Deux ans après sa reprise, Camaïeu de nouveau placé en redressement judiciaire

La semaine dernière, l'enseigne nordiste de prêt-à-porter, qui compte 538 magasins en France, avait demandé l'ouverture de cette procédure, se déclarant en cessation de paiement, plombée notamment par des impayés de loyers. Très affecté par la crise Covid, Camaïeu avait été repris il y a deux ans par la Financière immobilière bordelaise (FIB) de Michel Ohayon. La nouvelle direction s'était donné deux ans pour remettre l'entreprise à l'équilibre.
L'histoire se répète pour Camaieu, de nouveau placé en redressement judiciaire.
L'histoire se répète pour Camaieu, de nouveau placé en redressement judiciaire. (Crédits : Eric Gaillard)

La nouvelle direction de Camaïeu, la Financière immobilière bordelaise (FIB) de Michel Ohayon, s'était donné deux ans, après l'avoir repris, pour remettre l'entreprise à l'équilibre, sans parvenir à répondre à cet objectif. Le géant nordiste du prêt-à-porter Camaïeu, plombé notamment par la crise sanitaire, a de nouveau été placé lundi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille. « Nous prenons acte de la décision du tribunal qui prononce l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à la demande de Camaïeu », qui s'était déclaré lundi dernier en cessation de paiement, a indiqué la direction à l'AFP, précisant travailler « dès à présent au plan de continuation ».

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L'objectif de l'enseigne, qui emploie 2.571 salariés dans 538 magasins en France, « est de préserver l'activité de l'entreprise et de la marque Camaïeu », a-t-elle ajouté. « Cette décision doit permettre à Camaïeu, marque historique du textile français de disposer d'une période d'observation puis de présenter un plan de continuation afin de poursuivre la transformation initiée par le groupe et assurer ainsi la pérennité de l'entreprise », a développé dans un communiqué Hermione People and Brands (HPB), la division distribution de la FIB de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon. Le groupe, qui détient notamment Go Sport, La Grande Récré et 23 magasins affiliés Galeries Lafayette, entend jouer sur « les synergies » en son sein, avait indiqué lors de l'audience mercredi une source proche de la direction.

Pour justifier sa demande de placement en redressement, Camaieu avait notamment invoqué la semaine dernière « les conséquences » d'un arrêt de la Cour de Cassation, daté du 30 juin, « refusant aux commerçants la baisse des loyers de la période Covid ». Avant cet arrêt, l'enseigne avait été « largement fragilisée » par une « période de plusieurs mois marquée par une série de difficultés exogènes », a relevé HPB lundi.

Le groupe invoque « une vague de crises successives majeures et sans précédent due à la crise Covid, aux confinements répétés (...) et à la désorganisation du transport mondial ».

HPB cite aussi une « cyber-attaque d'une ampleur exceptionnelle » - au coût chiffré par la direction à 40 millions d'euros - « ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine et l'augmentation du prix des matières premières ».

Des loyers impayés

Le président de HPB, Wilhelm Hubner, avait précisé mercredi « qu'une partie des loyers » avait été suspendue en juin 2021, pour enclencher des négociations avec les bailleurs, dont certains « sont allés au contentieux ». « Même si le tribunal valide un plan de continuité, il y aura une réorganisation des effectifs, donc un plan social, donc de la casse sociale », a réagi pour l'AFP Thierry Siwik, délégué CGT de Camaïeu. « Pour minimiser cette casse sociale, nous allons construire une action avec la CGT HPB », a-t-il ajouté.

D'après le délégué CGT, les loyers non versés concernent « entre 250 et 300 » magasins, pour un montant de « 50 à 60 millions d'euros », une dette « considérable ». De son côté, Nordine Misraoui, secrétaire CFDT du CSE, s'était lui affirmé « confiant » en marge de l'audience mercredi, tout en indiquant craindre que « quelques magasins » ferment. « Il va falloir que notre actionnaire remette de l'argent sur la table (...) Il en va de sa crédibilité par rapport à toutes les enseignes qu'il porte », avait-il relevé.

En août 2020, la Financière immobilière bordelaise (FIB) avait repris 511 des 634 magasins en France et environ 2.600 salariés sur plus de 3.100, dans le cadre d'une restructuration pilotée par le tribunal de commerce. Elle avait lancé un grand plan de transformation. La nouvelle direction s'était donné deux ans pour remettre l'entreprise à l'équilibre, avec l'objectif de retrouver en 2022 un chiffre d'affaires de 552 millions, au niveau de 2019. Mais selon la direction, le chiffre d'affaires n'a atteint que 333 millions sur les 16 mois après la reprise. « La reprise s'est déroulée dans un contexte effroyable », avait pointé à l'AFP il y a un an le repreneur.

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 (AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 01/08/2022 à 23:09
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Un peu moins de chiffon dans nos placards et dans les rues sera toujours un peu moins de notre pognon aux chinois et occidentaux véreux et anti- patriote …

à écrit le 01/08/2022 à 16:26
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Hélas les prévisions de vente des chaînes de fringues sont toujours trop optimistes. Pouvoir d'achat en berne, placards plains, chaleur, ... n'incitent pas à acheter, surtout chinois ou similaire

à écrit le 01/08/2022 à 15:12
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Pas étonnant tout vient de Chine ils tuent tout dans notre pays .

à écrit le 01/08/2022 à 14:55
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