Capgemini a réalisé une belle année 2023. Le géant français de l'informatique a enregistré des « résultats supérieurs ou en ligne avec ses objectifs financiers », indique ce mercredi 14 février le communiqué de l'entreprise. Son résultat net a ainsi atteint 1,663 millions d'euros, en hausse de 7% par rapport à l'année précédente, tandis que son chiffre d'affaires a grimpé de 2,4%, à 22,5 millions d'euros. La progression de ses ventes a été de 4,4% à taux de change constants, dans le bas de la fourchette qu'il visait (+4% à +7%). Cependant son résultat d'exploitation, qui permet de refléter la performance d'une entreprise, enregistre, lui, une baisse de 2% par rapport à 2022.

Le groupe parle même de « performance record » dans son communiqué. Reste que ces hausses sont loin de celles à deux chiffres enregistrées en 2021 et 2022. Elles sont même inférieures à celles de 2020, année particulière en raison de la pandémie de Covid-19.

Optimisme affiché pour 2024

Capgemini s'affiche néanmoins confiant pour cette année.

« Le groupe est bien armé pour continuer d'améliorer sa performance en 2024 alors que l'environnement devrait rester peu porteur au premier semestre. Cette année encore, le groupe prévoit de croître, avec un point bas de la croissance au premier trimestre », a commenté le directeur général, Aiman Ezzat, cité dans le communiqué.

Capgemini espère ainsi connaître cette année une croissance de son chiffre d'affaires à taux de change constants comprise entre 0% et 3%, soit un niveau tout de même moins ambitieux qu'en 2023. Il anticipe également une marge opérationnelle comprise entre 13,3% et 13,6%, après qu'elle s'est établie à 13,3% en 2023.

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Le groupe a par ailleurs proposé un dividende de 3,40 euros par action, contre 3,25 euros l'année précédente, précise le communiqué.

Accent mis sur l'IA

Lors d'une conférence téléphonique ce mercredi, Aiman Ezzat a également indiqué observer « une forte dynamique en matière d'IA ». Le groupe compte justement mettre l'accent sur l'intelligence artificielle. En témoigne l'annonce, en juillet dernier, d'un plan de 2 milliards de dollars d'investissements sur trois ans dans ce domaine. Constatant l'intérêt grandissant de ses clients pour l'IA générative, Capgemini veut former massivement ses équipes. Celles dédiées au « Big Data », l'analyse de données massives, et à l'intelligence artificielle vont ainsi voir leur taille doubler et passer in fine à 60.000 personnes.

Plus globalement, cette stratégie a pour objectif de développer « un portefeuille d'offres sectorielles » grâce à des partenariats avec Microsoft et Google Cloud. Quatre débouchés sont déjà prévus : le conseil aux dirigeants sur la priorisation des usages de l'IA générative, l'optimisation de la relation client grâce aux chatbots, le développement de logiciels assistés par l'IA et l'entraînement de modèles de langage spécialisés sur les données des entreprises.

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Capgemini a en outre annoncé jeudi dernier la mise en place d'un partenariat avec Mistral AI pour mettre à disposition de ses clients des modèles d'intelligence artificielle développés par cette start-up française. Aiman Ezzat l'a d'ailleurs qualifiée de « pépite » ce mercredi. Cette jeune pousse, qui avait réalisé en mai 2023 une première et importante levée de fonds à hauteur de 105 millions d'euros, s'est rapidement imposée comme l'un des deux poids lourds européens du secteur. Désormais valorisée à plus de 2 milliards d'euros, elle avait dévoilé son premier modèle d'intelligence générative en septembre.

L'action de Capgemini profite de ces annonces

Le conseil d'administration de Capgemini a par ailleurs annoncé ce mercredi, dans un communiqué distinct, proposer le renouvellement du mandat d'administrateur d'Aiman Ezzat pour une durée de quatre ans lors de l'assemblée générale du 16 mai. À cette même occasion, il prévoit de le prolonger ses fonctions de directeur général.

Suite à ces annonces, le cours de l'action de Capgemini a bondi de 4% à l'ouverture de la Bourse par rapport à la fermeture la veille, atteignant 213,80 euros. Il a par la suite continué d'augmenter, grimpant à 216,50 euros à 11h36.

Ce qui tranche franchement avec la situation de son homologue et concurrent, Atos. En pleine déroute financière depuis trois ans, l'autre géant français de l'informatique a vu son cours s'écrouler à la Bourse en début de semaine dernière. Il n'a d'ailleurs pas retrouvé son précédent niveau depuis. L'annulation de son projet d'augmentation de capital et la nomination d'un mandataire ad hoc pour mener les discussions avec les banques en vue de parvenir à « un plan de refinancement de sa dette financière » ont effrayé les investisseurs.

(Avec AFP)