Apple améliore le cryptage pour mieux échapper aux hackeurs... ou à la police

Apple a annoncé mercredi qu'il allait améliorer le cryptage des données sur ses iPhone pour mieux contrer des pirates informatiques ou...des policiers trop zélés.
(Crédits : Reuters/Elijah Nouvelage)

Ces nouvelles mesures arrivent à un moment où un nouvel outil appelé GrayKey, que l'on dit capable de déverrouiller les iPhone, commence à se faire une réputation dans les milieux technologiques.

"Nous mettons le client au centre de tout", a expliqué Apple dans un communiqué mercredi. "Nous renforçons sans relâche nos protections de sécurité dans chaque produit Apple pour aider nos clients à se défendre contre les hackeurs (...). Nous avons le plus grand respect pour les forces de l'ordre et ne concevons pas nos nouvelles mesures de sécurité pour contrecarrer leurs efforts dans leur travail", s'est crue obligée de préciser la marque à la pomme.

De fait Apple s'était retrouvé au centre d'un bras de fer avec la justice américaine en refusant d'aider la police à accéder au contenu crypté du téléphone d'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie (14 morts le 2 décembre 2015).

Mais l'attitude intransigeante de l'entreprise sur la protection des données de ses clients est devenue un argument de vente supplémentaire --que ses dirigeants ne manquent pas d'exploiter-- au moment ou Facebook a dû avouer que des données personnelles de dizaines de millions de ses utilisateurs et de leurs amis avaient été partagées à leur insu.

Dans la continuité des annonces de la WWDC

Lors de la la conférence d'Apple pour les développeurs (WWDC, Ndlr) le 4 juin dernier, la firme à la pomme avait annoncé vouloir empêcher les applications et sites internet de pister les utilisateurs de ses appareils via les "cookies" - ces fameux blocs d'informations échangés entre appareil et site internet pour que ce dernier reçoive des informations sur sa fréquentation. Les cookies permettent ensuite de suivre l'internaute de page web en page web.

« Nous pensons que vos données privées doivent rester privées », avait déclaré Craig Federighi, un des dirigeants d'Apple, en charge des logiciels. Et « nous pensons que vous devez contrôler qui les voit. »

Un tacle indirect à Facebook, accusé de laxisme et d'opacité quant à la gestion des données personnelles de ses utilisateurs suite au scandale Cambridge Analytica.

« Il semble que les ["cookies" liés au] bouton "J'aime" [de Facebook] puissent être utilisés pour vous pister sur internet », avait-il poursuivi. « Donc cette année, nous y mettons fin. »

En effet, lorsqu'un internaute clique sur un bouton "J'aime" ou "Partager" de Facebook placé sous un contenu (article, publicité) de page web quelconque, le réseau social reçoit des informations relatives à l'usager qui a cliqué - et ce, même pour les internautes qui n'ont pas de compte sur le réseau social.

Lire aussi : Plan anti-Facebook, lutte contre l'addiction numérique... Les promesses d'Apple

De plus, le nouveau système Apple (IOS 12) bloquerait l'accès aux données personnelles par les applications, avait précisé Federighi. En effet, c'est via une application téléchargée par les usagers de Facebook que Cambridge Analytica a mis la main sur les informations de 87 millions d'utilisateurs du réseau social.

(avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 14/06/2018 à 10:49
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Génial, alors que c'est le secteur marchand qui pompe d'abord et avant tout nos données... Nous prennent ils vraiment pour des benêts ou plus sûrement ne le seraient ils pas eux-mêmes ? "Que deviennent nos données personnelles sur Internet ?" htt...

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