Ce sont des initiales connues, mais qui n'évoquent pas nécessairement quelque chose de concret dans l'esprit des gens : ESS pour économie sociale et solidaire. Selon la définition officielle du ministère de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le concept désigne les associations, coopératives, fondations et autres mutuelles "fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale".
Des besoins en fonds propres
Au lendemain de la disparition de l'ESS dans les intitulés ministériels du gouvernement Borne I - l'ex-ministre chargée de la thématique Olivia Grégoire est désormais porte-parole du gouvernement -, la ville de Paris et le Crédit coopératif s'apprêtent à abonder un nouveau fonds de l'association Paris Initiative Entreprise. Cette dernière est financée par la capitale par des fonds spécialisés type Initiative France ou France Active, des fonds européens et des fonds privés.
"En début d'activité, l'économie sociale et solidaire et les acteurs à impact ont besoin de capitaux, mais les fonds d'investissement sont positionnés sur des montants assez élevés avec des tickets de 100 à 200.000 euros", explique à La Tribune, le maire-adjoint (EELV) de Paris chargé de l'ESS, de l'économie circulaire et de la contribution à la stratégie zéro déchet.
"Sauf que sur la phase d'amorçage, ces derniers ont besoin de fonds propres ou de quasi-fonds propres", ajoute Florentin Letissier.
Des tickets à moins de 100.000 euros
Le fonds public-privé "Paris Fonds ESS" sera doté d'ici à la fin de l'année d'au moins 500.000 euros du Crédit coopératif et de 890.000 euros de la Ville. "On pourra mettre davantage", confie l'adjoint d'Anne Hidalgo. En discussion avec d'autres acteurs bancaires et des fondations, Paris Initiative Entreprises espère boucler un premier tour de table de 5 millions d'euros d'ici à fin 2022 pour déclencher, début 2023, des premiers financements de moins de 100.000 euros dans la capitale et/ou à l'échelle de la métropole du Grand Paris.
À terme, le fonds "Paris Fonds ESS" vise à lever 10 millions d'euros afin d'investir dans une quarantaine d'entreprises, de créer 400 emplois et de générer 200 millions d'euros de chiffre d'affaires. Par exemple, dans la création de textile fabriqué à partir de matières premières récupérées, dans le reconditionnement de matériel électronique ou informatique ou encore dans la rénovation-isolation des bâtiments avec des techniques géosourcées, c'est-à-dire dont l'origine géographique est connue.
"C'est un fonds local pour relocaliser la finance", poursuit Florentin Letissier.
"La Ville n'aura néanmoins pas de pouvoir de décision, mais siégera au comité de surveillance de Paris Initiative Entreprise (PIE)", enchaîne le maire-adjoint (EELV) de Paris chargé de l'ESS, de l'économie circulaire et de la contribution à la stratégie zéro déchet.
Le conseil régional annoncera en septembre sa nouvelle stratégie
De son côté, la région Île-de-France qui ne verse pas de subvention directe à PIE, mais qui les finance indirectement via les réseaux France Active et Initiative France, ne mettra pas au pot de ce fonds, mais continue de travailler sur ce sujet. Après avoir adopté le 19 mai en séance plénière, son schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII), le conseil régional annoncera, en septembre prochain, sa nouvelle stratégie de développement économique de l'ESS avec un volet sur l'innovation sociale. Sur ce point, "une étude approfondie est en cours", confie, à La Tribune, Sylvie Mariaud, vice-présidente (UDI) chargée de l'Économie sociale et solidaire et des Achats responsables
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