Après la découverte de premiers débris mardi, l'armée brésilienne a annoncé ce mercredi avoir retrouvé de nouveaux fragments de l'Airbus d'Air France disparu lundi avec 228 personnes à bord dans l'Atlantique. Ces débris ont été localisés à 90 kilomètres au sud de la première zone repérée la veille.
Un avion radar a répéré quatre nouvelles zones où se trouvaient "un pièce métallique de sept mètres de diamètre ainsi qu'une nappe de kérosène de 20 km". Il y avait également divers objets sur une zone de cinq kilomètres de superficie, provenant apparemment de l'avion d'Air France qui assurait le vol Rio de Janeiro-Paris.
Plus tôt dans la journée, les autorités françaises ont confirmé que les premiers débris retrouvés mardi sont bien ceux du vol Air France 447. Des pièces métalliques, des sièges d'avion, une bouée orange et des traces de kérosène avaient été localisés mardi par les autorités brésiliennes dans une zone située à 1.200 kilomètres au nord-est de la ville brésilienne de Recife, entre les côtes du Brésil et de l'Afrique.
"Il faudra encore une confirmation formelle, faire une analyse d'un débris récupéré dans l'eau, mais pour nous il n'y a a plus de doute", a déclaré à Reuters Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées. "Ce sont des taches de débris qui sont extrêmement disséminées, d'où la difficulté de l'identification, mais on est sur la zone d'impact probable. Donc, (...) on peut considérer que ce sont les débris de l'appareil", a renchéri le ministre en charge des Transports, Jean-Louis Borloo, sur RMC et BFM TV.
Désormais, une "course contre la montre" est engagée pour retrouver les boîtes noires du vol AF447, une opération qui s'annonce "extrêmement délicate", selon le ministre. Les balises n'émettent en effet que pendant trente jours. Or, elles reposeraient au fond de l'océan, entre 3.660 et 3.700 mètres. "On n'a jamais récupéré des boîtes noires à cette profondeur et (...) les courants sont puissants au fond", a prévenu Jean-Louis Borloo. Pourtant, ces boîtes noires sont indispensables pour connaître les causes de l'accident.
Plus d'espoir de retrouver des survivants
La France a annoncé l'envoi d'un navire de l'Ifremer à bord duquel se trouve le Nautile, un des rares sous-marins permettant de faire des recherches à une telle profondeur. D'autres vols militaires français sont prévus ce mercredi, dont celui d'un avion radar Awacs qui doit effectuer une "cartographie" des débris pour tenter de déterminer le lieu de l'accident et permettre ensuite le repêchage des boîtes noires. Cette cartographie sera complétée par un Falcon 50 qui décollera de Natal, au Brésil, et par un nouveau vol d'Atlantique 2. Au total, France et Brésil auront sur la zone une dizaine de navires militaires.
Sans même attendre la découverte éventuelle des boîtes noires, l'enquête pour connaître les causes de l'accident a débuté. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses Aviation (BEA) a annoncé ce mercredi qu'un premier rapport sur l'accident du vol AF447 au large du Brésil sera rendu fin juin. "Le travail est intense. Nous travaillons d'arrache-pied pour recueillir toutes les informations pour nous aider dans la phase de l'enquête", a déclaré le responsable du BEA pour cette enquête, Alain Bouillard. Quatre équipes du BEA sont ainsi mobilisées, mais le bureau reconnaît être peu optimiste quant aux chances de retrouver les boîtes noires.
Pour l'instant, le bureau d'enquêtes estime seulement qu'"aucun élément n'amène à penser que l'avion avait un problème avant son départ de Rio". Le constructeur aéronautique européen Airbus va par ailleurs prêter assistance à l'enquête, une démarche habituelle en cas d'accident aérien. Concrètement, le constructeur peut par exemple aider à la reconnaissance des parties de l'avion éparpillées lors de l'accident.
Du côté des familles des victimes, l'espoir de retrouver des survivants, déjà infime, fait désormais place au deuil. Le gouvernement a annoncé que les proches pourront se rendre à terme à l'endroit de l'accident. Au total, 32 nationalités étaient représentées à bord, avec 72 Français, 59 Brésiliens et 26 Allemands, mais aussi 9 Chinois et 9 Italiens notamment, selon un décompte officiel.
Une cérémonie religieuse oecuménique a eu lieu ce mercredi en la cathédrale Notre-Dame de Paris pour les familles et les proches des victimes, en présence de Nicolas Sarkozy et de sa femme, Carla Bruni, ainsi que de celle de l'ancien président Jacques Chirac, du chef du gouvernement François Fillon, de François Bayrou et de Martine Aubry.
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