Si la guerre en Ukraine n'a pas eu d'impact jusqu'à présent sur le trafic de la SNCF, elle pourrait bien en avoir sur ses résultats. Le groupe ferroviaire est en effet le premier consommateur d'électricité industrielle en France et se retrouve donc confronté à l'inflation des coûts de l'énergie. Sa filiale SNCF Voyageurs, en charge du transport de passagers, représente à elle seule 10 % de la consommation industrielle en France, soit entre 1 et 2 % de la consommation française totale.
Selon Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, la consommation prévue pour l'année 2022 est couverte à 95 % avec une politique d'achat deux à trois ans à l'avance. Mais l'impact pourrait se faire sentir sur les 5 % restant, avec un achat spot qui devrait "coûter quelques dizaines de millions d'euros".
La facture pourrait enfler bien plus sensiblement en 2023, avec une couverture de l'ordre de 75 à 80 %. Le surcoût pourrait alors passer de quelques dizaines à quelques centaines de millions d'euros au vu des prix actuels de l'énergie. Une révision de la stratégie d'achat est donc aujourd'hui à l'étude pour déterminer le meilleur moment pour compléter la couverture de 2023. La question devrait être tranchée au second semestre de cette année.
Pas de hausse sur le prix des billets
Le patron de SNCF Voyageurs a affirmé que cette inflation des coûts de l'énergie n'aurait pas d'impact sur le prix des billets longue distance cette année. Et il a indiqué que plusieurs programmes étaient aujourd'hui à l'œuvre pour réduire la consommation sans avoir à réduire la vitesse des trains.
En 2021, la consommation d'énergie de l'ensemble du groupe représentait 16,4 térawatt-heure (TWh), contre 17,9 TWh avant la crise. Sur ce total, l'électricité représente environ 9 TWh, principalement destinés à la traction ferroviaire. Ce qui donne une facture électrique annuelle de l'ordre du milliard d'euros pour la SNCF, soit l'un de ses principaux postes de dépenses externes.
3,5 TWh pour les seuls TGV
Sur ce total, SNCF Voyageurs utilise 7 TWh d'électricité pour tracter ses différents trains. Les TGV sont les plus gros consommateurs avec la moitié du volume, tandis que TER et Transilien représentent un quart chacun. L'électricité contribue ainsi à hauteur de 87 % de l'énergie utilisée par SNCF voyageurs pour son matériel roulant, les 13 % restants provenant du diesel qui alimente une partie des TER.
Christophe Fanichet a d'ailleurs rappelé l'engagement de la SNCF pour sortir du diesel d'ici 2035, avec de nouveaux trains à batteries et à hydrogène ou l'utilisation des carburants durables.
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