Big data : Linkfluence lève 18 millions d'euros pour s'implanter aux Etats-Unis

La startup française, spécialisée dans la surveillance de la réputation des entreprises sur Internet, vient de lever 18 millions d'euros auprès de Ring Capital et Tikehau Capital. Linkfluence met ainsi un pied aux Etats-Unis grâce à l'acquisition de Scoop.it, plateforme de monitoring de contenus basée à San Francisco. Un deuxième bureau à New York devrait voir le jour à terme.
Anaïs Cherif

Après l'Europe et l'Asie, cap sur les Etats-Unis. Pour poursuivre son internationalisation, Linkfluence, spécialisé dans la surveillance de la réputation des entreprises sur Internet, a annoncé lundi avoir levé 18 millions d'euros auprès des fonds Ring Capital et Tikehau Capital. Créée en 2006 par quatre jeunes ingénieurs de l'Université de technologie de Compiègne (UTC), la startup avait déjà levé 12 millions d'euros en 2016 lors de son dernier tour de table.

La jeune pousse opère dans le domaine de la "social data intelligence". Ce terme désigne l'analyse des commentaires des internautes disséminés sur la Toile, depuis les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et Twitter jusqu'aux sites des médias, en passant par les traditionnels blogs et autres forums de discussion. Ces précieuses données permettent ensuite aux entreprises de mieux comprendre les attentes de leurs clients, d'identifier leurs influenceurs, d'ajuster leur communication et de mieux maîtriser leur "e-réputation", cruciale à l'heure où tous les secteurs de l'économie sont confrontés à leur transformation digitale.

Affiner la technologie

Linkfluence a développé un logiciel vendu en mode Saas, baptisé Radarly. Il est capable d'analyser plus de 200 millions de publications par jour en temps réel. Pour affiner sa technologie et mettre un pied aux Etats-Unis, la jeune pousse a annoncé ce lundi l'acquisition de Scoop.it, plateforme de monitoring de contenus basée à San Francisco. Son co-fondateur, Guillaume Decugis, a d'ailleurs été nommé à la tête de Linkfluence. Le montant de l'acquisition n'a pas été dévoilé.

"Historiquement, Linkfluence est très spécialisé sur les réseaux sociaux. Or, Scoop.it travaille exactement sur le même type de technologie que Linkfluence, mais appliquée aux sites comme les blogs et les plateformes de contenus", assure à "La Tribune" Guillaume Decugis, en expliquant la complémentarité des deux entreprises. "Avec l'acquisition de Scoop.it, nous allons doubler les effectifs dédiés à la recherche et développement pour avoir une équipe d'une trentaine d'ingénieurs."

L'enjeu : perfectionner des techniques d'intelligence artificielle pour analyser plus finement les publications sur Internet, comme par exemple, comprendre ce qu'évoque une image publiée sur un réseau social comme Instagram.

Linkfluence devrait ouvrir un bureau à New York

Déjà présent en Europe (Paris, Londres, Düsseldorf) et en Asie (Shanghai, Singapour), Linkfluence espère se faire un nom aux Etats-Unis. "Nous avions un gros trou dans la couverture de la région des Etats-Unis jusqu'ici", reconnaît Guillaume Decugis. "Si l'Europe et l'Asie sont des régions très importantes - notamment pour le luxe - les Etats-Unis restent incontournables" pour les grandes marques internationales, cible privilégiée de Linkfluence. "Nous avons eu une forte demande de la part de nos clients pour s'y implanter", poursuit le nouveau patron. La startup réfléchit désormais à l'ouverture à terme d'un bureau à New-York, "où beaucoup de nos clients européens ont leur siège américain". La jeune pousse de 220 salariés revendique plus de 500 clients - dont des grands groupes comme Danone, Pernod Ricard, LVMH ou encore McDonald.

Pour se différencier de la nombreuse concurrence, Linkfluence veut miser sur son expérience chinoise. Elle s'est implantée dans la deuxième économie mondiale à partir de 2015, avec le rachat de la startup locale ActSocial. "A ce jour, nous sommes le seul partenaire occidental ayant accès aux données des réseaux sociaux chinois, comme Sina Weibo (ndlr : l'équivalent de Twitter) et WeChat", souligne Guillaume Decugis. Un atout pour les marques étrangères souhaitant séduire une clientèle chinoise.

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 01/10/2018 à 17:31
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le probleme c'est quand le bigdata dispense les gens de reflechir, au motif que les logiciels vont utiliser un modele LSTM pour analyser ca, ce qui est la creme de la creme..... ( oui, comme le DSI n'y comprend rien, il prend ce qu'il y a de meilleu...

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