Enfin. Après un mois d'absence, et malgré une double crise de l'offre et de la demande dans l'ancien comme dans le neuf, le logement est de retour au gouvernement. Exit Patrice Vergriete, le Dunkerquois atterrit au ministère des Transports, place à Guillaume Kasbarian, le président (Renaissance) de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Député de la 1ère circonscription d'Eure-et-Loir depuis 2017, il s'est fait connaître du grand public, dès le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, avec sa proposition de loi dite « anti-squat ». La gauche et des organisations comme la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) ou la Fondation Abbé Pierre, avaient alors dénoncé une « criminalisation de tous les mal-logés ». Qualifié de « libéral » ou de membre de l'aile droite de la macronie, le parlementaire a été, aussi, parmi les premiers de la majorité présidentielle à soutenir la proposition de loi transpartisane visant, entre autres, à revoir les avantages fiscaux des locations de courte durée. Un texte porté par la marcheuse Annaig Le Meur et le socialiste Inaki Echaniz.
A son crédit également : la coordination des cinq groupes de travail lancés par les ministres de l'Economie Bruno Le Maire et de l'Industrie Roland Lescure en vue d'un projet de loi sur la réindustrialisation. Dès que le texte gouvernemental est arrivé au Parlement, Guillaume Kasbarian en a été le rapporteur général.
Du pain sur la planche
En cela, sa nomination au ministère du Logement constitue une bonne nouvelle, ne serait-ce que pour tenir l'ambition du gouvernement de créer 40.000 emplois industriels nets d'ici à 2030. Encore faut-il loger les équipes concernées.
Dans la « vallée des batteries » des Hauts-de-France, comme dans les autres territoires concernés, les élus locaux ne sont plus incités à délivrer des permis de construire, compte tenu de la politique de zéro artificialisation nette (ZAN) qui vise à réduire la consommation foncière d'ici à 2031. Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal n'a pas évoqué l'industrie verte dans son couplet sur le logement, mais il y a fort à parier que le programme - annoncé par Elisabeth Borne en novembre - « 20 Territoires engagés pour le logement » concernera ces collectivités. Et pour cause : l'ex-Première ministre s'y était engagée depuis Dunkerque, fief de Patrice Vergriete certes dont il est resté président de l'intercommunalité, mais aussi et surtout collectivité qui doit accueillir 20.000 nouveaux emplois industriels dans les six ans.
Si les lauréats doivent être connus d'un jour à l'autre, restera à voir de quelle manière seront accélérées les procédures - ce qu'espère aussi le pdg de Vinci - et si l'objectif d'y créer 30.000 nouveaux logements d'ici à 3 ans sera tenu.
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