
Pas de remise en cause de l'objectif de production d'électricité en 2023. Celle-ci devrait donc s'établir entre 300 et 330 térawatts-heure (TWh) cette année. C'est, selon l'agence Reuters, ce qu'entend confirmer EDF malgré la découverte la semaine dernière de nouvelles fissures sur des tuyauteries observées sur certains réacteurs, malgré le plan qui va être mis en place. A condition que le plan de contrôle et de réparations actualisé reçoive le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), probablement cette semaine.
Corrosion sous contrainte
Ces nouvelles fissures ont contraint le groupe à revoir son plan de contrôles et de réparations (basé sur des défauts dits de « corrosion sous contrainte » (CSC) déjà identifiés), lequel prévoyait le remplacement systématique et préventif d'ici à fin 2023 des tuyauteries de sept réacteurs de 1.300 mégawatts (MW). Des travaux qui ont suscité des interrogations sur la capacité d'EDF à redresser sa production, qui avait chuté, l'an dernier, à son plus bas niveau depuis 1992.
Selon Reuters, le nouveau programme de contrôles et de réparations est « quasiment le même » que le précédent, bien qu'il intègre désormais la vérification en priorité de tuyauteries dont les soudures ont été réparées lors de la construction des réacteurs, une intervention susceptible d'avoir aggravé le phénomène de corrosion sous contrainte. Ni l'ASN, ni EDF n'ont souhaité faire de commentaire.
200 soudures inspectées
Le gendarme du nucléaire avait demandé vendredi à EDF d'inspecter quelque 200 soudures sur les 56 réacteurs de son parc nucléaire, après la découverte cette semaine de trois nouvelles fissures à Penly et Cattenom : à savoir une fissure importante sur un circuit du réacteur numéro 1 de la centrale de Penly, en Seine-Maritime. Et deux fissures supplémentaires sur le réacteur de Penly2, et l'autre sur le réacteur numéro 3 de la centrale de Cattenom, en Moselle. Deux nouvelles fissures dues, cette fois, non pas à un problème de corrosion sous contrainte, mais à une « fatigue thermique », un phénomène lié aux variations de températures, qui entraînent la dilatation et la contraction du métal sans que ces mouvements puissent se faire librement.
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