Une semaine après avoir annoncé le renforcement des effectifs des agents de sécurité de la SNCF, le ministre délégué aux Transports veut aussi renforcer leurs pouvoirs. « Aujourd'hui, parfois, ils ne peuvent pas intervenir parce qu'ils n'ont pas la capacité par exemple d'intercepter quelqu'un qui se baladerait avec un couteau dans une gare », a expliqué Clément Beaune lors d'une interview à l'émission Quotidien ce mardi 24 octobre, en évoquant le cas des agents de la sûreté ferroviaire, la Suge.

« On voit bien dans le contexte que ce serait bien qu'ils aient le droit. Ils n'ont pas le droit d'intervenir sur le parvis d'une gare, à quelques mètres de l'entrée de la gare », a-t-il ajouté, et cela nécessite de « changer un peu la loi ».

Le ministre a assuré plancher sur ce sujet. « On est en train de travailler là-dessus avec le ministre de l'Intérieur. Il y a des changements qui passent par des changements de règles juridiques », qui peuvent prendre « quelques jours » ou « quelques semaines », selon lui.

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Clément Beaune s'est en revanche dit défavorable à l'idée d'installer des portiques à l'entrée des gares. « Si vous mettez des portiques à l'entrée - moi je n'ai aucun tabou -, simplement vous avez des gens qui s'agglutinent et qui s'accumulent, qui sont aussi des cibles », estime-t-il en évoquant le cas de la gare du Nord, la « plus grande gare d'Europe », fréquentée chaque jour par 700.000 personnes.

Renforcement des effectifs en gare...

Pour le ministre, il faut « d'abord avoir des effectifs de sécurité extrêmement nombreux, extrêmement présents », a-t-il plaidé. Clément Beaune a assuré avoir « d'ores et déjà fait renforcer les effectifs » ainsi que la vidéoprotection. L'annonce avait été faite la semaine dernière, cinq jours après l'activation du niveau urgence attentat du plan Vigipirate, après l'assassinat de l'enseignant Dominique Bernard dans son lycée d'Arras (Pas-de-Calais) par un individu fiché S.

« À court terme, ce qui protège le mieux les Français dans les transports, ce qui rassure le mieux nos concitoyens, c'est de la présence, c'est de la visibilité et c'est des effectifs » supplémentaires, avait-il alors appuyé.

À la SNCF, les agents de la sûreté ferroviaire « sont aujourd'hui presque 3.000 et on va passer à presque 3.500 dans les mois qui viennent », a rappelé le ministre, à l'approche des Jeux olympiques. Et au-delà du nombre d'agents, le gouvernement souhaite également renforcer la « fréquence » et la « présence des patrouilles ».

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... mais aussi dans les transports en commun et aéroports

Des effectifs étoffés qui ne se cantonnent pas aux transports ferroviaires. « On fait pareil à la RATP et je demande aux Aéroports de Paris aussi de renforcer les patrouilles. On a augmenté de 40% les patrouilles depuis le passage en Vigipirate urgence attentat », a-t-il affirmé.

« L'équilibre dans nos démocraties en général - c'est vrai à l'école, c'est vrai dans les transports - c'est qu'on essaie de garder une société ouverte (...) et en même temps une société de vigilance et de protection », a souligné le ministre.

Des propos tenus dans un contexte de haute tension dans les aéroports, où les alertes à la bombe continuent. Trois sites français (Bordeaux, Metz et Tours) et le franco-suisse de Bâle-Mulhouse (situé en France) ont encore été évacués ce mardi. La semaine dernière, près de 70 fausses alertes à la bombe ont visé des aéroports français, envoyées depuis « quasiment toujours la même adresse email située en Suisse », avait indiqué Clément Beaune, ajoutant que « plus de 60 enquêtes, tous lieux confondus, ont été lancées ».

(Avec AFP)