Air France-KLM signe 2,2 milliards d'euros de crédits liés au développement durable

Air France-KLM et ses compagnies ont signé des lignes de crédit renouvelables pour 2,2 milliards d'euros, indexées sur des objectifs de développement durable, a annoncé le groupe franco-néerlandais, ce mardi. Un moyen de poursuivre l'assainissement de ses finances après le choc du Covid-19.
Le 9 janvier, Air France-KLM avait déjà annoncé avoir bouclé sa première émission obligataire liée au développement durable pour un milliard d'euros.
Le 9 janvier, Air France-KLM avait déjà annoncé avoir bouclé sa première émission obligataire liée au développement durable pour un milliard d'euros. (Crédits : Regis Duvignau)

2,2 milliards d'euros. C'est le montant des lignes de crédit renouvelables qu'Air France-KLM et ses compagnies ont signé et qui sont indexées sur ses objectifs de développement durable, comme l'a annoncé le groupe aérien ce mardi. « Air France-KLM, Air France et KLM ont signé deux lignes de crédit renouvelables liées au développement durable avec un pool d'institutions financières internationales, pour un montant total de 2,2 milliards d'euros », a expliqué l'entreprise dans un communiqué.

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Dans le détail, Air France-KLM et la compagnie Air France ont signé une ligne de crédit renouvelable de 1,2 milliard d'euros à l'échéance initiale de 2026 auprès d'un pool de « 15 banques internationales », tandis que KLM a signé une ligne de crédit d'un milliard d'euros à échéance 2027 auprès de 14 établissements. « Pour chaque ligne de crédit, un ensemble d'indicateurs de performance en matière de développement durable a été intégré au coût de financement », a souligné le groupe, conformément « à l'engagement d'Air France-KLM et de ses compagnies aériennes en faveur du développement durable et d'une décarbonation progressive de leurs activités ». Ces deux lignes de crédit comprennent ainsi « un mécanisme d'ajustement de la marge de crédit (à la hausse ou à la baisse) conditionné par l'atteinte de chacun de ces indicateurs de performance », telle que la réduction des émissions unitaires de CO2 et l'augmentation de la part du carburant d'aviation durable.

Assainir les finances d'Air France-KLM

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le groupe franco-néerlandais réalise une telle opération. Le 9 janvier, il avait bouclé sa première émission obligataire liée au développement durable pour un milliard d'euros. Il s'agissait alors de rembourser une partie des prêts garantis par l'Etat français (PGE) en 2020, au début de la crise sanitaire qui a dévasté le secteur aérien. Un objectif auquel il est parvenu.

Il s'agit notamment, d'un moyen pour le groupe d'assainir ses finances après le choc du Covid-19. Une partie de ces instruments annoncés ce mardi vont, en effet, remplacer un prêt direct accordé à KLM par l'Etat néerlandais et une facilité de crédit garantie par celui-ci pour faire face aux conséquences de la pandémie, ce qui libérera l'entreprise des conditions attachées à ces aides.

L'assainissement des finances passe aussi par la conversion de 600 millions d'euros de titres assimilés à des fonds propres. Le groupe n'aura ainsi plus à respecter les contraintes que Bruxelles avait liées à ces aides : interdiction de verser des dividendes, modération des rémunérations des dirigeants et limitation des acquisitions.

« Tourner la page du Covid »

Mi-mars, Air France-KLM avait annoncé avoir officiellement remboursé intégralement les 4 milliards d'euros de son PGE. Accordé en mai 2020, celui-ci faisait partie des 7 milliards d'euros de financement accordés par Bercy pour permettre au groupe - et plus particulièrement Air France vers qui ces fonds ont été fléchés - de surmonter la crise.

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Une façon pour le groupe de « tourner la page du Covid », comme l'assurait son directeur général, Ben Smith, en février dernier. « Nous avons tourné la page du Covid et regardons l'avenir avec une confiance dans notre capacité à relever les défis à venir », avait-il expliqué, illustrant les bons résultats du groupe largement revenu dans le vert en 2022 après deux années de pertes massives. Il a, ainsi, dégagé l'année dernière un résultat d'exploitation de 1,2 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires de 26,4 milliards d'euros, légèrement en dessous de celui de 2019 (27,2 milliards), dernier exercice avant la crise sanitaire. À 4,5%, la marge opérationnelle dépassait en revanche celle 4,5% de 2019 (4,2%), malgré une forte hausse des prix du kérosène. Le bénéfice net s'élevait, de son côté, à lui à 728 millions d'euros, plus du double de celui de 2019. Des résultats plus qu'encourageant quand on sait que le groupe avait perdu en 2020 et 2021 plus de dix milliards d'euros (7,1 milliards d'euros en 2020 et 3,3 milliards en 2021).

(Avec AFP)

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