Les chariots Caddie vont tenter de se relancer avec un repreneur nordiste

Le fabricant alsacien de chariots de supermarché, en redressement judiciaire, a été repris par l'industriel valenciennois Pascal Cochez. 113 emplois seront maintenus. Caddie SAS entend aussi porter deux innovations sur le marché.
Caddie a maintenu sa prévision de chiffre d'affaires à 17 millions d'euros en 2022.

Le fabricant de chariots de supermarché Caddie, en redressement judiciaire, a été repris mardi 22 mars par l'industriel nordiste Pascal Cochez, associé avec l'ancien actionnaire Stéphane Dedieu et quatre autres partenaires minoritaires. L'entreprise de Dettwiller (Bas-Rhin) conserve 113 emplois au terme d'un plan de départs volontaires qui concernera 26 salariés. La nouvelle société Caddie SAS maintiendra ses activités en Alsace.

Le tribunal de Saverne (Bas-Rhin) a validé l'unique dossier de reprise au terme duquel Pascal Cochez, qui a déjà repris en septembre 2019 des parts dans les dentelleries Noyon et Desseilles à Calais (Pas-de-Calais), détiendra 66 % de Caddie SAS. Spécialiste du redressement d'entreprises en difficulté, Pascal Cochez a aussi acquis en 2017 la conserverie de poissons Delpierre à Hesdin-l'Abbé (Pas-de-Calais).

Trois redressements en dix ans

Stéphane Dedieu, président sortant de Caddie, n'est pas parvenu à rassembler seul les fonds nécessaires à la reprise de son entreprise détenue depuis 2018 par le polonais Damix. Caddie a déjà fait l'objet de deux précédents redressements judiciaires, en 2012 et en 2014. Le projet de reprise retenu par le tribunal prévoit un plan de financement initial de 4 millions d'euros.

L'audience du tribunal avait été prévue initialement le 21 février. Mais les repreneurs potentiels ont pu bénéficier d'un délai supplémentaire pour peaufiner leur offre et boucler leur financement. L'Union nationale des Scop (sociétés coopératives et participatives) avait présenté au mois de février une lettre d'intention, non suivie d'effet, qui proposait la création par les salariés d'une coopérative afin de reprendre Caddie. Ce projet non abouti prévoyait le sauvetage de 63 emplois.

"Je suis satisfait de ce plan de reprise validé par le tribunal. On ne voulait pas que Caddie disparaisse", a déclaré Stéphane Dedieu à La Tribune. "L'équipe de reprise est bien constituée autour de Pascal Cochez qui a présenté un dossier courageux". Stéphane Dedieu conservera 34 % de Caddie SAS aux côtés de l'italien Michele Fontana, distributeur de Caddie dans son pays, et de trois autres actionnaires minoritaires italiens et allemands.

"Nous maintenons notre chiffre d'affaires prévisionnel à 17 millions d'euros en 2022", a annoncé Stéphane Dedieu. Caddie SAS entend porter deux innovations sur le marché. Dans un premier temps, un nouveau design sera proposé pour des chariots d'aéroports "plus légers et ergonomiques". Dans un second temps, Caddie poursuivra avec la startup Knap, basée à Sophia-Antipolis, la mise au point de son chariot connecté sur lequel elle travaille depuis 2019. "Nous avons été mis en relation avec cette startup par Xavier Niel. Le chariot intelligent de Knap permettra de s'affranchir du passage en caisse au supermarché", promet Stéphane Dedieu.

Une nouvelle gouvernance sera mise en place chez Caddie SAS autour de Pascal Cochez, président. Stéphane Dedieu quitte ses fonctions opérationnelles et devient administrateur. "J'apporterai mes contacts clients, mes réseaux et j'assurerai la continuité historique de l'entreprise", a-t-il promis. Un nouveau directeur général sera nommé prochainement.

"Notre mise en redressement était due principalement aux soucis du Covid, qui ont désorganisé la société. La production a été arrêtée à de nombreuses reprises en 2020 et en 2021. Une société industrielle qui ne produit pas de façon constante ne parvient plus à faire ses marges", expliquait Stéphane Dedieu il y a deux mois. "La marque Caddie fait partie d'un patrimoine culturel", avait-il aussi rappelé, indiquant déjà sa préférence pour un repreneur français.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 23/03/2022 à 16:49
Signaler
pour faire face à la concurrence il s'agit de robotiser au maximum la production en n'oubliant pas d'innover, sinon c'est de nouveau la chute garantie !

à écrit le 22/03/2022 à 18:56
Signaler
J'espère que les hypermarchés russes ne font pas partie de leur client, vu qu'il n'y aura bientôt plus rien sur les linéaires. Pas besoin de Caddie pour mettre...rien dedans😂

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.