Batteries électriques : Northvolt se décide enfin à construire son usine en Allemagne

Alors que le projet semblait à l'arrêt, le groupe suédois Northvolt a finalement confirmé, ce vendredi, la construction d'une méga usine de batteries à Heide en Allemagne afin de fournir un million de véhicules électriques par an. L'annonce intervient quelques heures après celle du groupe taïwanais, ProLogium concernant l'ouverture de sa première usine en Europe, à Dunkerque dans le Nord de la France.
Le groupe suédois est l'un des plus grands espoirs européens en matière de batteries au moment où le Vieux continent cherche à rattraper son retard. Ici, son siège à Vasteras, près de Stockholm en Suède.
Le groupe suédois est l'un des plus grands espoirs européens en matière de batteries au moment où le Vieux continent cherche à rattraper son retard. Ici, son siège à Vasteras, près de Stockholm en Suède. (Crédits : Reuters)

Après plus d'un an d'incertitudes, le projet d'usine géante de batteries électriques de Northvolt en Allemagne va bien voir le jour. C'est ce qu'a confirmé le groupe suédois, ce vendredi. « Northvolt a décidé de passer aux prochaines étapes dans son expansion à Heide », le site choisi dans le nord du pays, a déclaré Peter Carlsson, le PDG de l'entreprise, dans un communiqué publié avec le gouvernement allemand.

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C'est en mars 2022 que Northvolt avait annoncé la construction dans cette région du Schleswig-Holstein, à quelques kilomètres de la côte de la mer du Nord, d'une immense usine de batteries pouvant fournir un million de véhicules électriques par an, la première du groupe hors de Suède. Le groupe suédois est l'un des plus grands espoirs européens en matière de batteries au moment où le Vieux continent cherche à rattraper son retard dans cette production indispensable à la transition de l'industrie automobile.

Un projet à plusieurs milliards d'euros soutenus par le gouvernement allemand

Mais le projet semblait suspendu après une déclaration en octobre dernier de Peter Carlsson, estimant que l'investissement « pourrait être repoussé » en raison de la hausse des prix de l'énergie en Europe, et de la concurrence du plan protectionniste des Etats-Unis pour l'industrie verte. Les Etats-Unis ont, en effet, adopté l'Inflation Reduction Act (IRA), en août 2022, qui prévoit des subventions à l'achat d'un véhicule électrique, pouvant aller jusqu'à 7.500 dollars à condition qu'il soit made in USA.

Après plus d'un an de négociations, « l'Allemagne peut regarder de l'avant, avec un des projets phare de la transition de l'énergie et du transport », s'est ainsi félicité le ministre de l'Economie, Robert Habeck, ce vendredi. Le gouvernement allemand a d'ailleurs promis à Northvolt un « soutien » financier. Cette aide fédérale - non chiffrée et qui doit encore être soumise à « l'approbation de la Commission européenne » - va « déverrouiller ce projet à plusieurs milliards d'euros ». La production débutera en 2026, s'est réjoui Berlin à propos de cette usine qui pourrait créer au moins 3.000 emplois directs. Le pays est déjà le plus en pointe avec l'équivalent de 498 gigawattheure (GWh) de projets dans les cartons, suivie de la Hongrie (224 GWh), de la Norvège (136 GWh) et de la France (122 GWh), selon le suivi de l'ONG Transport and Environment.

L'annonce de Northvolt fait écho à celle du groupe taïwanais, ProLogium, quelques heures plus tôt concernant l'ouverture de sa première usine en Europe, à Dunkerque, dans le Nord de la France. Le projet représente un investissement de 5,2 milliards d'euros pour une capacité annuelle de 48 GWh. La production devrait débuter en 2026 pour atteindre une capacité de 48 GWh en 2027, environ la même puissance que son concurrent ACC.

L'UE préférée plutôt que les Etats-Unis

Jusqu'au 28 avril dernier, Dunkerque était en concurrence avec les Etats-Unis pour l'installation de cette usine. Mais le Taïwanais a finalement choisi la France et donc l'Europe, notamment parce que l'UE a pris la décision d'interdire les moteurs thermiques dans les véhicules neufs en 2035. Une réglementation supranationale qui ne dépend pas des fluctuations de présidence dans le pays, permettant ainsi de sécuriser les décisions industrielles sur plusieurs années.

Sans compter que la France entend, comme les Etats-Unis, favoriser l'achat de véhicules produits en Europe. Pour ce faire, le gouvernement veut conditionner l'obtention du bonus écologique, valable pour les véhicules électriques vendus moins de 47.000 euros, à l'empreinte carbone de ce dernier, selon les propos du président de la République, jeudi, lors d'une longue allocution sur la réindustrialisation du pays. « Nous serons le premier pays européen à réformer » le bonus écologique, a ainsi affirmé Emmanuel Macron, évoquant une « petite révolution » qui a pour objectif de soutenir les batteries et véhicules produits en Europe.

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Du côté allemand aussi, la décision aurait pu pencher en faveur des Etats-Unis. D'autant que Northvolt a annoncé, ce même jour, qu'il envisageait, en parallèle, de construire une usine en Amérique du Nord. Une décision sera prise « dans les prochains mois », a ainsi indiqué une porte-parole du groupe à l'AFP.

(Avec AFP)

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