Dans la foulée d'autres grands groupes (Air France, Renault), c'est au tour de Stellantis de faire un geste en faveur de ses salariés. À l'issue d'une réunion ce mardi qui était attendue de longue date par les syndicats et salariés, le constructeur automobile, issu de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, a annoncé le versement d'une « prime de partage de la valeur » à ses salariés.
Dans le détail, les employés gagnant jusqu'à deux fois le Smic, intérimaires compris - soit 60% des effectifs - vont toucher 1.000 euros. Ceux rémunérés plus de deux fois le Smic recevront 500 euros. En parallèle, tous les salariés auront aussi la possibilité de monétiser jusqu'à 3 jours de RTT, soit 400 euros en moyenne pour un ouvrier et 600 euros pour un cadre.
« Les propositions faites par la direction et partagées avec les partenaires sociaux permettent de faire progresser le pouvoir d'achat de nos salariés au-dessus de l'inflation », a souligné Bruno Bertin, directeur des ressources humaines de Stellantis en France.
La direction de Stellantis a également proposé aux organisations syndicales un accord sur le déblocage anticipé de l'intéressement et de la participation, ainsi que des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui débuteraient dès le mois de décembre 2022 pour l'année suivante.
En février, les NAO 2022 avaient débouché sur une enveloppe globale d'augmentation de salaire de 3,2%. Les syndicats avaient tous refusé de signer cet accord, jugeant le geste insuffisant au vu des résultats records de l'entreprise, et malgré l'octroi d'une prime d'intéressement de 4.300 euros en moyenne. Les sommes totales versées en 2022, au titre du soutien au pouvoir d'achat, représentent jusqu'à 1.965 euros par salarié en France, d'après Stellantis.
Pouvoir d'achat et conditions de travail en ligne de mire
Avant cette réunion, prévue depuis le mois de juin, les débrayages s'étaient multipliés courant septembre dans les usines du groupe pour demander des mesures améliorant le pouvoir d'achat des salariés. Le premier site à s'être mis en grève était celui d'Hordain (Nord), impactant la production. Les sites de Douvrin, Trémery ou Valenciennes avaient ensuite suivi.
FO demandait « une prime exceptionnelle conséquente », de même que la CFE-CGC pour qui « les résultats du premier semestre (8 milliards d'euros de bénéfice) » devaient « permettre d'accorder à tous les collaborateurs une prime exceptionnelle ». De son côté, la CGT réclamait une augmentation générale de 400 euros par mois ainsi qu'une prime de pouvoir d'achat de 6.000 euros.
Au-delà des questions salariales, le sujet des conditions de travail a aussi alimenté la colère des salariés, avec des jours chômés décidés à la dernière minute en raison de problèmes d'approvisionnement.
1.000 euros chez Renault
La semaine dernière, c'était Renault qui annonçait verser une prime à ses employés français pour répondre à l'augmentation du coût de la vie. Au terme de négociations menées depuis plusieurs semaines entre syndicats et direction, celle-ci a offert 500 euros de prime de « soutien au pouvoir d'achat » à tous les salariés, y compris les intérimaires. S'y ajoutent la possibilité de monétiser jusqu'à trois jours de RTT avec une majoration de 25%, une prime transport de 100 euros et la gratuité de la mutuelle santé pendant trois mois.
Selon les catégories et les situations familiales des salariés, cela représentera des primes de 600 euros minimum, et un montant total de pouvoir d'achat supplémentaire potentiel de plus de 1.000 euros pour une majorité d'employés, selon des éléments de la direction.
Ces offres, qui doivent encore être entérinées par les organisations représentatives, sont indépendantes des négociations annuelles obligatoires pour 2023 qui prendront en considération le taux d'inflation pendant l'année 2022, précise-t-on de même source.
La déléguée syndicale FO Mariette Rih a salué une démarche de la direction qui « pour nous cochait toutes les cases ». Après des négociations qui ont « commencé timidement », le résultat « répond à une nécessité et un problème pour tous les salariés », soit une « inflation galopante », a-t-elle déclaré à l'AFP, citant la prime de 500 euros mais aussi « différents points » comme le transport et la santé.
Dans l'aérien, Air France a également récemment décidé un effort conséquent pour ses salariés afin de faire face à l'inflation, accordant une prime exceptionnelle et des augmentations généralisées à tous ses salariés.
(Avec AFP)
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