce vendredi par les Emirats Arabes Unis à Dassault Aviation donne le sourire, non seulement aux différents sites de l'avionneur français, mais aussi aux quelque 400 entreprises impliquées dans la production de l'avion de combat. Pour les entreprises tricolores, ce contrat de 16 milliards d'euros constitue une vraie bouffée d'oxygène.

Lire aussi 5 mn80 Rafale : les Emirats Arabes Unis offrent le contrat du siècle à la France et à Dassault Aviation

Livraisons entre 2027 et 2031

En effet, dépendantes à la fois de l'aéronautique civile et de défense, un grand nombre parmi elles ont été fragilisées par la crise qui frappe le transport aérien depuis deux ans.  De quoi leur donner de la visibilité pendant une dizaine d'années, puisque cette commande va "garantir la pérennité de la chaîne de production du Rafale jusqu'à fin 2031", selon le ministère des Armées. Les Rafale seront en effet livrés aux Emirats entre 2027 et 2031 et sont destinés à remplacer le 60 Mirage 20009 acquis en 1998 par Abu Dhabi. Ils seront livrés au standard F4, un programme en cours de développement de près de deux milliards d'euros et présenté comme un "saut technologique, industriel et stratégique" à l'horizon 2024. Pour Emmanuel Macron, cette commande est "très bonne pour la France" car elle "crée de l'emploi" dans le pays.

Montée en cadence de la production

Ce contrat vient gonfler un carnet de commandes déjà bien rempli. A la suite de nombreux contrats engrangés depuis plusieurs années, près de exemplaires doivent être livrés d'ici à 2031. Résultat : il va falloir augmenter les cadences de production en la faisant passer de 1 avion produit par mois (11 par an) à deux puis trois. Soit plus de 30 Rafale par an avec des milliers d'embauches à la clé.

"Onze Rafale par an, c'est 7.000 emplois directs" très souvent hautement spécialisés, explique une source du ministère des Armées, citée par l'AFP. "Avec les montées en cadence, "mécaniquement il va y avoir des embauches", ajoute-t-elle, "probablement des milliers".

La chaîne de production va bien au-delà des sept sites de production de Dassault Aviation répartis sur le territoire : Seclin (Nord) pour les pièces mécaniques, Biarritz pour les pièces composites, Argenteuil (Val d'Oise, fuselage), Martignas (Gironde, voilures), Argonay (Haute-Savoie, commandes de vol), Poitiers pour les verrières ou encore Mérignac (Gironde) où a lieu l'assemblage final.

En effet, l'appareil est construit par un groupement d'intérêt économique (GIE Rafale), regroupant Dassault qui supervise 60% de la valeur de l'avion, l'électronicien Thales (22%) et le motoriste et équipementier de défense Safran (18%). Thales et ses sous-traitants fournissent ainsi le radar, les systèmes électroniques embarqués ou encore Spectra, système de protection de l'avion Spectra. Safran et ses fournisseurs apportent de leur côté les deux moteurs M-88 de l'appareil, le train d'atterrissage, le siège éjectable, le système de navigation inertielle (qui permet le repérage hors signal GPS) ou encore les câblages électriques.

Et au-delà de l'avion proprement dit, les ventes de Rafale se doublent en général de contrats pour le fabricant européen de missiles MBDA.

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Pluie de contrats dans le Golfe

Depuis le début de la tournée dans le Golfe d'Emmanuel Macron, voici la liste des accords signés entre la France et les Emirats arabes unis à Dubaï, mais aussi avec l'Arabie saoudite.

Aéronautique-défense. Au-delà de la commande de 80 Rafale, les Emirats ont commandé 12 hélicoptères Caracal et des éléments associés. Ce samedi le constructeur de Marignane a obtenu une nouvelle commande de 26 hélicoptères civils (20 H145 avec cinq pales et 6 H160) de la part de la société saoudienne The Helicopter Company (THC), créée par le Fonds d'investissement public (PIF).

Dans l'aéronautique civile cette fois, Saudi Arabian Airlines et CFM ont signé ce samedi un contrat d'achat de 8,5 milliards de dollars pour des moteurs LEAP-1A. Le contrat inclut 149 moteurs et un accord sur les services associés. CFM a également finalisé un contrat  avec Flynas, une autre compagnie saoudienne, portant sur le support de 160  moteurs LEAP. Un contrat évalué à 4 milliards de dollars au prix catalogue.

