Streaming : comment Disney+ veut poursuivre son incroyable croissance en 2021

Disney totalise désormais 146 millions d'abonnés dans le monde sur ses trois plateformes de streaming vidéo, contre 200 millions pour le leader mondial Netflix. Pour fidéliser ses abonnés et en séduire de nouveaux, le géant américain du divertissement veut miser sur ses franchises populaires pour "sortir de nouveaux opus tous les mois".
Anaïs Cherif
(Crédits : BRENDAN MCDERMID)

Un développement à vitesse grand V. Le géant américain du divertissement s'est lancé dans la bataille du streaming en novembre 2019, avec le lancement de sa plateforme Disney+. Quatorze mois plus tard, il revendique déjà près de 95 millions d'abonnés dans le monde, selon ses résultats trimestriels présentés jeudi 11 février. Rien qu'au mois de décembre, le groupe a gagné 8,1 millions d'abonnés (+9,45% sur un mois). En ajoutant les utilisateurs payants de ses autres services - ESPN+ (dédié aux sports) et Hulu - Disney totalisait 146 millions d'abonnés fin 2020.

De quoi réduire largement le fossé entre lui et le leader mondial du streaming vidéo, Netflix (près de 204 millions d'abonnés). La plateforme s'est pourtant lancée dans un contexte économique particulièrement incertain provoqué par la crise du coronavirus... Mais qui s'est avéré être une aubaine, puisque les confinements successifs et la fermeture des cinémas en raison de la pandémie ont bénéficié aux services de streaming vidéo.

Après l'annonce des résultats, le titre Disney terminait jeudi à un record de 109,86 dollars à la clôture de Wall Street, en progression de 3,6% dans les échanges d'après-clôture.

Tester des sorties exclusives sur Disney+

Disney+ doit également son succès à la richesse de son catalogue, combiné à un prix jusqu'ici très attractif de 6,99 euros par mois - contre 7,99 euros pour l'offre la moins chère de Netflix.

Le dernier trimestre de l'année 2020 a ainsi été rythmé par des sorties très populaires sur Disney+, comme la deuxième saison de The Mandalorian, série qui se déroule dans l'univers de Star Wars. En raison de la fermeture des cinémas, le groupe a également déployé courant 2020 une stratégie de sorties exclusives directement sur sa plateforme. Cela fut notamment le cas pour le film Mulan, ou encore Soul, dessin animé réalisé par Pixar et sorti le 25 décembre.

"Grâce à notre programmation de contenus de grande qualité, nous sommes très bien positionnés pour le futur", s'est félicité le Pdg du groupe Bob Chapek dans un communiqué.

Après avoir bénéficié de l'effet "nouveauté" pour sa première année de lancement, le groupe doit désormais s'atteler à la fidélisation de ses abonnés pour 2021. C'est pourquoi la plateforme s'est donnée pour objectif de diffuser des nouveaux contenus toutes les semaines et une centaine de nouveaux titres par an, rapporte l'AFP. "Les contenus sont le principal facteur dans l'acquisition et la rétention de nouveaux abonnés", a souligné Christine McCarthy, directrice financière de l'entreprise lors d'une conférence à destination d'analystes financiers.

Miser sur les franchises populaires

Pour y parvenir, le groupe veut miser sur sa recette magique : les franchises, comme Star Wars, déclinables en films et en séries. "Il faut que nous gardions un rapport qualité-prix très élevé, et il n'y a pas de meilleur moyen d'y arriver que de faire tourner la machine à franchises pour sortir de nouveaux opus tous les mois", a détaillé Bob Chapek.

En France, et dans plusieurs autres pays européens, le groupe s'apprête à lancer la semaine prochaine un nouveau service, baptisé "Star". Au programme : "des milliers d'heures de films et de séries" supplémentaires, avec des contenus des différents studios du groupe parmi lesquels "Disney Television Studios, FX, 20th Century Studios, 20th Television et Touchstone, auxquels s'ajouteront des contenus français et européens", liste le communiqué de presse. Un moyen pour le groupe d'augmenter le prix de son abonnement de deux euros, à 8,99 euros mensuels.

Un objectif de 300 à 350 millions d'abonnés en 2024

En raison de son succès, le groupe avait dévoilé à la mi-décembre de nouvelles projections ambitieuses. Disney table désormais sur un objectif de 300 à 350 millions d'abonnés dans le monde sur tous ses services de streaming à l'horizon 2024, dont 230 à 260 millions rien que pour Disney+. Le service de streaming espère d'ailleurs devenir rentable au cours de l'année fiscale 2024.

La branche du groupe, qui englobe les services Disney+, ESPN+ et Hulu, a généré un chiffre d'affaires 3,5 milliards de dollars au cours du dernier trimestre (+73% sur un an), clôturé le 2 janvier. En parallèle, la perte d'exploitation a diminué de 42%, passant de 1,1 milliard de dollars à 466 millions, en raison de la hausse du nombre d'abonnés sur les trois plateformes du groupe.

Les performances de Disney dans le streaming lui permettent de compenser en partie avec le reste de ses activités, très fortement impactées par la pandémie. En raison de la fermeture de ses parcs d'attraction et des cinémas, il enregistre une baisse de 22% de son chiffre d'affaires global, à 16,25 milliards de dollars entre octobre et décembre. Son bénéfice net s'élève quant à lui à 17 millions de dollars sur la période, contre 2,1 milliards il y a un an.

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 12/02/2021 à 13:23
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Hé oui parce que pour l'instant le modèle disney et ses brevets est bien moins lucratif que le modèle netflix et ses autoproductions, il faut produire du contenu et donc créer et pas n'importe quel contenu quand on a en face de soi des bons et c'est ...

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