Télécoms : la consolidation devrait se poursuivre en France

Dans une note publiée mercredi, l’agence de notation américaine Moody's estime que la consolidation devrait se poursuivre en Europe, et notamment dans l’Hexagone où elle juge que le marché demeure trop fragmenté.
Pierre Manière
D'après Moody's, des fusions et acquisitions sont également probables en Italie, au Danemark, en Pologne, en Suède et en Espagne.

La consolidation du marché des télécoms n'en finit plus de faire débat. Pour Moody's, celle-ci devrait globalement se poursuivre sur Vieux Continent. Dans une note publiée mercredi, l'agence de notation américaine juge que les fusions et acquisitions sont probables en France, en Italie, au Danemark, en Pologne, en Suède et en Espagne. D'après l'agence, cette consolidation sera surtout portée par la convergence fixe-mobile. « Des opérateurs mobiles cherchent à acheter des compagnies spécialisées dans l'Internet fixe, et des câblo-opérateurs veulent aussi acquérir des actifs dans le mobile », constate ses analystes.

photo moodys

Il faut dire que dans l'Hexagone, beaucoup pensent qu'en dépit de l'échec du rachat de Bouygues Telecom par Numericable-SFR en juin dernier, un tel deal pourrait bien refaire surface à moyen terme. Mais pour la grande majorité des observateurs, il ne devrait pas y avoir de mouvements en ce sens d'ici la fin des enchères pour les nouvelles fréquences 4G, qui débuteront le 16 novembre prochain.

Toutefois, Moody's se fait l'écho des tergiversations de Bruxelles sur la poursuite - ou pas - d'une politique favorisant les rapprochements dans les télécoms. Ses analystes jugent que les autorités de régulation sont en quête d'un équilibre entre « leur positionnement historique basé sur des prix bas au bénéfice des consommateurs » et la nécessité « d'offrir davantage de flexibilité aux entreprises pour que leurs revenus soient en adéquations avec les investissements consentis dans leurs réseaux ». Sans la citer, Moody's fait référence à l'opposition de la Commission européenne au rapprochement entre les danois TeliaSonera et Telenor. Résultat, l'agence de notation affirme que l'approbation d'opérations similaires sur le Vieux Continent apparaît aujourd'hui « moins certaine » qu'auparavant.

Une croissance de 1% à 2% d'ici un an

De fait, au début du mois, la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager a déclaré qu'une « réduction du nombre d'acteurs de quatre à trois dans un pays européen » pouvait provoquer « une hausse des prix pour le consommateur, mais pas forcément une augmentation des investissements ». Et ce, alors que la quasi-totalité des industriels voient justement dans la consolidation et une moindre concurrence le moyen de relever les prix, d'améliorer leurs marges, et donc mettre plus d'argent dans les coûteux déploiements de la 4G ou de la fibre optique.

Quoi qu'il en soit, Moody's demeure confiant pour le secteur européen des télécoms. Sa perspective est ainsi passée de « négative » à « stable ». Pour justifier cela, l'agence de notation prévoit une croissance moyenne du chiffre d'affaires du secteur de 1% à 2% d'ici les 12 à 18 prochains mois. D'après Moody's, celle-ci sera tirée par « la demande croissante dans le très haut débit, et la capacité des consommateurs à dépenser davantage » pour des services à valeur ajoutée, comme la vidéo à la demande.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 16/10/2015 à 10:30
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Ils veulent tous acheter Vivaction ! Àvec sa licorne :Square système de protection pour mobile entreprise voix et data !😜🎯

à écrit le 16/10/2015 à 9:21
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A quand la fusion Orange-Deutsche Tel et le grand marché (commun) européen des télécoms ? Peut-être pour bientôt : après tout, c'est pour çà que tout le monde veut racheter tout le monde, et être assez gros pour tenir le choc.

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