Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister Rakuten) à la Tribune des Décideurs : "La France a besoin des investissements étrangers"

Lundi 10 mars à 12h30, nous recevions Pierre Kosciusko-Morizet, co-créateur de PriceMinister Rakuten, du fonds d'investissement des entrepreneurs de l'Internet ISAI3 et associé gérant de Kernel Investissements.

Cette semaine, le très médiatique Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de Price Minister et invité récurrents des journaux à Noël pour parler du phénomène de la revente de cadeaux en ligne, était l'invité de la Tribune des Décideurs.

Depuis le rachat du site de e-commerce français par le géant japonais Rakuten, le frère de Nathalie Kosciusko-Morizet s'est vu offrir un poste de directeur général Europe du groupe. Une position qui permet de prendre un peu de hauteur sur une situation française difficile à décrypter...

"On a l'impression que l'Europe va un peu mieux, et on arrive pas à savoir si la France suit l'Europe dans cette progression, ou si elle va décrocher. C'est assez inquiétant. Il y a une perception de la France à l'étranger qui est ambivalente, et probablement assez vraie : d'un côté on parle de la France qui attire, de Paris, et de l'autre côté, une France à la fiscalité qui fait peur.

La France n'est pas perdue

Pourtant, en tant que fondateur du fond d'investissement ISAI pour les startups du net, il remarque une dynamique nouvelle, même si assez minoritaire :

"On dit souvent que tous les jeunes français veulent être fonctionnaires, mais c'est faux ! Nous n'avons jamais reçu autant de demandes de financement, et de nombreux jeunes, et même des moins jeunes, ont envie de bosser comme des fous pour monter leur entreprise. C'est peut-être une infime partie de la population, mais c'est suffisant pour être remarquable."


D'ailleurs, même si certains investisseurs étrangers désertent l'Hexagone, d'autres croient encore au potentiel du marché français et de ses jeunes pousses, comme le PDG de Rakuten, récemment récompensé de la légion d'honneur. Une récompense mérité pour "PKM":

"Le PDG de Rakuten apporte beaucoup à la France. Les 200 millions d'euros du rachat de Price Minister ont été donnés à des actionnaires français, qui ont réinvesti cet argent en France. C'est bien de se rendre compte que l'on a besoin des investissements étrangers pour dynamiser l'économie française.

L'ambition de Rakuten

Rakuten n'est pas encore leader en Europe, mais le groupe affiche de grandes ambitions. Pour rattraper Amazon ? Pas tout à fait :

On se compare beaucoup à Amazon, mais ce sont deux groupes très différents. Amazon reste un groupe de e-commerce, quand Rakuten est, en plus d'être le leader du e-commerce au Japon, y est aussi leader du paiements sans contacts , investit dans la banque en ligne, les moyens de paiement... Nous voulons devenir un leader des services internet dans le monde.


Car pour une entreprise sur internet, sans leadership, pas de croissance :

"Soit on devient un gros multi-spécialiste global, soit on est sur une niche suffisamment petite pour pas intéresser les gros. L'e-commerce demande tellement d'investissement qu'il faut avoir une source de profit protégée pour rassurer les financiers. Pour Rakuten c'est le Japon, pour Amazon c'est les Etats-Unis. Ces marchés rentables sont nécessaire pour compenser les dépenses sur les marchés de croissance."

 L'opportunisme, la règle du web

Tout comme Facebook, qui a racheté Whatsapp pour 19 milliards de dollars, Rakuten saisit les opportunités qui s'offre à elle. Récemment, elle a acheté Viber, une application de messagerie similaire à Skype, et a pris une participation dans le réseau social Pinterest. Des opérations coûteuses, qui pourraient faire penser à une bulle dans les secteurs technologiques. Mais Pierre Kosciusko-Morizet n'y croit pas :

"En 2000, il n'y avait pas d'usage, pas de business. Facebook c'est un énorme business, très rentable, en énorme croissance. Les société du web arrivent à des situation de quasi monopole, mais n'arrivent même pas à saturation dans leur business model. Google arrive à lancer plein d'autres services, comme Facebook arrivera à trouver de nouvelle manières de monétiser dont on a aucune idée pour le moment. Mais le rachat de Whatsapp était aussi une manière de se protéger contre un acteur qui devenait menaçant..."

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