Logements neufs : comment le promoteur Sully Immobilier favorise le réemploi des matériaux

ORLEANS (LOIRET). Le promoteur indépendant se pose en précurseur en lançant des programmes neufs à partir de bâtiments recyclés. Une nouvelle façon plus durable de construire des immeubles qui, outre le projet Massena à Orléans, se traduira par trois autres opérations menées par Sully Immobilier d’ici 2025.
La plupart de matériaux de l'actuel ensemble de bureaux Massena seront réemployés, soit pour construire le futur immeuble de logements, soit à l'extérieur via des ressourceries.
La plupart de matériaux de l'actuel ensemble de bureaux Massena seront réemployés, soit pour construire le futur immeuble de logements, soit à l'extérieur via des ressourceries. (Crédits : Reuters)

Situé en plein centre-ville d'Orléans, l'ancien ensemble de bureaux tertiaires Massena subira une rénovation complète pour devenir un immeuble de 45 logements en 2025. La grande majorité des matériaux existants seront réutilisés pour la future construction ou proposés pour un réemploi à l'extérieur. Une spécificité de ce programme et, surtout la première de ce type dans le Loiret.

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Il s'agit notamment des garde-corps des escaliers, du verre des fenêtres ou encore des blocs de secours. Les fenêtres, les portes ou encore les dalles gravillonnées du bâtiment actuel seront, quant à elles, envoyées dans un réseau de ressourceries du Loiret afin de servir sur d'autres constructions.

« Jusqu'à présent, le principe était de démolir, de jeter les matériaux ainsi que les fournitures, et de reconstruire ensuite, explique Oriane Le Roy Liberge, directrice régionale de Sully Immobilier, en Centre-Val de Loire. Désormais, les déchets sont non seulement triés très finement, mais encore nous essayons de conserver au maximum l'existant, quitte à changer la destination de certains équipements ».

« Limiter l'extension urbaine »

Fondé à Orléans en 1996 par Raymond Le Roy Liberge, le groupe de promotion familial Sully Immobilier est désormais dirigé par son fils, Ivain Leroy Liberge. Il détient actuellement cinq autres agences. Situées à Paris, Lyon, Bordeaux, Nice et Grenoble, elles emploient, avec le siège, 65 salariés au total. Sully Immobilier, qui a réalisé 134 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022, vise une augmentation de ses recettes de l'ordre de 10% cette année.

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La forte demande de logements et la tension du marché expliquent en partie ces prévisions de croissance attendues. Le parti pris affiché de Sully Immobilier de limiter les programmes de constructions sur de nouvelles emprises foncières constitue aussi un argument pour les futurs acquéreurs.

« Refaire la vie sur la ville afin de limiter l'extension urbaine est plus qu'une posture pour notre entreprise, assure Orianne Le Roy Liberge. Sa mise en application concrète porte ses fruits en termes commerciaux ».

Urbanisme provisoire

Pour mener à bien la mutation complète du site Massena, Sully Immobilier a été accompagné par le bureau d'études orléanais du groupe Socotec, spécialisé dans l'économie circulaire. Ce choix d'une société locale n'est pas fortuit. La démarche durable du promoteur se traduit également par l'emploi de matériaux issus au maximum de la région Centre-Val de Loire pour ces programmes de constructions.

Ainsi, selon le promoteur, 70% d'entre eux seraient issus du territoire. Sully Immobilier affirme par ailleurs privilégier les matériaux biosourcés, à l'instar du bois pour remplacer notamment les parpaings et les briques. Côté isolation, le promoteur favorise aussi l'utilisation de la laine de chanvre au détriment de la laine de verre.

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D'un point de vue sociétal, Sully Immobilier fait preuve d'innovation, en ouvrant un tiers lieu au sein de l'ensemble Massena. Celui-ci sera accessible jusqu'au début des travaux. Sur une période de 18 mois, y seront accueillis gratuitement différents acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS), associations, artistes, artisans, et auto-entrepreneurs.

Cet urbanisme transitoire, largement encouragé par le gouvernement via différents dispositifs d'aides, ne constituera pas un « one shot » pour le promoteur immobilier. Trois de ses prochains programmes en 2023-2024, à savoir les projets Neos à Chartres et La Promenade Vivaldi au Coudray en Eure-et-Loir, ainsi qu'Intemporel à Saint-Jean de la Ruelle dans l'agglomération orléanaise, s'inscriront aussi dans cette démarché visant à favoriser la réinsertion sociale et la formation professionnelle. Une façon pour le promoteur Loirétain de réfuter l'image de la profession souvent associée au profit à la « bétonisation » de l'espace.

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Commentaire 1
à écrit le 01/05/2023 à 9:55
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Nous avons acquis un appartement à Toulouse construit par Vinci. Livré en décembre alors qu'il n'était pas terminé ! Certainement pour des raisons fiscales. Vinci fait appel aux entreprises les moins chères. Celles-ci emploient de pauvres gens totale...

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