Quand les catamarans de luxe utilisent la technologie de Toyota pour naviguer à l'hydrogène

Numéro deux mondial de la conception et fabrication de catamarans de croisière, Fountaine Pajot, basé à La Rochelle, est le premier chantier à intégrer l’hydrogène comme solution énergétique. Ses catamarans de luxe vont être équipés avec le REXH2, générateur développé par la startup de Saint-Malo EODev à partir de la pile à combustible Toyota.
L'alimentation de la nouvelle gamme de catamarans de luxe de 59 pieds conçus par Fountaine-Pajot va être hybridée avec le REXH2 d'EODev. Le premier voilier, équipé et testé en conditions réelles sur de longues distances, sera mis en service début 2022.
L'alimentation de la nouvelle gamme de catamarans de luxe de 59 pieds conçus par Fountaine-Pajot va être hybridée avec le REXH2 d'EODev. Le premier voilier, équipé et testé en conditions réelles sur de longues distances, sera mis en service début 2022. (Crédits : Fountaine Pajot Gilles Martin-Raget)

Alimenter les bateaux en énergie propre et alternative, contribuer à la transition écologique : cette perspective mobilise les acteurs du monde maritime et de la plaisance. Basé à La Rochelle, le chantier Fountaine Pajot est en passe de devenir le premier à intégrer l'hydrogène comme solution énergétique. Le numéro deux mondial de la conception et fabrication de catamarans de croisière a signé un contrat d'envergure avec EODev (Energy Observer Development), startup installée à Saint-Malo et dans laquelle Toyota est actionnaire depuis début avril.

Fondée en mars 2019, cette entreprise dirigée par Jérémie Lagarrigue a mis au point des innovations technologiques à partir des expérimentations menées en mer depuis quatre ans par le navire Energy Observer, qui tire son énergie de la combinaison de plusieurs sources d'énergie (photovoltaïque, l'éolien et l'hydrogène)

Le partenariat avec Fountaine Pajot vise à hybrider l'alimentation de la nouvelle gamme de catamarans de luxe de 59 pieds, Samana 59', avec le générateur REXH2 d'EODev.  Equipé et testé en conditions réelles sur de longues distances, le premier voilier sera mis en service début 2022.

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Plus compact, moins lourd et moins gourmand

Destiné à remplacer le diesel, le générateur électro-hydrogène REXH2 est conçu à partir de la pile à combustible Toyota. L'intégration du système sera réalisée par Alternatives Energies, une entreprise partenaire, elle aussi située à la Rochelle.

« Toute la vie à bord du Samana 59' sera d'origine électro-hydrogène, quand la propulsion restera vélique ou thermique. L'objectif est ainsi de pouvoir faire fonctionner les appareils de bord, de l'éclairage aux plaques de cuisson et à la climatisation, sans avoir besoin de recourir à l'utilisation d'un générateur diesel, bruyant et polluant », explique Romain Motteau, directeur général de Fountaine Pajot.

Selon lui, « c'est une solution idéale lorsque le bateau est au mouillage, qui permet à ses passagers de profiter des joies de la mer et de la baignade dans une quiétude totale ».

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En comparaison à un système 100% électrique, la combinaison hydrogène-électrique présente l'intérêt, outre un important gain de poids et donc de consommation d'énergie, de répondre aux besoins en fonction de l'utilisation. L'hydrogène gazeux qui alimente le système est stocké sous forme compressée à 350 bars, la norme standard utilisée notamment par les bus roulant à l'hydrogène.

« Avec un encombrement d'à peine un mètre cube, le REXH2 équipé de la dernière génération de pile à combustible (PAC) Toyota est aujourd'hui, en rapport de la puissance délivrée, le générateur marinisé le plus compact et le plus efficient du marché », fait valoir EODev.

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Chantier zéro carbone en 2050

Cette première étape dans le développement de navires sans émission et s'appuyant sur l'hybridation électro-hydrogène s'inscrit dans le cadre du plan Odyssea 2024 de Fountaine Pajot. L'objectif du chantier est d'atteindre le zéro carbone d'ici à 2050, à la fois dans la production de bateaux et dans leur utilisation. La prochaine échéance sera l'intégration des systèmes d'EODev dans d'autres unités, de taille et d'usage différents.

Le lancement de l'industrialisation et de la commercialisation des solutions d'EODev au service de la transition énergétique fait suite à la conséquente levée de fonds de 20 millions d'euros conclue en septembre dernier.

Outre des générateurs électro-hydrogènes zéro émissions destinés à des applications terrestres (GEH2) ou maritimes et fluviales (REXH2), l'entreprise a conçu des stations mobiles flottantes de production et distribution d'hydrogène (STSH2).

La jeune pousse, qui a signé des partenariats industriels et financiers avec Accor, Thélem et le groupe Monnoyeur, accompagne aussi ses clients dans la conception de solutions sur-mesure de mix énergétique, via son bureau d'études Energy Designer.

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Commentaires 2
à écrit le 04/05/2021 à 8:54
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Il faut orienter ces innovations vers un transport de marchandises non polluant. Les mers et océans c'est 70% de la surface de la planète tandis qu'en France nous avons la deuxième zone économique maritime mondiale.

à écrit le 04/05/2021 à 7:30
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Un beau projet mais attention à la sortie des projets qui vont rendre propre le pétrole avec du recyclage, biocarburant etc..

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