Comment le plan Très haut débit et la Covid-19 accélèrent l’adoption de la fibre

L’appétence des Français pour la fibre n’a jamais été aussi forte. Celle-ci s’explique par la disponibilité de cette technologie, déployée tambour battant par les opérateurs. Mais aussi par la crise sanitaire, qui a poussé de nombreux foyers à se doter d’une connexion Internet plus performante.
Pierre Manière
Cantonnés chez eux, souvent en famille, de nombreux foyers ont éprouvé le besoin de disposer d’une connexion plus puissante que l'ADSL.
Cantonnés chez eux, souvent en famille, de nombreux foyers ont éprouvé le besoin de disposer d’une connexion plus puissante que l'ADSL. (Crédits : ALESSANDRO BIANCHI)

C'est un fait : aujourd'hui la fibre n'a jamais autant séduit les Français. Trimestre après trimestre, ils sont à chaque fois plus nombreux à se tourner vers cette technologie qui permet d'accéder à un Internet ultra-rapide. Les derniers chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms, en témoignent. A la fin du premier trimestre 2020, plus de la moitié des foyers français, c'est-à-dire 15,7 millions, disposaient d'un accès Internet fixe à très haut débit. Et leur choix s'est largement porté vers la fibre, qui totalise 11,4 millions de clients, contre 7,7 millions seulement un an auparavant ! Tel un phénomène de vases communicants, les abonnés ADSL, eux, sont en chute libre : ils sont certes encore 14,5 millions, mais c'est près de 3 millions de moins qu'il y a un an.

Comment expliquer cet engouement ? D'abord par la disponibilité de cette technologie. Le plan France Très haut débit, qui vise à apporter un Internet ultra-rapide, essentiellement via la fibre, à tous les Français à l'horizon 2022, porte ses fruits. C'est dans ce cadre que les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free déploient cette technologie tambour battant. Toujours selon l'Arcep, 25,6 millions de locaux et habitations étaient éligibles à la fibre à la fin du premier trimestre. C'est 6,1 millions de plus qu'il y a un an. Alors bien sûr, le raccordement de quelques millions de foyers, situés dans des territoires isolés ou difficiles d'accès, pose encore problème. Et il est encore trop tôt pour dire que ce que le « plus grand chantier de France » constitue un succès. Mais on n'en est, tout de même, pas très loin.

Besoin d'une connexion plus puissante

En parallèle, la Covid-19 a constitué un catalyseur des abonnements à la fibre. Cantonnés chez eux, souvent en famille, de nombreux foyers ont éprouvé le besoin d'une connexion plus puissante. C'est le constat du « baromètre du numérique », récemment réalisé par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), sur demande de l'Arcep.

« La crise sanitaire, et en particulier les différents confinements, ont multiplié les usages numériques et besoins d'utilisation des équipements : télétravail, école en ligne, échanges interpersonnels, loisirs, achats, etc », souligne l'étude. Pour [les ordinateurs], le besoin d'un usage quotidien a été massif, avec 66% d'utilisateurs quotidiens (+19 points sur un an), porté par la diffusion du télétravail et de l'école en ligne, notamment lors des confinements successifs. »

« Le numérique est devenu vital »

En résumé, « si certains en doutaient, nous avons eu [avec la crise sanitaire] la démonstration éclatante que le numérique est devenu absolument vital partout, pour tout, dans les usages aussi bien personnels que professionnels », a déclaré dans nos colonnes Michaël Trabbia, le patron de l'innovation d'Orange, la semaine dernière. « Les télécoms ont permis au pays et à l'économie de tenir bon, tout en maintenant les liens sociaux », a-t-il renchéri. La fibre s'est alors démarquée de l'ADSL par sa capacité à mieux prendre en charge, de manière simultanée, des usages numériques très gourmands en bande passante.

L'autre point important, c'est que la concurrence, féroce, a obligé les opérateurs à ne pas faire flamber les prix. Aujourd'hui, il existe des abonnements à la fibre seule à partir de 16 euros par mois (la première année) chez les quatre grands opérateurs. Des abonnements comprenant des box TV sont, eux, aussi disponibles à partir de 16 euros chez SFR et Free. Chez Bouygues et Orange, on en trouve à compter de respectivement 23 et 25 euros.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 05/07/2021 à 20:46
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Internet n'est plus associé à la connaissance la culture,l'échange ou le plaisir mais au travail. Nous prenons un tournant dans le marketing du web ,vite équipons nous pour mieux travailler ! Un manque d'intérêt de la population ? Un outil de plus ...

à écrit le 05/07/2021 à 18:27
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essayez d'être à jour une déclaration fut faite c'est " LE COVID "

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