Scandale autour de la succession chez Samsung : son patron et héritier Lee Jae-yong acquitté

Lee Jae-yong, à la fois président et héritier de Samsung, était poursuivi pour fraude comptable dans le cadre de la fusion de deux entreprises du groupe en 2015. Or, selon ses détracteurs, celle-ci était notamment destinée à lui assurer un transfert de pouvoir sans problème. Mais le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas eu « d'intention de nuire aux actionnaires », selon l'agence de presse Yonhap.
Lee Jae-yong était poursuivi pour fraude comptable dans le cadre de la fusion de deux entreprises du groupe en 2015.
Lee Jae-yong était poursuivi pour fraude comptable dans le cadre de la fusion de deux entreprises du groupe en 2015. (Crédits : Lee Jae-Won/AFLO via Reuters Connect)

Soulagement pour le patron de Samsung. Ce lundi, il a en effet été acquitté par un tribunal sud-coréen. Lee Jae-yong, qui est aussi l'héritier de l'entreprise, était poursuivi pour fraude comptable dans le cadre de la fusion de deux entreprises du groupe en 2015.

Or, selon l'agence de presse Yonhap, le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas « d'intention de nuire aux actionnaires » à travers la fusion, qui, selon les détracteurs de l'héritier, était notamment destinée à assurer un transfert de pouvoir sans problème à Lee Jae-yong, un descendant de la famille fondatrice de Samsung.

Toujours selon Yonhap, le Parquet avait requis cinq années d'emprisonnement et 500 millions de wons (environ 347.000 d'euros) d'amende en novembre dernier arguant que l'entreprise avait « observé une procédure de succession sans charges fiscales chez Samsung, notamment dans l'affaire d'obligations convertibles d'Everland » et que « Samsung a tenté de réaliser une succession sans coût et a réussi ». Lee Jae-yong avait, lui, plaidé son innocence assurant que ces opérations avaient pour but d'avoir « un nouveau moteur de croissance ».

Scandale de corruption

Pour rappel, Lee Jae-yong avait été libéré de prison en août 2021 après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle. Il avait été condamné sept mois plus tôt dans le retentissant scandale de corruption qui avait entraîné la destitution, puis l'incarcération, de l'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye.

L'affaire portait sur des millions de dollars que le groupe avait versés à la confidente de l'ombre de l'ex-présidente, Choi Soon-sil. Des pots-de-vin qui étaient selon l'accusation destinés à faciliter la passation de pouvoir à la tête du conglomérat, alors que Lee Kun-hee était alité après une attaque cardiaque en 2014.

Un scandale qui avait souligné une fois de plus les accointances troubles entre le pouvoir sud-coréen et les grandes familles qui contrôlent les « chaebols », ces conglomérats à l'origine du prodigieux redressement du pays après la Guerre de Corée.

À plusieurs reprises, de grands chefs d'entreprises sud-coréens, condamnés pour corruption ou fraude fiscale, ont bénéficié de réductions de peines ou de grâces présidentielles, à l'image de l'ancien patron de Samsung Lee Kun-hee, condamné deux fois puis gracié en reconnaissance de « sa contribution à l'économie nationale ».

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Résultats en baisse au troisième trimestre

L'annonce de l'acquittement du patron de Samsung, ce lundi, intervient quelques jours après l'annonce des résultats du géant sud-coréen au quatrième trimestre 2023. Et ces derniers ont fait état d'une chute marquée de ses bénéfices. Entre octobre et décembre, le bénéfice d'exploitation a, en effet, chuté de 34,57% sur un an à 2.820 milliards de wons (1,96 milliard d'euros) tandis que le chiffre d'affaires pour la même période a reculé de 3,8% sur un an à 67.780 milliards de wons, et le bénéfice net de 73,4% à 6.340 milliards.

Une baisse qui s'explique selon Samsung, l'un des plus grands fabricants de puces mémoire et de smartphones au monde, par la faiblesse de la demande de produits électroniques grand public en 2023, liée à l'inflation. Pour autant, l'entreprise mise sur l'expansion de l'intelligence artificielle (IA) sur les appareils lui permettant ainsi de se montrer optimiste pour 2024, année au cours de laquelle il prévoit « la reprise progressive de la demande de smartphones et d'ordinateurs ». Et ce malgré « divers obstacles potentiels, dont les politiques de taux d'intérêt et les questions géopolitiques ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 05/02/2024 à 9:29
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"Mais le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas eu « d'intention de nuire aux actionnaires »" Ah bon ben tout va bien alors !? ^^ LOL !

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