La guerre reprend sur le chantier emblématique de la "nouvelle gare du Nord". Le permis de construire "valant autorisation d'exploitation commerciale" sur le projet de transformation de la première gare d'Europe continentale a été délivré, a annoncé ce 7 juillet le préfet de Paris, préfet d'Île-de-France Michel Cadot dans un communiqué. Et ce "à la suite d'une instruction attentive et au regard de l'avis favorable émis par la commission d'enquête et de l'ensemble des concertations réalisées".
Lancé en 2014, le projet de rénovation prévoit en effet 61.500 mètres carrés (m²) de surfaces supplémentaires d'ici à 2024. Outre la création de 10.375 m² d'espaces de loisirs, culturels et sportifs, toutes les autres typologies vont s'agrandir: de 35.200 à 57.600 m² pour les espaces voyageurs, de 25.200 à 32.900 m² pour les bureaux et de 5.450 à 18.900 m² pour les commerces et de 5.250 à 12.825 m² pour la restauration.
Lancement des travaux
"La délivrance de ce permis de construire est une nouvelle étape pour l'aménagement de la Gare du Nord. Elle permettra à la gare de se situer au niveau des autres grandes gares européennes, tant en termes d'équipements, d'accessibilité, d'intermodalité que de capacité", écrit la représentant de l'Etat en région-capitale. "Cette gare moderne est non seulement nécessaire, dans la perspective de la Coupe du monde de Rugby en 2023 et des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris, mais elle permettra aussi de faire de la Gare du Nord un nouveau lieu de vie urbain, associant commerce, sport, culture et travail, tant pour les voyageurs ponctuels, venus de l'Europe entière, que pour les usagers quotidiens des transports collectifs", poursuit le préfet Cadot dans le communiqué.
Le lancement des travaux se fera sans attendre, a réagi dans une déclaration transmise à la presse la co-entreprise porteuse du projet. "Malgré le contexte de crise sanitaire, la SA Gare du Nord 2024 est confiante quant au respect du calendrier pour que la nouvelle Gare du Nord soit plus écologique, plus confortable et plus solidaire à l'échéance des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024", ajoute-t-elle.
"Un Notre-Dame-des-Landes en plein Paris"
Soutien puis opposante à cette transformation, la mairie de Paris, qui avait encore adressé cinq points de vigilance dernièrement au préfet Cadot, a haussé le ton hier. Le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a déjà tweeté: "Avec le projet de rénovation actuel de la Gare du Nord, le gouvernement vient de s'inventer un Notre-Dame-des-Landes en plein Paris. Je lui souhaite beaucoup de courage sur le plan politique et juridique".
Emmanuel Grégoire tiendra une conférence de presse ce mercredi matin à 9 heures pour revenir sur les points "qui constituent des lignes rouges" pour la majorité municipale. La Ville demande une révision substantielle du projet, selon elle "contraire aux exigences écologiques et urbaines porté par l'exécutif parisien nouvellement élu". La Ville appelle à la poursuite des discussions avec l'ensemble des parties prenantes pour "le rendre viable et acceptable".
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