Valeurs technologiques : Paris veut reprendre la main

Le secteur technologique est "légèrement surévalué", estime Morningstar dans la première étude issue de son récent partenariat avec EnterNext, la Bourse des PME et des ETI. Un partenariat destiné à redynamiser le secteur technologique en Bourse.
Christine Lejoux
Le secteur technologique se traite en Bourse sur la base d'un multiple "cours sur juste valeur" de 1,12, contre 1,03 pour l'ensemble du marché, selon Morningstar. REUTERS.

Que Zalando, l'étoile montante du commerce électronique allemand, projette d'entrer en Bourse à Francfort, cela semble logique. Ce qui l'est a priori moins, c'est la décision de Cnova - l'entité qui regroupe toutes les filiales de e-commerce du Français Casino - de faire ses débuts en Bourse sur le Nasdaq, plutôt qu'à Paris. Reste que ce choix n'est pas une première : il y a un peu moins d'un an, Criteo, la pépite française de la publicité sur Internet, avait défrayé la chronique boursière en préférant l'indice américain des valeurs technologiques à la place parisienne pour son introduction en Bourse.

Si certaines start-up de la high-tech française tendent à snober la Bourse de Paris, c'est notamment parce que cette dernière n'est pas en mesure de leur apporter la notoriété et la valorisation auxquelles elles peuvent prétendre sur le Nasdaq, l'écart de valorisation entre Paris et Wall Street pouvant varier du simple au double. Un handicap qui résulte principalement d'une liquidité post-IPO (initial public offering) bien moindre dans la capitale française, laquelle souffre également d'un manque criant d'analystes financiers spécialisés dans la high-tech. "67% des sociétés technologiques cotées à Paris ne sont couvertes par aucun analyste ou, au mieux, par un seul", a reconnu Eric Forest, président d'EnterNext - la Bourse des PME et des ETI -, lors du forum annuel de Paris Europlace, en juillet. Résultat, il n'est guère aisé, pour les start-up de la high-tech française, de faire leur promotion auprès des investisseurs.

 Les semi-conducteurs et l'édition de logiciels encore bon marché

Pour aider ces derniers à identifier les forces et faiblesses des jeunes pousses du secteur technologique, EnterNext a conclu le 2 juin un partenariat avec le bureau d'analyses financières Morningstar, afin de fournir aux investisseurs - institutionnels et particuliers - des études trimestrielles sur les 220 valeurs de la technologie, des médias et des télécommunications (TMT) cotées sur Euronext Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne. La première étude réalisée dans le cadre de ce partenariat a été publiée le 5 septembre par Morningstar, qui juge le secteur technologique "légèrement surévalué", avec un rapport "cours de Bourse sur juste valeur (fair value)" de 1,12, contre un multiple de 1,03 en moyenne pour l'ensemble du marché.

 Mais "certains sous-segments de l'univers TMT se traitent encore avec une décote par rapport à leur valeur intrinsèque", ajoute le bureau d'analyses financières. C'est le cas des éditeurs de logiciels, comme Sidetrade, des équipementiers pour le secteur des semi-conducteurs, tel Riber, ou bien encore de Softimat dans les services informatiques. A l'inverse, les valeurs de l'Internet, des jeux et des technologies liées à la santé ne sont pas bon marché, avec des ratios "cours sur juste valeur" supérieurs ou égaux à 1, selon Morningstar. La prochaine initiative d'EnterNext pour mettre en lumière les valeurs du secteur technologique ? Une conférence qui se déroulera cet automne à Paris, et qui visera, entre autres, à réfléchir au lancement de nouveaux indices boursiers spécialisés dans la "tech."

Christine Lejoux

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