L'Etat au chevet de l'industrie agroalimentaire avec un plan de soutien de 500 millions d'euros

Le gouvernement va présenter ce vendredi un plan de soutien à l'industrie agroalimentaire, avec des mesures d'urgence pour aider les entreprises à supporter la flambée de leurs coûts de production et des financements pour accélérer leur modernisation. Les ministres de l'Industrie et de l'Agriculture, Roland Lescure et Marc Fesneau, en préciseront les contours au Salon de l'agriculture. Le tout sur fond de négociations tendues entre la grande distribution et les industriels.
Bercy travaille, en effet, à un fonds public/privé doté de 500 millions d'euros pour soutenir le secteur de l'agroalimentaire.
Bercy travaille, en effet, à un fonds public/privé doté de 500 millions d'euros pour soutenir le secteur de l'agroalimentaire. (Crédits : Reuters)

Tous les secteurs sont concernés par l'inflation, notamment l'agroalimentaire. Cette industrie, grande consommatrice de gaz pour la transformation du lait ou de la betterave en sucre, a subi de plein fouet la hausse des prix de l'énergie et des matières premières agricoles, liée notamment à la guerre en Ukraine. Si les industriels peuvent d'ores et déjà réclamer des aides de l'Etat, avec le bouclier énergétique ou l'amortisseur électricité, c'est un soutien plus général qui va leur être proposé.

Bercy travaille, en effet, à un fonds public/privé doté de 500 millions d'euros qui devrait être annoncé ce vendredi. L'objectif : rendre plus compétitif ce secteur, qui accuse « des défaillances » structurelles et pâtit désormais de la hausse du coût de l'énergie.

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« Un peu moins de la moitié » de la somme proviendra de l'Etat et l'autre de fonds privés, afin d'aider les PME à investir dans « la numérisation des usines » et la « transition écologique. »

A plus court terme, un report de charges sociales et fiscales sera accordé aux industriels pour soutenir leur trésorerie. De plus, des crédits du plan d'investissement France 2030 devraient servir à accélérer la robotisation de l'agroalimentaire français, « avant-dernier » en Europe sur ce sujet.

Accompagner les industriels à mieux valoriser leurs produits à l'étranger

D'autres mesures de soutien à l'export seront présentées « prochainement » par le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, pour accompagner les industriels à mieux valoriser leurs produits à l'étranger. En novembre, un rapport de l'Inspection générale des finances soulignait que la rentabilité du maillon industriel, calculée via son excédent brut d'exploitation (EBE), s'était écroulée de 16% entre 2019 et le premier semestre 2022. « Cela grève les investissements pour la modernisation, la décarbonation et la transition écologique des filières », relève le gouvernement.

 « Je suis très préoccupé pour l'industrie agroalimentaire, pour des raisons structurelles et conjoncturelles », s'est inquiété Roland Lescure, ministre de l'Industrie, citant respectivement un « déficit de compétitivité » et « le choc massif » de la guerre en Ukraine, dans un entretien à Agra Presse publié jeudi. En France, « l'industrie agroalimentaire est passée du 2e au 6e rang des exportateurs agroalimentaires mondiaux en quelques années » et « lorsque l'on retire les vins et spiritueux, nous sommes déficitaires », a-t-il souligné. « Certains craignent un « « mars rouge » pour l'inflation ; moi (...) je crains une année noire pour notre industrie agroalimentaire », a-t-il ajouté, emboîtant le pas d'Emmanuel Macron qui a mis la pression sur la grande distribution pour qu'elle fasse un effort sur ses marges. « On a trop de petites entreprises », qui n'ont pas la « taille critique » pour « faire face aux chocs et conquérir des parts de marché à l'étranger », a-t-il encore déclaré, indiquant que le fonds public/privé avait vocation à soutenir des rapprochements.

Les industriels réclament une hausse du prix d'achat de leurs produits « entre 10 et 12% »

Alors que les négociations annuelles avec la grande distribution, devaient prendre fin le 1er mars, après avoir duré trois mois, les industriels ont réclamé une hausse du prix d'achat de leurs produits « entre 10 et 12% » pour répercuter la flambée de ces coûts. S'il ne sera connu que dans quelques jours, le prix final payé par la grande distribution à ses fournisseurs devraient, en effet, connaître une hausse de l'ordre de 10%.

« Je ne vais pas me hasarder à donner un chiffre », mais « aujourd'hui, toute hausse, quelle qu'elle soit, est très difficile à vivre pour nos compatriotes », a, pour sa part, relevé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire jeudi matin, lors d'un déplacement au Salon de l'agriculture à Paris. « Je suis favorable à un dispositif qui touche tous nos compatriotes, toutes les classes moyennes, tous les Français », a-t-il poursuivi, indiquant souhaiter qu'il entre en vigueur d'ici le 15 mars sans pour autant préciser la nature de cette mesure.

Pour limiter le coût de ce dispositif encore flou, le ministre appelle les distributeurs et les grands industriels à « faire leur part du chemin ». « Tout ne peut pas être payé par l'Etat », a-t-il insisté.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 06/03/2023 à 9:08
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Il est normal que les industriels se rénumèrent . Dans le même tremps les prix augmentent du fait de la hausse du coûit de l'énergie. GB

à écrit le 03/03/2023 à 11:23
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qu'est ce qui augmente les couts Les transports !!!l'autoroute l'etat empoche entre 34 et 37 % le petrole l'etat empoche 70 % L'Energie avec le nucléaire nos c...

à écrit le 03/03/2023 à 9:30
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encore des cheques quoi qu'il en coute aux allemands!! a l'euro pret comme on dit! hey, le jour ou ca va se retourner la guerre civile va etre ultra neo bienveillante pour le futur petit venezuela europeen, la gauche sera fiere, elle aura bien appliq...

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