Patrick Lenancker, Arpège, former les experts

[PORTRAIT] L’économie sociale et solidaire est la grande révolution copernicienne : même des sociétés anonymes « classiques », respectant les règles de l’économie de marché, cherchent du sens et une utilité sociale dans le qualificatif d’économie sociale et solidaire. Portraits de ces chercheurs de solutions nouvelles qui changent le monde.
Patrick Lenancker, Arpège et A Cappella / DR

Sa première Scop, Arpège, spécialisée dans la formation, Patrick Lenancker l'a créée à 28 ans, en 1987. Titulaire d'un Deug de sociologie et d'un diplôme d'éducateur spécialisé, il vient de passer six ans à former des jeunes, puis à aider des créateurs d'entreprise.

« J'ai essayé d'associer ces deux compétences, raconte-t-il. J'ai choisi le statut de Scop, car il offrait une synthèse entre l'entreprise au service de l'intérêt général et la dimension entrepreneuriale forte. »

En 2001, Arpège investit dans la création d'un centre d'appels, A Cappella, près d'Amiens. Un secteur d'activité très concurrentiel, qui délocalise à tour de bras.

« Pour garder ce qui fait la force d'une Scop, c'est-à-dire une forte mobilisation des collaborateurs et une implication sur le territoire, il faut pouvoir travailler sur des appels à forte valeur ajoutée. Par exemple, la gestion de prospects. »

Les 120 salariés des deux Scop sont associés à 70 % chez Arpège, mais à 25 % seulement chez A Cappella.

« Les gens ne sont pas habitués à faire des carrières longues dans les centres d'appels. Le type de prestations que nous offrons les oblige à devenir des experts et nous souhaitons donc les fidéliser. Nous leur proposons des CDI à plein-temps, plutôt rares dans le secteur, et ils bénéficient des accords d'intéressement et de participation. » Patrick Lenancker en est convaincu, « la Scop est une bonne manière de concevoir l'entreprise ».

Il n'a pas hésité à s'investir au sein de la Confédération générale des Scop, qu'il préside depuis 2006. Après avoir oeuvré pour mieux faire connaître le mouvement et pour dépoussiérer le sigle passé de « sociétés coopératives ouvrières de production » à « sociétés coopératives et participatives », il cherche désormais à sensibiliser les dirigeants confrontés à un problème de transmission. « Il faut toucher la corde sensible, c'est-à-dire la pérennité. Et on leur suggère de penser aux salariés. »

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