Prolongation de la licence du Louvre Abou Dhabi

L'accord de licence du Louvre Abou Dhabi, ouvert en grande pompe en 2017 et dont l'architecture a été signée par le Français Jean Nouvel, a été prolongé de dix ans, jusqu'en 2047. Ce prolongement va représenter le versement de 165 millions d'euros par Abou Dhabi entre 2022 et 2023, a précisé la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot, qui a signé l'accord acté entre M. Macron et le dirigeant de facto des Emirats, le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed Al-Nahyane. En contrepartie, le Louvre s'engage à prêter quatre de ses œuvres emblématiques, dont les noms n'ont pas été communiqués.

Coopération et investissements avec deux fonds souverains

Le ministère français de l'Économie a signé deux accords de coopération avec des fonds souverains d'Abou Dhabi, Mubadala et ADQ. Le premier prévoit de développer les investissements de Mubadala dans des fonds français pour 1,4 milliard d'euros sur dix ans.

Le second, avec ADQ, va mobiliser 4,6 milliards d'euros sur cinq ans pour soutenir ou renforcer des partenariats entre le fonds émirati et des entreprises françaises en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique dans les secteurs de la logistique, de la santé, de l'agriculture et des énergies vertes.

Pour sa part, la banque publique française Bpifrance annonce par ailleurs le renouvellement de sa coopération avec le fonds Mubadala, chaque partie s'engageant à investir 2 milliards d'euros sur dix ans.

Ces investissements se feront en capital-investissement à travers le Franco Emirati Fund (FEF) pour 3,2 milliards, les 800 millions d'euros restants étant dédiés à des fonds français de capital-risque ou à des entreprises françaises innovantes.

Coopération dans le spatial

Une lettre d'intention a été signée entre le Centre national d'études spatiales et le centre spatial Mohammed ben Rached - du nom de l'émir de Dubaï - relative à la coopération portant sur un second rover lunaire émirati Rached-2. Le premier doit être envoyé en 2022 par la société japonaise d'exploration lunaire iSpace.

Les Émirats, nouveaux venus dans la course spatiale dans laquelle ils cherchent à s'imposer, ont aussi placé en février 2021 leur sonde "Amal" autour de l'orbite de Mars, devenant le premier pays arabe à réaliser un tel exploit.

Soutien à des grands contrats

Plusieurs autres accords, notamment dans le secteur de l'énergie, ont été conclus pour près de 6 milliards d'euros entre des entreprises françaises et émiraties à l'occasion de la visite de M. Macron, selon le ministère français de l'Économie et l'agence officielle émiratie WAM.

Un accord de coopération entre le géant français de l'énergie Engie et l'entreprise d'énergies renouvelables Masdar, filiale du fonds Mubadala, a été conclu dans le secteur de l'hydrogène pour un montant de 4,4 milliards d'euros.

Technip Energies, société d'ingénierie et de services dans l'énergie, a signé un contrat de 1,5 milliard de dollars (1,33 milliard d'euros) avec la compagnie nationale pétrolière des Emirats, l'ADNOC, pour la construction d'un craqueur d'éthane.

Cette dernière a aussi conclu un partenariat avec TotalEnergies qui vise à identifier des projets communs en matière de capture et de stockage de carbone, mais aussi d'investissements dans la production d'hydrogène et d'ammoniac bas carbone.

Enfin, la Emirates Nuclear Energy Corporation (Enec), filiale d'ADQ qui a notamment mené le consortium à la tête de la construction de la première centrale nucléaire du monde arabe, située près d'Abou Dhabi, a signé avec EDF un protocole d'accord sur le partage d'expérience entre exploitants nucléaires et sur la recherche et le développement.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 06/12/2021 à 5:05
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Des milliers d'embauches ,j'en doute .On est pas sur du chantier avec des brouettes , ingénieurs qualifiés,formations, sécurité . 10 ans pour les construire puis on en fait quoi après des milliers d'embauchés ? Peut être plus dans les Émirats ,il y...

à écrit le 05/12/2021 à 11:53
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Combien de papier déjà publiés sur La Tribune ? 30 ? 40 ? 50 ?

à écrit le 04/12/2021 à 22:13
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Vous avez oublié le Figaro dans les retombées... ils sont tellement dans le publi-reportage de basse flagornerie que je me demande bien vers ou ils vont aller, ayant usé jusqu'à l'os toute fierté.

à écrit le 04/12/2021 à 21:02
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Bonjour, Cette vente attend le paiement, pas de fric, pas de production, pour le moment des services virtuels du digital, ......

à écrit le 04/12/2021 à 20:12
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Sa va

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