Avec la flambée des prix de l'énergie, le chiffre d'affaires d'Air Liquide s'envole

Le géant industriel Air Liquide a confirmé mardi ses objectifs annuels après une envolée de 41,3% du chiffre d'affaires au troisième trimestre à 8,3 milliards d'euros, tiré par les prix de l'énergie et malgré un ralentissement de la conjoncture industrielle européenne.
Au premier semestre déjà, Air Liquide connaissait un chiffre d'affaires en progression de 31%, à 14,21 milliards d'euros.
Au premier semestre déjà, Air Liquide connaissait un chiffre d'affaires en progression de 31%, à 14,21 milliards d'euros. (Crédits : Charles Platiau)

L'avenir s'annonce radieux pour Air Liquide qui a confirmé, ce mardi, ses objectifs annuels. Ces derniers illustrent une envolée de 41,3% du chiffre d'affaires au troisième trimestre à 8,3 milliards d'euros.

Une forte hausse que le groupe doit en partie à l'inflation des prix de l'énergie. Mais même en chiffres comparables, c'est-à-dire sans « l'effet historiquement élevé » de cette inflation, les ventes progressent de 8,3% sur un an, selon un communiqué du groupe qui compte toujours « augmenter à nouveau sa marge opérationnelle » et « réaliser une croissance du résultat net récurrent » cette année. Au premier semestre déjà, Air Liquide connaissait un chiffre d'affaires en progression de 31%, à 14,21 milliards d'euros.

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La « diversité du portefeuille de géographies, d'activités, de marchés finaux et de clients » assure une « résilience de la performance » dans un « environnement difficile » fait de « prix de l'énergie exceptionnellement élevés, de forte inflation, de tension dans les chaînes d'approvisionnement et de conflit en Ukraine », explique l'entreprise. Et c'est bien grâce à la progression sur le continent américain (+12,8% à 2,9 milliards d'euros en chiffres comparables) et en Asie (+10,9% à 1,5 milliard d'euros) que le chimiste français a pu compenser la légère baisse en Europe (-0,2% à 3,3 milliards), où la demande industrielle pâtit de l'environnement conjoncturel morose.

Dans le détail, ce sont surtout les clients dépendant du secteur industriel marchand qui tire l'activité avec une croissance à situation comparable de 18%, face au secteur de la « grande industrie », en retrait de 10,4% sur un an.

Air Liquide bénéficie également d'une forte demande de la part du secteur électronique, notamment en Asie-Pacifique.

Au total, la branche phare « gaz et services » a vu ses ventes progresser de 41,4% à 7,9 milliards d'euros (+7,2% en chiffres corrigés de l'impact de l'inflation et des changes). L'industriel a d'ailleurs indiqué mi-juillet que sa filiale chinoise SCIPIG allait investir plus de 200 millions d'euros dans la construction de deux unités de production d'hydrogène et des infrastructures associées dans le Parc industriel chimique de Shanghai. Le groupe continue aussi d'investir dans la production de biométhane en Chine.

L'activité « ingénierie et construction » progresse, elle, de 37,3% à 115 millions d'euros tandis que l'activité « marchés globaux et technologies » a connu une hausse de 32,7% à 235 millions d'euros au troisième trimestre.

Alors que « la hausse des prix de l'énergie est contractuellement transmise aux clients » de la grande industriela « gestion dynamique des prix » a permis au groupe de « répercuter la hausse des coûts » sur les clients industriels plus petits, indique encore le groupe.

Retrait de Russie

Ces bons résultats n'ont donc pas pâti de la décision du groupe, le 2 septembre dernier, de se retirer de Russie. L'industriel, qui comptait 720 employés, avait, en effet, annoncé son désengagement du pays et la cession de ses activités à des dirigeants locaux. « Air Liquide confirme sa volonté de se désengager de Russie. Dans le cadre d'une démarche responsable et ordonnée, le Groupe a signé avec l'équipe dirigeante locale une lettre d'intention visant à lui transférer ses activités en Russie sous forme d'un MBO (Management Buy Out) », précisait-il dans un communiqué. Les conséquences de ce retrait était toutefois modérées, la Russie ne représentant qu'1% des revenus du groupe qui avait, en outre, déjà exceptionnellement provisionné 404 millions d'euros en prévision de son départ de Russie. « Le projet de transfert des activités aux managers locaux a pour objectif de permettre un transfert ordonné, viable et responsable des activités du Groupe en Russie, garantissant notamment la continuité de fourniture d'oxygène aux hôpitaux »,  avait-il expliqué.

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