Longtemps critiqué, le modèle haut de gamme du Club Med lui permet de survoler la crise

Le groupe de tourisme affiche d'excellents résultats financiers grâce à son positionnement sur le haut de gamme initié il y a près de 10 ans.
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Les résultats semestriels du Club Méditerranée détonnent dans un secteur où la plupart des concurrents français sont dans le rouge. « Ce n'est pas un hasard », a déclaré le PDG du groupe Henri Giscard d'Estaing en présentant ce jeudi les résultats financiers. Le bond de 70% du résultat net, à 17 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en progression de seulement 3,8%, à 783 millions, valide la stratégie initiée en 2003 (et officialisée en 2005) d'un positionnement haut de gamme et d'une internationalisation accrue. « Il y a quelques années, certains doutaient », explique le directeur général délégué en charge des finances du groupe Michel Wolfovski, en faisant allusion aux attaques de Bernard Tapie qui se proposait de redresser le Club Méditerranée « Aujourd'hui, nos choix stratégiques ne sont pas remis en cause ».¨Pour autant, le processus a pris plus de temps que prévu.

Des marges plus élevées dans le haut de gamme

La montée en gamme génère effectivement des marges plus élevées, tandis que l'internationalisation de l'activité permet d'équilibrer les risques et d'aller chercher de nouvelles clientèles. En 2011, la marge opérationnelle d'une journée dans un village 3 tridents était de 20 euros, quand elle s'élevait à 47 euros dans un 4 et 5 tridents, car les coûts augmentent moins vite que les prix (la maintenance par exemple est la même que celle d'un 3 tridents). Le revenu par lit disponible était de 75 euros dans un 3 tridents et de 103 euros dans les catégories au dessus. Cette contribution du haut de gamme aux résultats du Club Med n'a fait que se renforcer avec le rythme de l'augmentation du nombre de villages les catégories supérieures. « D'ici à fin 2012, nous atteindrons notre objectif de disposer de deux tiers de 4 et 5 tridents », précise Henri Giscard d'Estaing. En 2004, le haut de la gamme du groupe ne représentait que 24%. Depuis, le Club ainvesti plus de 1 milliard d'euros pour ouvrir des 4 et 5 tridents et rénover des villages 3 tridents pour les faire passer dans la catégorie au dessus. « A chaque fois la demande a suivi, à un rythme supérieur de 3 points à celui de la hausse de capacité », explique Caroline Puechoultres, directrice générale en charge de la stratégie, du développement et de la qualité. Cet hiver, le Club Med a enregistré 22% de nouveaux clients, dont les deux tiers dans les villages haut de gamme. Une tendance qui vaut également sur le marché français, qui représente encore 40% du chiffre d'affaires. Les 4 et 5 tridents ont attiré 10% de clients supplémentaires cet hiver, soit 28% en deux ans. En France, selon le Club, sa clientèle se situe dans les 12% des gens les plus aisées. En Chine, elle se recrute dans le Top 0,4.

La hausse de la fiscalité n'a pas eu d'impact au Royaume-Uni

Reste que si Henri Giscard d'Estaing est « totalement confiant dans l'avenir », il reste « prudent face à la dégradation du secteur en Europe ». Quant au renforcement de la fiscalité qui se profile en France sur les plus hauts revenus peut-il impacter un modèle qui vise les « CSP++ ». Le Club reconnaît que la hausse de la fiscalité peut effectivement impacter le secteur du tourisme en général. "On 'a vu en Italie", explique un observateur.« Si la fiscalité augmente dans des proportions importantes, les clients seront amenés à faire des choix », explique Michel Wolfovski. Et les budgets pour les loisirs sont souvent les premiers à être réduits. Pour autant ajoute t-il «au Royaume-Uni, qui a été la première à augmenter la fiscalité, nous sommes en croissance depuis cinq ans ». En outre, dans un scénario de pertes de certains clients, il faudrait aussi tenir compte des éventuels transferts vers les villages du Club de vacanciers qui partent en vacances aujourd'hui dans des établissements de catégorie supérieure. "Le client du Four Seasons ira peut être au Club", explique un dirigeant.

 

 

 

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Commentaires 4
à écrit le 08/06/2012 à 11:37
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Avec les villas d'Albion, on est déjà dans les très haut de gamme. Mais malheureusement, Club med est très frileux à propos du rendement de celles-ci. Pourrait-on en savoir plus ?

à écrit le 08/06/2012 à 11:29
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OUI c'est cher mais c'est peinard, rien à voir avec les clubs pour faux riches qui n'ont aucune éducation et savoir vivre en communauté...... cris, hurlements et surexposition de pseudo-richesse ....

à écrit le 07/06/2012 à 22:08
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Pas de bol, la taxation des riches va fragiliser le modèle

le 08/06/2012 à 13:24
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Au contraire ceux qui peuvent se payer le club Med le feront d'autant plus qu'ils préféreront prendre du bon temps et étre moins riches et payer moins d'ISF, et ils ont bien raison.

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