Michelin quitte définitivement la Russie, mais limite l'impact sur ses comptes

Le fabricant français de pneus a annoncé qu'il cédait ses activités russes au management local. L'impact devrait être limité pour l'entreprise.
Nabil Bourassi
(Crédits : Wolfgang Rattay)

Après Renault, c'est au tour de Michelin de clôturer ses activités en Russie... Le fabricant de pneus français a annoncé qu'il cédait sa filiale locale, dont les activités étaient suspendues depuis le 15 mars dernier suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Michelin indique qu'il cède ses activités au management local.

Impact nul sur le plan de croissance

Dans un communiqué, la firme de Clermont-Ferrand déclare avoir constaté "l'impossibilité technique de leur reprise, en particulier en raison de difficultés d'approvisionnements dans un contexte durable d'incertitudes générales". Elle précise toutefois que l'impact de cette opération sera nul sur ses objectifs de croissance, et grèvera son bilan à hauteur de 250 millions d'euros. Concrètement, il s'agit d'une dépréciation d'actif.

La guerre déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier a suscité une série de sanctions occidentales contre Moscou. Pour le pneumaticien, ces sanctions ont davantage posé un préjudice pour sa chaîne d'approvisionnement que pour ses activités locales qui ne représentent que 2% de son chiffre d'affaires mondial et 1% de sa production mondiale de pneus. Autrement dit, la Russie était loin d'être un marché prioritaire pour Michelin, à l'inverse d'un Renault pour qui elle représentait son deuxième marché mondial.

Chaîne d'approvisionnement grippée

Mais les divers embargos engagés contre la Russie ont privé Michelin d'une partie de ses approvisionnements en noir de carbone (25% de ses besoins) et d'élastomères ou diverses huiles, soit des matières nécessaires à la production de pneus. Le groupe avait même été contraint de suspendre la quasi-totalité de ses usines en Europe, faute de matières premières.

Les constructeurs et équipementiers automobiles ont lourdement investi ces dernières années sur le marché automobile russe considéré comme le second marché européen en volumes, avec une forte dynamique. Renault s'apprêtait d'ailleurs à y commercialiser une nouvelle gamme de voitures dans une démarche de montée en gamme. La guerre en Ukraine a douché ces espérances. Au-delà du conflit militaire et ses sanctions, que les industriels avaient espéré circonscrit dans le temps, ils estiment désormais que les perspectives macroéconomiques du marché russe (chute du PIB...) ne confirment plus les modélisations de marché à moyen terme. En avril, les ventes de voitures neuves ont fondu de 78% en Russie.

Nabil Bourassi

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Commentaire 1
à écrit le 29/06/2022 à 9:15
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Les Russes vont récupérer nos entreprises pour rien, ce qui va de plus leur donner une indépendance qui leur permettra de résister aux sanctions. Et dans le même temps les BRICS s'élargissent plus vite que l'OTAN. On a pas de pétrole, mais qu'est-ce ...

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