
"Henri Proglio ayant démissionné de ses fonctions d'administrateur hier, le conseil d'administration s'est réuni ce matin afin d'en prendre acte", a déclaré Patrice Caine, Pdg de Thales. "Il s'ensuit que le projet de gouvernance dissociée qui avait été annoncé en décembre 2014 ne sera en conséquence pas mis en œuvre", a-t-il ajouté. David Caine va donc occuper le poste de Pdg du groupe.
"Aujourd'hui il n'y a pas (Henri) Proglio, donc Patrice Caine reste PDG. [...] La page est tournée. On n'en est plus à comprendre, on en est à prendre acte", a confirmé à des journalistes Eric Trappier, Pdg de Dassault Aviation et co-actionnaires de Thales.
Le projet prévoyait qu'Henri Proglio devienne président non exécutif de Thales et que Patrice Caine devienne directeur général exécutif. Ce changement était lié au départ innatendu de Jean-Beranrd Levy pour EDF.
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Le Conseil d'administration restera composé de 16 membres
De fait, le conseil d'administration "restera composé de 16 membres", a indiqué Patrice Caine. Il devait être porté à 18 membres après l'arrivée d'Henri Proglio afin de respecter l'équilibre entre les deux principaux actionnaires de Thales, l'Etat et le groupe Dassault Aviation, liés par un pacte d'actionnaires.
Pour mémoire, l'Etat et Dassault s'étaient accordés à la mi-avril pour désigner chacun un membre supplémentaire au conseil d'administration, soit 6 pour le gouvernement, 5 pour Dassault Aviation sur un total passant de 16 à 18.
Les résolutions liées à cette gouvernance dissociée sont du coup abandonnées, a précisé Patrice Caine, notamment celle liée au report de 65 à 69 ans de l'âge limite du président de Thales, une condition sur mesure pour permettre à Henri Proglio d'occuper cette fonction en raison de son âge.
Henri Proglio a renoncé sous la pression de Bercy
Rappelé à l'ordre par Bercy, qui lui avait demandé de rompre ses liens avec Rosatom, l'agence russe de l'énergie atomique, Henri Proglio avait préféré renoncer à la présidence du conseil d'administration du groupe d'électronique et de défense.
"Je pensais l'affaire entendue puisque l'Etat avait réitéré à trois reprises son accord, par la voix de François Hollande [le président de la République], de Manuel Valls [le Premier ministre] et de Jean-Yves Le Drian [le ministre de la Défense]. Or, je suis sali depuis des semaines par une campagne alimentée par Bercy. À un moment, je dis : ça suffit !", avait-il estimé dans une interview publiée hier par le quotidien Le Monde.Cela
(Avec AFP)
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