Nexans reste intéressé par la totalité des activités de Draka, malgré le refus du fabricant néerlandais de câbles d'engager des discussions sur son offre, et a confirmé jeudi ses objectifs 2010 après une légère croissance de ses ventes au troisième trimestre.

Draka a estimé la veille que la proposition du leader mondial du secteur, à 15 euros l'action, n'était pas suffisante et qu'elle le sous-évaluait, ce à quoi Nexans a répondu dans un communiqué que sa proposition d'offre valorisait pleinement la société, qu'il étudiait ses différentes options et qu'il restait ouvert à toute discussion.

"En faisant une offre sur l'intégralité de Draka, c'est l'intégralité des activités que nous serions amenés à reprendre", a déclaré le PDG de Nexans, Frédéric Vincent, dans une interview à Reuters. "(Draka) est un actif de qualité et toujours un actif intéressant."

Certains analystes estiment que derrière son projet d'OPA, le groupe français, né en 2000 de la scission de l'activité câble d'Alcatel, pourrait être surtout intéressé par certains métiers de son concurrent néerlandais, numéro trois du secteur, afin de compléter son portefeuille d'activités.

"Ce n'est pas le scénario du jour, ce n'est pas là-dessus qu'on est parti", a ajouté le PDG de Nexans.

Il a reconnu que le refus de Draka d'engager des discussions sur une offre, à laquelle le principal actionnaire du groupe néerlandais s'est pourtant engagé à apporter ses titres, retardait le processus. La "due diligence" n'ayant pas encore commencé, le groupe évoque seulement maintenant un horizon 2011 pour son offre, alors qu'une source proche du dossier avançait la semaine dernière la fin du premier trimestre.

D'un point de vue réglementaire aux Pays-Bas, Nexans devra confirmer ses intentions d'ici au 24 novembre.

STABILISATION DU CA, DETTE NETTE EN BAISSE

Le thème de la consolidation est revenu en force l'an dernier dans le secteur du câble quand le numéro deux mondial, l'italien Prysmian, ex-Pirelli câbles, a tenté à son tour d'approcher Draka. Mais les négociations ont achoppé sur les termes du projet.

Nexans a également fait état jeudi d'un chiffre d'affaires de 1.094 millions d'euros à cours des métaux non-ferreux constants au troisième trimestre, soit une croissance organique de 2,8%.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe parvient à ramener à -2,6% la baisse de son chiffre d'affaires, contre -5,3% au second semestre, reflet d'une poursuite de la reprise dans les infrastructures basse et moyenne tension ainsi que les câbles de spécialités - l'un des points forts de Draka - et d'une stabilisation de l'activité dans le bâtiment.

"Sauf catastrophe au quatrième trimestre, et je n'ai aucune raison de penser qu'il y en aurait, on est en chemin pour réaliser nos objectifs", a précisé Frédéric Vincent à Reuters.

Le groupe vise donc toujours pour 2010 une marge opérationnelle de 4,5%, une stabilité de son chiffre d'affaires et un résultat bénéficiaire après la perte accusée au premier semestre.

"Nous aurons un bénéfice, il ne sera pas important puisqu'il y aura des coûts de restructuration qui auront été passés, mais le résultat sera positif", a ajouté le PDG de Nexans.

Le groupe, qui compte ramener fin 2010 sa dette nette consolidée sous le niveau du premier semestre (277 millions), a réduit celle-ci à moins de 250 millions au 30 septembre. Fin 2009, elle se montait à 141 millions d'euros.

L'action Nexans a clôturé mercredi en baisse de 1,6% à 51,70 euros tandis que Draka a fini en légère hausse de 0,3% à 15,45 euros.