Startups : La Bourgogne-Franche-Comté veut attirer les investisseurs parisiens

Face au coeur économique francilien, la région voisine cherche à se faire connaître. A l’initiative de PMT Propulseur, un accélérateur régional de startups, et avec l’appui d’un partenaire national, Estimeo, une première journée « Meet My Investor » devait provoquer des rencontres entre des investisseurs nationaux et des startups régionales à Dijon.
L'évènement « Meet My Investor » n'a pas pour objectif de concurrencer les investisseurs régionaux, souligne l'organisateur.
L'évènement « Meet My Investor » n'a pas pour objectif de concurrencer les investisseurs régionaux, souligne l'organisateur. (Crédits : pmt)

Le centralisme français, appliqué au monde de la tech, n'est plus à démontrer. L'an passé, les startups franciliennes ont en effet capté 73% des montants levés et 64% des opérations. Loin derrière se classent la région Hauts-de-France (7% des investissements en valeur, 4% en volume), Auvergne-Rhône-Alpes (6% en valeur et 11% en volume), selon le dernier baromètre du capital-risque en France édité par le cabinet EY.

Où se situe la Bourgogne-Franche-Comté dans tout cela ? A en croire les montants levés par la Région, elle peine à sortir de l'ombre de Paris et de ses alentours : en 2022, elle a seulement levé  6 millions d'euros contre 9.888 millions d'euros pour l'Île-de-France. « Une fois ce constat que la plupart des investissements dans les startups se font sur Paris, si notre région a du talent, on doit être capable d'attirer les investisseurs en province », souligne Renaud Gaudillère, directeur général du PMT Propulseur. C'est pourquoi, ce dernier a décidé d'organiser cette journée « Meet my investor » à Dijon, en partenariat avec les autres accélérateurs régionaux, tels que le Toaster lab pour le secteur agri/agro et Les Docks Numériques pour le digital. PMT propulseur accompagnant principalement des entreprises innovant dans la santé. Le pari a fonctionné puisque grâce à l'appui d'Estimeo - une société parisienne qui fait de la notation de startup -, une dizaine d'investisseurs de la place parisienne se sont relocalisés à Dijon, entre autres : Financière Arbevel, Finovam, Hand Partners, High Flyers Capital, Made for All, Pléiade Venture, Tomcat Factory, Turenne santé, FBA (Femme Business Angels) ainsi qu'un investisseur régional (BFC Angels).

Aussi, lors de cette rencontre, 15 startuppeurs régionaux sélectionnés parmi une cinquantaine de candidatures ont pu rencontrer des investisseurs d'envergure nationale. « Ces rencontres en face-à-face créent un canal privilégié », constate Renaud Gaudillère. « En général, sur 1.000 dossiers, 3 seulement sont examinés par chaque investisseur, c'est-à-dire qu'il y a un embouteillage très important. Les faire sortir de leur place parisienne, permet de faire remonter des startups qui auraient été en bas de la pile », se réjouit-il.

Les fonds nationaux : une suite logique

Cet évènement n'a pas pour objectif de concurrencer les investisseurs régionaux qui sont aussi très utiles, souligne l'organisateur. « Les fonds régionaux sont des solutions pour l'amorçage des projets mais à un moment donné, il faut que les solutions soient complétées financièrement par les investisseurs qui ont des capacités d'investissement plus profondes et qui soient plus structurés », remarque Renaud Gaudillière. « C'est un peu l'étape d'après ! », poursuit-il. D'autant plus, dans le secteur de la santé qui est gourmand en capitaux, avec souvent des années d'études à financer, et où les barrières géographiques n'ont pas de sens. Les startups peuvent se développer en région en gardant les emplois locaux dans un écosystème régional propice, selon l'organisateur de « Meet my investor ». « Les investisseurs parisiens investissent dans des projets, peu importe s'ils sont localisés à Paris, en France ou en Europe », souligne Renaud Gaudillière. « Nous n'avons pas fait venir des fonds américains ou chinois, mais des fonds qui sont connus sur la place parisienne. Ces derniers ont l'habitude d'investir dans les startups de la capitale et ne s'intéressent guère à la province. Pour autant, la province a du talent et il y a des besoins de financement », poursuit-il.

Trois lauréats en santé

La deuxième partie de l'évènement était ouverte à tout l'écosystème régional. Les startups avaient 30 minutes pour présenter leur projet. Trois ont été retenues. Dans la catégorie innovation de rupture : Med'inn'Pharma (MIP) qui conçoit et développe une nouvelle gamme de médicaments biologiques humains au potentiel curatif dans les maladies inflammatoires et dégénérative ; dans la catégorie société à impact : MedicoTech qui a créé le premier moteur de recherche français des essais cliniques en oncologie. Grâce à une technologie d'intelligence augmentée, il permet de trouver un essai clinique adapté pour son patient ; Et pour le coup de cœur du jury : Cellaven, qui s'est donné pour mission de libérer les scientifiques des corvées de culture in vitro en rendant accessible l'automatisation de la production de cellules.

« Les pitchs ont été de très bonnes qualités et les investisseurs nationaux ont retenu des projets à fort potentiel », retient Renaud Gaudillière. Tout va se jouer dans les 18 mois à venir... Côté PMT Propulseur, une idée a émergé : pourquoi ne pas créer une formation avec certains investisseurs nationaux pour renforcer l'accompagnement des startups et booster leurs pitchs ?

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Commentaires 2
à écrit le 24/06/2023 à 8:53
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Bref ! De nouveaux casinos et jeux de hasard se font jour mais ne parlez pas "d'investissement" !;-)

à écrit le 24/06/2023 à 8:53
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Bref ! De nouveaux casinos et jeux de hasard se fond jour mais ne parlez pas "d'investissement" !;-)

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