L'efficacité énergétique fait encore défaut dans les logements collectifs

Pour que chaque habitant d'un logement énergivore bénéficie d'un confort semblable, le Syndicat national de l'exploitation climatique et de la maintenance (SNEC) et sa maison-mère la Fédération des services énergie environnement (Fedene) appellent à généraliser les contrats de performance énergétique en les doublant de certificats d'économie d'énergie.
César Armand
(Crédits : Andrey Popov - Fotolia.com)

Entre les tenants de la rénovation globale et ceux de la rénovation par étapes, le débat continue de faire rage même en plein été. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a essayé de trancher le 3 juin dernier en réunissant un groupe de travail dédié, mais lui-même s'est scindé en quatre : l'un sur le label RGE ("reconnu garant de l'environnement", qui certifie la qualité du professionnel, Ndlr), un autre sur les services publics de la performance de l'habitat, et enfin deux derniers portant sur les copropriétaires et les bâtiments publics.

Dans le contexte de la loi énergie climat, qui arrive en commission mixte paritaire Assemblée nationale-Sénat le 25 juillet, le Syndicat national de l'exploitation climatique et de la maintenance (SNEC) et sa maison-mère la Fédération des services énergie environnement (Fedene) estiment, eux, qu'"on ne peut pas 'attaquer' tous les bâtiments de la même manière".

Généralisation des contrats de performance énergétique

En tant que représentants de 500 entreprises de la conception-réalisation d'installations de chauffage, jusqu'à leur évaluation, ils plaident pour la généralisation des contrats de performance énergétique (CPE). Selon eux, ces dispositifs auraient en effet démontré leur efficacité, avec des baisses de consommation de l'ordre de 18% en moyenne, "sans investissement lourd".

Dans le même temps, le syndicat et la fédération érigent les certificats d'économie d'énergie (CEE) en "levier très simple d'utilisation". Des entreprises font aux bailleurs une proposition commerciale avec un devis de travaux, les mettent en relation avec un fournisseur d'énergie, sécurisent le prix le temps des travaux et une fois ceux-ci terminés, éditent un procès-verbal de réception.

"Cela permet de déclencher plus facilement des opérations, cela fait baisser les coûts dans les copropriétés et cela ne coûte rien à l'Etat", assurent-ils de concert. "Nous demandons donc que les certificats d'économie d'énergie soient adossés à des contrats de performance énergétique pour que ce soit efficace dans la durée."

Rénovation technique pour les logements D et E,
rénovation lourde pour F et G

Les logements étiquetés D et E ne sont ni parfaits (A, B et C), ni des passoires (F et G), mais concentrent 64% de la consommation énergétique du parc résidentiel français, du fait d'une mauvaise chaudière ou d'une inefficacité du système de distribution. Autrement dit, proposer aux copropriétés concernées des contrats de performance énergétique accolés à des certificats d'économie d'énergie reviendrait à leur garantir à moyen-terme des maîtrises de leur consommation.

En revanche, les logements en situation de précarité énergétique (F et G), qui représentent 27% des consommations finales, mériteraient, quant à eux, une rénovation globale du bâtiment. "C'est là que devraient être portées les subventions publiques", jugent-ils encore. "En cela, un tiers des objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie pourrait être atteint."

2,5 milliards d'euros de la Banque des territoires sur 5 ans

C'est sans doute pourquoi le 3 juillet dernier le SNEC et la FEDENE ont signé une convention avec la Banque des territoires pour "promouvoir la rénovation énergétique des bâtiments des collectivités" avec un budget de 2,5 milliards d'euros sur cinq ans.

Concrètement, la filiale de la Caisse des Dépôts va financer des travaux pour les collectivités, que ces dernières rembourseront sous forme de mensualités. En échange, les professionnels s'engagent à apporter une "garantie réelle de consommation" ainsi qu'un niveau de confort satisfaisant, comme la température intérieure.

D'ores et déjà, ces derniers se mettent à rêver d'une région qui leur confierait l'ensemble de ses lycées. "Cela permettrait de massifier les opérations, de raisonner sur un ensemble et de débloquer plus facilement des investissements".

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 23/07/2019 à 13:41
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Le lobby des "architectes créatifs" est responsable de ce désastre. Pour eux ne compte que l'image.

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