Orange : les actionnaires valident le tandem Heydemann-Aschenbroich pour piloter le groupe

Jacques Aschenbroich, l’ancien patron de Valeo, a été nommé président d’Orange ce jeudi, lors de l'assemblée générale de l'opérateur. Il remplace Stéphane Richard, l’ancien PDG du groupe. Ce dernier avait déjà cédé la direction générale à Christel Heydemann, ancienne dirigeante de Schneider Electric Europe, le mois dernier.
Pierre Manière
Christel Heydemann la DG d'Orange, et Jacques Aschenbroich, le nouveau président du groupe.
Christel Heydemann la DG d'Orange, et Jacques Aschenbroich, le nouveau président du groupe. (Crédits : Reuters)

Il fallait montrer patte blanche, ce jeudi après-midi, pour assister à l'assemblée générale d'Orange. Celle-ci se déroulait à la salle Pleyel, dans le huitième arrondissement de Paris. Mais tout le périmètre était bouclé par un important dispositif policier, visant à bloquer une manifestation des salariés de Scopelec. Aux cris de « Orange, on est là, on vient chercher le fric ! », une petite cinquantaine d'entre eux ont battu le pavé pour réclamer davantage d'efforts financiers de l'opérateur vis-à-vis de leur groupe. Ce sous-traitant d'Orange est aujourd'hui en grande difficulté après la perte de gros contrats concernant le déploiement de la fibre.

A l'intérieur de la salle Pleyel, les actionnaires d'Orange ont assisté, comme prévu, à un passage de témoin. C'est « non sans émotion » que Stéphane Richard, qui a dirigé le groupe ces onze dernières années, s'est adressé à eux une dernière fois. Le dirigeant a félicité les « 147.000 salariés du groupe »« Ce fut un immense privilège d'avoir été leur capitaine », a-t-il lancé, lui qui a été contraint de céder son fauteuil de PDG après sa condamnation dans l'affaire Tapie.

Pas d'unanimité pour Jacques Aschenbroich

Son successeur à la présidence d'Orange a ensuite été validé par les actionnaires. Il s'agit de Jacques Aschenbroich, l'ancien patron de l'équipementier automobile Valeo. Le vote des actionnaires a toutefois démontré qu'il ne faisait guère l'unanimité : la résolution concernant sa nomination comme administrateur indépendant n'a récolté « que » 76% des votes... « C'est seulement grâce à l'Etat [premier actionnaire d'Orange, Ndlr], qu'il réussit son parachutage en tant qu'administrateur », persifle Sébastien Crozier, le président de la CFE-CGC. Le conseil d'administration, qui s'est réuni dans la foulée, a validé Jacques Aschenbroich à la présidence du groupe. Il forme désormais un tandem avec Christel Heydemann, l'ancienne dirigeante de Schneider Electric Europe, qui a pris la direction générale de l'opérateur le 4 avril dernier.

Autre résolution clé à cette assemblée générale : les actionnaires ont largement voté pour une modification des statuts d'Orange afin de repousser la limite d'âge concernant la présidence du groupe, jusqu'alors fixée à 70 ans. L'objectif était, ici, de permettre à Jacques Aschenbroich, âgé de 67 ans, d'aller au bout de son mandat de quatre ans.

Christel Heydemann « motivée et déterminée »

D'autres résolutions concernaient, elles, la rémunération du nouveau duo à la tête d'Orange. Elles ont également été validées par les actionnaires. Christel Heydemann aura un salaire de 900.000 euros par an. Mais sa rémunération pourra atteindre entre 1,8 et 2,35 millions d'euros, en incluant une part variable soumise à objectifs. Jacques Aschenbroich, lui, gagnera 450.000 euros par an. Les actionnaires n'ont pas eu à se prononcer sur l'indemnité de départ de Stéphane Richard. Celui-ci a indiqué, ce mardi, qu'il y renonçait « face à l'incompréhension de certains actionnaires ».

Nouvelle cheffe de file de l'opérateur historique, Christel Heydemann s'est, elle, exprimée pour la première fois devant les actionnaires. Elle a d'abord félicité Stéphane Richard, « qui a changé l'histoire de l'entreprise ». Le nouvelle DG s'est dite « honorée, motivée et déterminée » de prendre les rênes de ce cador du CAC 40, louant son « potentiel extraordinaire ». Avant d'égrener les défis auxquels le groupe doit faire face dans les années à venir, comme le déploiement de la fibre, de la 5G, le démantèlement du réseau cuivre, la diversification dans la cybersécurité ou encore le développement des activités en Afrique. Christel Heydemann n'a, en revanche, eu aucun mot à l'égard d'Orange Banque... Ce projet constitue le bébé de Stéphane Richard, qui l'a soutenu malgré la perplexité de l'Etat. Mais ses pertes suscitent aujourd'hui les critiques de certains investisseurs.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 20/05/2022 à 23:10
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Orange a perdu 12 ans avec Richard dont le bilan professionnel est vierge : pas un succès commercial ni une innovation. Il a beaucoup dépensé pour ses salaires et embêter les salariés, et acheter la pépite Cyber défense avant que son arrivée avec s...

à écrit le 20/05/2022 à 13:11
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"Orange : les actionnaires valident le tandem Heydemann-Aschenbroich pour piloter le groupe" Le risque de crevaison n'est pas à exclure au regard du poid lourd à la direction... Je préconise un régime sévère à direction afin de limiter ce r...

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