L'Arcep a une nouvelle présidente. Il s'agit de la députée d'Eure-et-Loir (Agir) Laure de La Raudière. A 55 ans, elle devient la première parlementaire, et la première femme, à prendre les rênes du régulateur des télécoms. Sa nomination a été proposée par l'Elysée. Mais il restait à cette fine connaisseuse des télécoms et du numérique à voir son nom validé par les commissions des affaires économiques de l'Assemblée nationale et du Sénat. Après son audition au Sénat, ce mercredi, les votes des deux assemblées ont été dévoilés. Et toutes deux se sont largement prononcées en faveur de la parlementaire. 25 députés sur 28 et 13 sénateurs sur 18 ont émis un avis favorable. Un plébiscite.
Laure de La Raudière dirigera donc l'Arcep ces six prochaines années. Lors de son audition au Sénat - et comme à l'Assemblée la semaine dernière -, elle s'est montrée très émue en évoquant le souvenir de sa complice socialiste Corinne Erhel, avec qui elle a rédigé de nombreux rapports sur le numérique, et brusquement décédée en 2017. « Elle a été fauchée à 50 ans, c'était une formidable élue, elle était juste tout ce qu'on attend des élus, voilà », a-t-elle déclaré.
Le marché « B2B » dans le viseur
Laure de La Raudière a dévoilé, en partie, sa feuille de route. Elle a fait, sans surprise, de l'aménagement numérique du territoire sa « première priorité ». « Cet objectif doit être poursuivi », a-t-elle affirmé, soulignant que l'institution veillera à ce que les engagements des opérateurs à couvrir les zones blanches mobiles, ou à déployer la fibre dans les villes moyennes et les campagnes, soient bien respectés. Laure de La Raudière a également souligné qu'elle veillerait à ce que le marché des télécoms demeure concurrentiel, tout en favorisant les investissements, l'innovation, mais aussi des prix bas pour les consommateurs. La nouvelle présidente s'est dite favorable à une amélioration des cartes de couverture concernant tant l'Internet fixe que le mobile. Elle souhaite, également, pouvoir y intégrer des prévisions de déploiements pour que les Français sachant quand ils pourront en bénéficier.
Elle a une nouvelle fois indiqué qu'elle porterait une attention particulière au marché des télécoms pour les entreprises. Encore ultra-dominé par Orange, et dans une moindre mesure par SFR, celui-ci reste très peu concurrentiel. En résulte une faible numérisation des PME, qui plombe leur compétitivité. A ce sujet, Laure de La Raudière a affirmé qu'elle analysera « si le cadre de régulation actuel porte ses fruits, ou s'il faut le faire évoluer ». La nouvelle présidente a précisé son attachement à poursuivre les travaux de son prédecesseur, Sébastien Soriano, visant à modérer l'empreinte carbone des télécoms et du numérique. Elle a promis de passer au crible tous les dossiers de l'Arcep au regard des enjeux environnementaux.
La situation « très préoccupante » du réseau cuivre
Alors que la qualité du réseau cuivre d'Orange est critiquée par de nombreux parlementaires et élus locaux, Laure de La raudière a jugé la situation « très préoccupante ». Le gouvernement vient, à ce sujet, de confier une mission flash à la députée Célia de Lavergne pour « préciser ces dysfonctionnements et faire des recommandations au gouvernement ». « L'Arcep y participera pour qu'on puisse trouver une solution et répondre aux attentes de nos concitoyens », a déclaré Laure de La Raudière. Alors que des problèmes minent également la qualité de la fibre déployée dans certains territoires, la nouvelle présidente précise qu'elle prendra ce dossier en main « dès février ». « Il faut être très terrain, voir ce qui se passe et trouver une autre solution parce que ça marche pas », a-t-elle lancé.
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