
Feu vert pour la mégafusion. Ce lundi 21 août, la CMA (Competition and Markets authority) a donné son accord pour l'opération de rachat de l'entreprise américaine de logiciels et d'informatique à distance VMware par son compatriote, le fabricant de semi-conducteurs Broadcom. Le montant de cette opération s'élève à 61 milliards de dollars.
Le régulateur de la concurrence britannique avait ouvert une enquête approfondie à la fin du mois de mars sur cette opération annoncée, en mai 2022. L'institution craignait notamment que la fusion ne « permette à Broadcom d'empêcher ses concurrents de fabriquer des composants compatibles avec VMware », ou d'obtenir des informations commercialement sensibles. Mais un panel indépendant a conclu que « l'opération ne réduit pas substantiellement la concurrence » au Royaume-Uni, a indiqué dans un communiqué lundi la CMA, qui confirme un feu vert « provisoire » donné à a mi-juillet.
De son côté, la société Broadcom a déclaré dans un communiqué s'attendre à ce que l'opération soit conclue le 30 octobre prochain, précisant que les régulateurs américains n'ont pas agi pour bloquer la fusion et que l'Australie, le Brésil, le Canada, Israël, l'Afrique du Sud et Taïwan l'ont aussi validée.
Des mesures correctives
La Commission européenne avait déjà donné son feu vert le mois dernier, tout en posant certaines conditions. Bruxelles a exigé que le fabricant américain de semi-conducteurs respecte certaines mesures correctives, comme le fait de garantir à des tiers l'interopérabilité entre leurs logiciels et ceux de VMware. VMware occupe en effet une position de leader dans les logiciels dits de « virtualisation de serveurs », qui permettent de diviser un serveur physique en plusieurs serveurs virtuels.
La Commission s'inquiétait du fait que Broadcom puisse « verrouiller » l'activité de la firme Marvell, son seul rival sur le marché d'un certain type de cartes de circuit informatique connues sous le sigle « HBA FC ». Or, Broadcom est tenu de garantir l'accès au code source « de tous les pilotes actuels et futurs » de ces cartes « grâce à une licence open source irrévocable », précisait le communiqué de l'exécutif européen.
La Commission européenne, qui veille au respect des règles pour protéger la concurrence dans l'UE, se prononce sur les opérations de fusions-acquisitions susceptibles d'avoir un impact significatif sur le marché européen, même lorsque les entreprises concernées n'ont pas leur siège dans l'UE.
La CMA avait déjà opposé son veto fin avril à une autre fusion majeure d'entreprises américaines : le rachat de l'éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars. Microsoft et la CMA ont finalement convenu début juillet de suspendre la procédure judiciaire engagée à la suite de cette décision, avec l'objectif de trouver un terrain d'entente. L'autorité de la concurrence britannique a repoussé au 29 août la date limite d'examen du dossier tandis que Microsoft et Activision Blizzard ont reporté au 18 octobre la date limite pour l'acquisition.
(Avec AFP)
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