Le climat de l'économie est-il influencé par l'économie du climat  ?

Le "CONTRARIAN" OPTIMISTE. Le mouvement des « gilets jaunes », né d'une majoration de la taxe carbone imposée sur le prix du carburant, a mis en exergue la difficulté à concilier croissance économique et lutte contre le réchauffement climatique. Par Robert Jules, directeur-adjoint de la Rédaction.
Deux pompiers devant une maison en feu lors d’incendies de forêt, le 31 octobre 2019 à San Bernardino, en Californie (capture d’écran obtenue à partir d’une vidéo de média social).
Deux pompiers devant une maison en feu lors d’incendies de forêt, le 31 octobre 2019 à San Bernardino, en Californie (capture d’écran obtenue à partir d’une vidéo de média social). (Crédits : Social Media)

Il y a un an, naissait le mouvement des « gilets jaunes ». Inattendu, il a changé le climat social en France, et bousculé l'agenda du président de la République. L'étincelle qui a allumé la mèche contestataire était une majoration de la taxe carbone imposée sur le prix du carburant. Elle était justifiée par le gouvernement au nom de la nécessaire lutte contre le réchauffement climatique dont les conséquences, selon le Giec, seront préjudiciables pour la planète et ses habitants. Si les gouvernements prennent des engagements lors des grand-messes internationales que sont les COP, il y a une grande différence entre les annonces et la réalité. Cet écart s'explique par la prise en compte de facteurs économiques qui ne peuvent être modifiés du jour au lendemain sans susciter des résistances d'acteurs défendant leurs intérêts.

Par ailleurs, c'est au nom du pouvoir d'achat que les « gilets jaunes » ont émergé, et au nom du risque de catastrophe que les populations rejettent le recours au nucléaire, faiblement émetteur de CO2, qui pâtit d'un coût élevé de construction comme l'atteste l'envolée du prix de l'EPR. On voit bien combien il est difficile de concilier croissance économique et lutte contre le réchauffement, comme l'attestent les évaluations des compagnies d'assurances sur le coût des risques naturels.

Accélérer la transformation de notre organisation économique

C'est le constat de l'expert James Nixon dans une étude d'Oxford Economics intitulée : « L'Impact économique du réchauffement climatique ». Il constate que nombre d'estimations sur le sujet concluent qu'il est « peu probable que les effets économiques du réchauffement climatique deviennent significatifs avant la deuxième moitié de ce siècle et cela ne coûtera guère que quelques points de pourcentage du PIB mondial ». Or, selon lui, ces projections sous-évaluent le coût réel au regard de ce que nous subissons déjà à travers les sécheresses, les inondations, la fonte des glaces et la hausse du niveau des océans.

James Nixon remarque que, au cours des cinq dernières années, certaines catastrophes comme les inondations, les ouragans ou les incendies, qui frappent notamment les États-Unis, ont fait l'objet d'évaluations chiffrées. Compilant ces données, il établit un scénario qui montre qu'en l'absence d'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne augmenterait de 4% d'ici à 2100 et réduirait le PIB mondial de 30 % (voir graphique). À l'horizon 2050, une hausse moyenne de 2 % de la température pourrait coûter entre 2,5 % et 7,5 % du PIB mondial.

À la différence des autres projections, ce scénario prend en compte la dégradation de l'environnement en tant que « capital naturel » ainsi que le coût lié aux risques pour la santé. Il peut paraître pessimiste, mais il nous indique la nécessité de hâter la transformation rapide de notre organisation économique, en investissant massivement dans l'innovation.

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Commentaires 2
à écrit le 18/11/2019 à 10:56
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La lutte contre le réchauffement climatique ne viendra pas uniquement du fait de remplacer une pollution par une autre mais du recyclage! L'agriculture a un grand rôle a jouer en abandonnant leur pratique obsolète! Le problème c'est que l'UE de Brux...

à écrit le 18/11/2019 à 9:07
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L'écologie la plus efficace, celle que nos politiciens mettraient en place s'ils voulaient vraiment démontrer qu'ils se préoccupent de nous, c'est acheter moins et mieux. Or si nous étions avec des politiciens compétents on pourrait mettre en pla...

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