Vivendi étudie un projet de scission de ses activités en plusieurs entités

Vivendi, qui fait son retour dans le CAC 40, étudie un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées, structurées notamment autour de Canal+, Havas et d'une société d'investissement incluant sa participation majoritaire dans le groupe Lagardère.
Le groupe de Vincent Bolloré est notamment soutenu par le dynamisme de Canal+ et d'Havas qui ont affiché respectivement 1,5 milliard d'euros de chiffres d'affaires au 3e trimestre et 686 millions d'euros

(Article publié le 14 décembre 2023 à 8h20, mis à jour à 9h37)

Personne ne l'avait vu venir. Vivendi, qui vient tout juste de prendre définitivement le contrôle de Lagardère, annonce vouloir scinder ses activités autour de Canal+ et d'Havas qui seraient cotées en bourse.

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Une annonce surprise qui a pour ambition de « libérer pleinement le potentiel de développement de l'ensemble » des activités du groupe.

« Le directoire de Vivendi a proposé au conseil de surveillance - ce que ce dernier a autorisé aujourd'hui - la possibilité d'étudier un projet de scission de la société en plusieurs entités, qui seraient chacune cotées en Bourse (...) », affirme ce jeudi Vivendi dans un communiqué, sans plus de détails sur le calendrier.

Un projet qui a ravi les investisseurs. Son action s'échangeait à 10,02 euros vers 9h15, en progression de 11,69%, dans un marché qui montait de 1,45%.

Canal+ et Havas comme locomotives

Mastodonte des médias, le groupe de Vincent Bolloré est notamment soutenu par le dynamisme de Canal+ et d'Havas qui ont affiché respectivement 1,5 milliard d'euros de chiffres d'affaires au 3e trimestre et 686 millions d'euros, « dans un contexte international marqué par de nombreuses opportunités d'investissement ».

La chaîne cryptée, dont le portefeuille dépasse « les 25 millions d'abonnés dans près de 50 pays », a par exemple fait l'acquisition du distributeur de chaînes européen M7, puis de l'opérateur européen SPI, et pris « des participations stratégiques dans des entreprises telles que Multichoice, VIU (opérateur hongkongais de streaming, ndlr) ou encore Viaplay », le Netflix scandinave. « Canal+ se positionne favorablement pour exploiter d'autres opportunités de consolidation à l'échelle internationale », assure Vivendi, qui entend aussi accélérer le développement d'Havas, qui a « mené un rythme soutenu d'acquisitions ciblées au cours des deux dernières années ».

Ce projet de scission, qui devrait s'inscrire dans la durée, donnerait « les moyens humains et l'agilité financière nécessaires » aux développements souhaités, souligne Vivendi, qui fera un point sur l'avancement de l'étude du projet et de sa faisabilité « en temps voulu ».

Naissance d'une société d'investissement

La troisième entité qui pourrait voir le jour est une « société d'investissement détenant des participations financières cotées et non cotées dans les secteurs de la culture, des médias et du divertissement », dont la participation dans Lagardère.

Pour rappel la prise de contrôle de ce groupe par la famille Bolloré a connu son dénouement, après plus de trois ans et demi de péripéties, qui avait débuté quand Vincent Bolloré s'était invité au capital de Lagardère à l'approche d'une assemblée générale à haut risque pour son gérant. Avec cette méga-acquisition, Vivendi change de dimension et passe de 38.000 à environ 66.000 salariés. Son chiffre d'affaires progresserait, sur une base comparable à celle de 2022, de 72% à 16,5 milliards d'euros, selon le groupe. Par ailleurs, Maxime Saada, patron de Canal+ et membre du directoire de sa maison-mère Vivendi, a été nommé fin novembre vice-président du groupe Lagardère.

Un conglomérat « sous-coté »

Les actualités s'enchaînent autour de Vivendi puisque la société côtés en Bourse doit faire son retour mi-décembre au sein du CAC 40, six mois après l'avoir quitté. Depuis la cession de son ancienne filiale Universal Music en 2021, le groupe a vu sa valeur en Bourse être divisée par trois en près de deux ans.

L'entreprise faisait partie des multiples candidats à la montée dans l'indice phare, avec le groupe de restauration collective et de services Sodexo, le chimiste Solvay, l'hôtelier Accor ou encore le groupe de construction Eiffage.  « Vivendi comporte beaucoup de médias, qui sont des actifs assez résilients », éclaire Lionel Melka, associé de Swann Capital, ce qui, selon lui, protège le groupe d'une chute importante de son cours.

Le groupe a une capitalisation boursière de neuf milliards d'euros, similaire ou bien inférieure à celles des autres prétendants, et ce « retour rapide » peut « surprendre un peu », admet Lucas Excoffier, chargé du courtage d'Europe continental à Oddo BHF.  Vivendi « subit une décote de conglomérat très élevée », rétorque Vivendi, cette décote correspond à l'écart entre la valorisation boursière d'un groupe et la somme des valeurs de ses filiales et participations dans différentes sociétés.

 (Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 14/12/2023 à 8:32
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" avec le groupe de restauration collective et de services Sodexo, le chimiste Solvay, l'hôtelier Accor ou encore le groupe de construction Eiffage" Encore un drôle de mélange de genre, on peut se demander si Paul Bocuse aurait pu devenir un si grand...

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