LVMH va recruter 25.000 jeunes d'ici un an : "c'est une question de survie"

Malgré le contexte porteur post-Covid, le groupe est face à une "pénurie de talents dans la restauration, la vente en magasin, la joaillerie ou la maroquinerie". En jeu, l'accélération des ventes sur ses marchés clés.
LVMH organise par ailleurs chaque année le Village des Métiers d'excellence à destination des collégiens et lycéens de Clichy-sous-Bois et Montfermeil.
LVMH organise par ailleurs chaque année le "Village des Métiers d'excellence" à destination des collégiens et lycéens de Clichy-sous-Bois et Montfermeil. (Crédits : Denis Balibouse)

LVMH a entamé une phase de rajeunissement et cela passe par des recrutements en interne. Porté par des ventes sur le premier semestre dépassant de +11% les niveaux d'avant-pandémie (à 28,7 milliards d'euros), le groupe de luxe veut rajeunir ses équipes avec le recrutement, d'ici fin 2022, de "25.000 jeunes de moins de 30 ans" dans le monde. Sur ces nouveaux postes, un sur cinq sont prévus en France, avec quelque 5.000 contrats de stage ou en apprentissage et 2.500 en CDI, indique la première capitalisation boursière française.

Dans le contexte post-Covid, comme beaucoup d'entreprises, le groupe est surtout confronté à la pénurie de main d'oeuvre qui a quitté des postes sans y revenir lors des réouvertures. "C'est une question de survie" pour le groupe, a ainsi précisé Chantal Gaemperle, directrice des ressources humaines, lors d'une conférence de presse mercredi, face à une "pénurie de talents dans la restauration, la vente en magasin, la joaillerie ou la maroquinerie, où nous avons énormément de peine à recruter".

Ces recrutements, en hausse d'environ 25% par rapport à une année ordinaire, se feront "sur tous types de métiers, à tous les niveaux hiérarchiques, dans l'ensemble de nos maisons", a-t-elle précisé.

Face à la pénurie de talents

Face aux difficultés de recrutement, le groupe a créé en 2014 "l'Institut des métiers d'excellence" (IME), partenaire aujourd'hui de 24 écoles dans 6 pays (France, Suisse, Italie, Espagne, Allemagne et Japon), qui a délivré une formation diplômante -dans la création, l'artisanat et la fabrication ou encore la vente- à quelque 1.400 personnes.

Le groupe a également créé la plateforme digitale www.insidelvmh.com, où 50 heures de contenus sur les métiers du luxe sont disponibles gratuitement, ainsi qu'un cursus de formation certifiant de 30 heures.

LVMH organise par ailleurs chaque année le "Village des Métiers d'excellence" à destination des collégiens et lycéens de Clichy-sous-Bois et Montfermeil et soutient l'Institut des vocations pour l'emploi, présidé par Brigitte Macron, qui vise à favoriser l'insertion d'adultes de plus de 25 ans en décrochage professionnel.

"Renforcer son avance" sur des marchés clés

Le groupe de Bernard Arnault est présent dans le secteur des vins et spiritueux (Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Ruinart...) de mode et maroquinerie (Louis Vuitton, Christian Dior, Céline, Fendi, Marc Jacobs...) mais aussi de parfums (Guerlain...), de joaillerie (Bulgari, Tiffany...) et de montres (Chaumet, Tag Heuer...). Il est aussi actif dans la distribution sélective (DFS, Sephora), l'hôtellerie (Cheval Blanc) ou encore la presse (Les Echos-Le Parisien, Challenges).

Or, l'heure est à la reprise et à l'accélération des usages digitaux, que la pandémie de Covid-19 a consacré. En juin, LVMH et Google Cloud annonçaient ainsi un partenariat stratégique destiné à accélérer l'innovation et à développer de nouvelles solutions d'intelligence artificielle (IA) depuis le cloud.

"Dans le contexte actuel de sortie de la crise sanitaire et de reprise de l'économie mondiale, j'estime que LVMH est en excellente position pour poursuivre sa croissance et renforcer encore en 2021 son avance sur le marché mondial du luxe", déclarait Bernard Arnault, le PDG, dans le communiqué cet été.

Le groupe aux "75 maisons" va aussi sans doute concentrer ses efforts de chasse aux talents pour les marchés américains et asiatiques, là où les ventes ont le plus fortement reprises. Sur le premier semestre, son bénéfice net était déjà en hausse de 64% par rapport à 2019, à 5,3 milliards d'euros.

En Bourse, le titre LVMH était entrainé par l'optimisme généralisé, en hausse de 7% à 643 euros. A la fin juillet, le titre avait gagné plus de 70% depuis juin 2020, faisant du groupe la première entreprise européenne en termes de capitalisation boursière

(Avec AFP)

Lire aussi 2 mnLuxe : LVMH profite à plein de la reprise post-Covid-19

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Commentaires 6
à écrit le 23/09/2021 à 10:06
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"Face à la pénurie de talents" payés à coups de lance pierres par une entreprise de milliardaire. Quelle surprise, on arrive pas a trouver des talents prets a se faire exploiter ...

à écrit le 23/09/2021 à 8:38
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"Le groupe aux "75 maisons" va aussi sans doute concentrer ses efforts de chasse aux talents pour les marchés américains et asiatiques, là où les ventes ont le plus fortement reprise" Autrement dit, on manque de gens mais aux USA et en asie, pas en ...

à écrit le 22/09/2021 à 23:56
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Des 50+ ans pour former des 25- ans moins chers avant la grande purge... j'imagine que le climat social interne doit être festif!

à écrit le 22/09/2021 à 17:07
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"Face à la pénurie de talents" Et un petit coup de violon,ça ne fait pas mal.

à écrit le 22/09/2021 à 17:06
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"Dans le contexte post-Covid, comme beaucoup d'entreprises, le groupe est surtout confronté à la pénurie de main d’œuvre qui a quitté des postes sans y revenir lors des réouvertures". Quel âge ceux qui ne sont pas revenus ?

à écrit le 22/09/2021 à 17:03
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Que les dirigeants remettent en question leurs méthodes de management et qu'ils augmentent les salaires ou diminuent le temps de travail. Aux Pays Bas ils bossent 29h par semaine et aimeraient bosser 25. On attire pas les mouches avec du vinaigre me ...

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