Télécoms : Orange « très déterminé » à favoriser la consolidation du marché espagnol

A l’occasion de la présentation des résultats 2021 du géant français des télécoms, Stéphane Richard, son PDG, a confirmé que le groupe était « un acteur important » des discussions concernant une possible concentration du marché espagnol des télécoms.
Pierre Manière
Stéphane Richard, le PDG d'Orange.
Stéphane Richard, le PDG d'Orange. (Crédits : Reuters)

L'Espagne est aujourd'hui le talon d'Achille d'Orange. Les résultats 2021 du géant français des télécoms, présentés ce jeudi, le confirment. Si ceux-ci sont globalement solides, marqués par une hausse du chiffre d'affaires de 0,8% à 42,5 milliards d'euros, pour un résultat net de 778 millions d'euros, ses activités de l'autre côté des Pyrénées souffrent. En Espagne, ses ventes ont dégringolé de près de 5% l'an dernier, à 4,7 milliards d'euros. Orange pâtit, comme ses rivaux, d'une forte concurrence marquée par une guerre des prix. L'opérateur a mis en place « une stratégie de redressement », a souligné Stéphane Richard, le PDG du groupe, en conférence de presse.

Celle-ci consiste notamment à proposer des offres convergentes, mêlant des accès Internet fixe et mobile, dans le bas de marché. D'après Ramon Fernandez, le directeur financier de l'opérateur, cette politique commence à porter ses fruits. Il en veut pour preuve que le résultat opérationnel ajusté d'Orange Espagne n'a baissé « que » de 9% au deuxième semestre, contre 13% au total sur l'année. Si cette tendance se poursuit, Orange espère un retour à la croissance d'ici 2023.

En parallèle, Orange milite surtout pour une consolidation du marché espagnol, perçue comme un remède efficace à la guerre des prix. Moins d'opérateurs, c'est moins de concurrence, ce qui ouvre généralement la voie à une augmentation des tarifs, ou a minima à leur stabilisation. Cela permet, aussi, de bénéficier d'effets d'échelle permettant aux acteurs restants de mieux amortir les lourds investissements dans la fibre, la 4G ou la 5G. « Tout le monde fait le constat qu'il y a trop d'opérateurs », a lancé Stéphane Richard.

Vers un mariage avec MasMovil ?

Le PDG a admis être « entré dans une phase où ces perspectives [de consolidation, NDLR] se font plus précises et plus nettes »« Il y a des opérations en cours, et Orange est un acteur important de ce jeu, a-t-il poursuivi. Nous sommes activement impliqués dans ces discussions. »

« Très déterminé » à les faire aboutir, Stéphane Richard évoque deux cas de figure. Soit Orange est « partie prenante » d'un deal en rachetant, par exemple, un concurrent. Ces derniers jours, la presse espagnole a notamment évoqué un possible rapprochement avec MasMovil, ce que Stéphane Richard a refusé de commenter. Soit Orange n'est pas directement impliqué dans une fusion. Mais même dans ce cas, le PDG juge qu'Orange Espagne en bénéficiera, notamment si l'opération permet d'en finir avec la guerre des prix.

A côté de l'Espagne, les autres activités du groupe se portent plutôt bien. Dans l'Hexagone, premier marché de l'opérateur, le chiffre d'affaire a baissé de 1,6% à 18,1 milliards d'euros l'an dernier. Celui-ci aurait été stable, souligne Ramon Fernandez, « si l'on exclut les cofinancements, très élevés en 2020 ». Il s'agit, ici, des recettes provenant des autres opérateurs lorsqu'ils s'associent à Orange pour déployer la fibre. En Europe, si l'on met l'Espagne de côté, les ventes d'Orange en Pologne, en Belgique, au Luxembourg, en Roumanie, en Slovaquie et en Moldavie ont progressé de 2,6%.

La fibre, locomotive de la croissance

Sur le Vieux Continent, Orange tire profit de ses gros investissements dans la fibre. Il dispose désormais de 12 millions de clients à cette technologie (+22% par rapport à 2020), sachant que 60 millions de foyers sont désormais raccordables. L'opérateur estime aussi que ses offres convergentes constitue un bon moyen de ferrer de nouveaux abonnés, comme de les préserver.

L'Afrique et le Moyen-Orient, où Orange est présent dans 20 pays, continuent de soutenir la croissance du groupe. Le chiffre d'affaires a progressé de pas moins de 10,6%, à 6,4 milliards d'euros, grâce, en particulier, à l'appétit des clients pour la 4G.

Baisse progressive des investissements

Alors que l'opérateur historique s'apprête à accueillir sa nouvelle patronne, Christel Heydemann, le 4 avril prochain, son état-major se dit serein pour 2022. Orange a notamment souligné que les investissements allaient progressivement ralentir, étant donné que 80% du grand chantier de déploiement de la fibre, en France, est désormais terminé. Ceux-ci n'excéderont pas 7,4 milliards d'euros cette année, soit 300 millions d'euros de moins qu'en 2021.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 19/02/2022 à 15:49
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"Il faut consolider" la phrase qui revient systématiquement dans les articles sur S. Richard. Il serait pas atteint du syndrome de la tourette ce type ?

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