Plastic Omnium cède ses poubelles et tourne une page de son histoire

Le groupe familial a décidé de céder son activité environnement (conteneurs à déchets et services associés) qui ne représentait plus que 4% de son chiffre d'affaires et une marge moindre. Plastic Omnium veut se concentrer sur la croissance de ses activités d'équipementier automobile.
Nabil Bourassi
Le groupe Plastic Omnium a, initialement, été constitué par l'activité Environnement, avant de se lancer dans les équipements automobiles.

C'était toujours la même question... « Allez-vous céder votre activité environnement ? » Et toujours la même réponse : « Notre activité environnement est profitable et génère de la trésorerie. » Et pourtant, Plastic Omnium a fini par annoncer ce mercredi soir son intention de céder sa branche Environnement qui vend des conteneurs à déchets aux collectivités locales - dont 8.000 villes - mais également des entreprises. Cette activité a réalisé un chiffre d'affaires de 168 millions d'euros au premier semestre, en baisse de 10% (+7,4% à périmètre et changes constants). La marge opérationnelle de cette activité s'élevait à 6,3% en légère baisse de 0,2 point.

De la R&D et des services associés...

Réunissant 1.800 personnes dans 12 pays, la branche Environnement fabrique des conteneurs (bacs à ordures, colonnes aériennes, composteurs...) mais également des services associés (maintenance, lavage, data management et systèmes de tarification, gestion des coûts pour les collectivités locales...) ainsi que du mobilier urbain (aires de propreté, aires de jeux...). Enfin, Plastic Omnium a récemment inauguré un centre de R&D dédié à cette activité, basée à Saint Priest.

« Plastic Omnium s'attachera à choisir un acquéreur promoteur d'un projet de développement ambitieux pour cette activité au cœur de la ville propre et intelligente de demain », écrit le groupe dans son communiqué.

Pour Plastic Omnium, la dynamique est ailleurs. Son activité automobile a affiché au premier semestre près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+12,3%) et une marge opérationnelle de 9,3%. En outre, l'activité Environnement, même si historique, ne représente plus que que 4% du chiffre d'affaires de l'entreprise.

Une affaire de famille

Pas étonnant que la famille Burelle ait hésité si longtemps à céder cette activité. C'est par celle-ci que le groupe s'est constitué en 1965 lorsque Pierre Burelle décide de racheter l'Union mutuelle des propriétaires lyonnais fondée en 1875 par son grand-père, Pierre-Louis Burelle. Plastic Omnium, aujourd'hui dirigé par Laurent Burelle, héritier de la dynastie, s'apprête donc à tourner une page de son histoire.

Le groupe veut accélérer sa croissance dans ses activités d'équipementiers automobiles. Celles-ci sont essentiellement sur la production d'équipements plastiques comme les pare-chocs ou encore les réservoirs à carburant. Il est également connu pour des fortes positions sur des systèmes de dépollution, notamment le SCR où il vise la première place mondiale d'ici deux ans grâce à un carnet de commandes très fourni.

L'entreprise est également très concentrée sur sa forte croissance mondiale qui implique une forte hausse des capacités. A cela s'ajoute les frais en R&D qui augmentent également en vertu des nouveaux projets de Plastic Omnium sur l'hydrogène ou sur de nouvelles applications plastiques comme le montre le prototype d'une voiture à la carrosserie entièrement plastique, présenté à Francfort. Le rachat des activités pare-chocs de Faurecia en 2016 montre que Plastic Omnium est dans une démarche de consolidation et de renforcement de ses activités les plus fortes.

Nabil Bourassi

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