Quatrième employeur de Loire-Atlantique avec 1.800 collaborateurs, engagé dans la construction des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de 3eme génération et du futur porte-avions nucléaire annoncé en mai dernier par la Ministre des armées Florence Parly, Naval Group entend être le booster de la relance de l'économie régionale.

"Nous avons un plan de charge qui va durer 15 à 17 ans, et qui va en permanence mobiliser 800 ETP (équivalent temps plein)", explique Emmanuel Chol, directeur du site de Naval Group à Indret qui, en présence de Pierre-Eric Pommellet, Pdg du groupe, vient de signer une convention de partenariat avec le Conseil Régional des Pays de la Loire.

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Il y a un an déjà l'industriel avait conclu une convention similaire avec la région Nouvelle-Aquitaine, à Angoulême-Ruelle où Naval Group a inauguré en septembre 2019 l'Innov Factory, un bâtiment de 4.700 m² dédié à l'innovation et au développement. Cette fois, la démarche pourrait aller beaucoup plus loin.

"Il s'agit de profiter de notre dynamique pour faire émerger des projets collectifs et emmener avec nous les Chantiers de l'Atlantique, Airbus, Mann, General Electric... , des startups, des PME, des académiques...", affirme Emmanuel Chol. "Compte tenu de notre plan de charge, on veut être le moteur de la relance économique", explique-t-il, alors qu'Airbus est dans le creux de la vague.

Un œil bienveillant

La région, elle, veut resserrer les rangs et faire bénéficier le territoire des nombreuses expertises de Naval Group où l'emploi progresse régulièrement. "A travers une démarche proactive de contractualisation entreprise avec les donneurs d'ordres, nous souhaitons maintenir voire contribuer à relocaliser leur chaîne de valeur industrielle. Dans le contexte de maintien de l'emploi et de relance de l'économie, la Région se mobilise sur l'ensemble des filières industrielles ligériennes", précise Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire, au lendemain d'un plan de relance de 323 millions d'euros adopté pendant l'été "pour faire face à la crise et rebondir".

De son côté, la collectivité dit s'engager "à regarder d'un œil plus bienveillant" les projets émanant de cette convention. Dans les prochaines semaines, des comités de pilotage devraient déterminer les projets qui pourront être soutenus. "Pour l'instant, c'est un cadre, avec des axes et des actions à définir. L'objectif est de rapprocher l'expertise de Naval Group de l'écosystème, des pôles de compétitivité et des clusters pour favoriser l'effet d'entrainement vers le tissu économique, les sous-traitants de rang 1 & 2, malmenés dans l'aéronautique. Ces opérations toucheront notamment les domaines des Energies Marines renouvelables et de l'Hydrogène où nous venons de lancer un plan de 100 millions d'euros. Il est clair que notre plan de relance a besoin des grands donneurs d'ordre", explique Paul Jeanneteau, vice-président du Conseil régional en charge des Entreprises, de l'international et de l'innovation.

Dans quelle mesure la Région et Naval Groupe financeront-ils ces projets collectifs ? Nul chiffre n'a filtré. "L'engagement que nous prenons, c'est d'emmener le maximum d'acteurs dans ces projets", indique Emmanuel Chol.

Cinq projets à l'étude

D'ores et déjà, un certain nombre de projets seront discutés au cours des deux à trois prochains mois. En premier lieu, autour de l'énergie, de la pile à hydrogène, des rejets environnementaux... Un deuxième dossier concernera la construction d'une offre fluviale pour transporter sur la Loire des colis de grandes dimensions (jusqu'à 1.200 tonnes) qui, dans le cadre du futur porte-avions dont la coque sera construite par les Chantiers de l'Atlantique, pourront être acheminées entre le chantier naval, à Saint-Nazaire et le site de Naval Group à Indret.

Ce projet pourrait, en outre, associer Airbus et le logisticien Idea, déjà utilisateurs de transports fluviaux, et amener la construction d'infrastructures en bord de Loire pour le chargement et le déchargement, de manière à s'affranchir des liaisons routières limitées à la circulation de pièces de 200 à 300 tonnes.

Troisième axe, Naval Group entend défendre la création d'un centre de formation mutualisé autour des métiers des matériaux métalliques (soudeur, ajusteur...) pour maintenir et accroître les compétences sur le territoire. Pour limiter les nuisances sonores sur le territoire maritime et pendant les transports, Naval Group entend instruire un projet pour limiter les impacts humains avec le Technocampus Océan, spécialisé dans les technologies avancées de production dans la navale et les énergies marines et auprès du Technocampus du Mans, spécialisé dans l'acoustique.

Enfin, un cinquième projet collaboratif est dessiné, en partenariat avec le pôle de compétitivité EMC2 autour de l'usine du futur. Des sujets pour la plupart déjà engagés que Naval Group entend densifier, dynamiser et accélérer pour accompagner son développement... et celui de la région. Lancé en 2019 par Naval Group à Indret, L'Open Lab voulu pour permettre à tout salarié ayant une idée d'amélioration technique, organisationnelle ou autre de pouvoir être accompagné jusqu'à l'éventuelle mise au point d'un prototype, sera désormais ouvert à l'ensemble des partenaires de la région.

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