C'est officiel : le taux du livret A sera porté à 3%, contre 2% actuellement, à partir du 1er février. C'est ce qu'a annoncé, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, ce vendredi. Deux jours plus tôt, il avait refusé de confirmer cette information, expliquant que « ce sera un chiffre que je déciderai sur la base de la recommandation du gouverneur ». « Nous serons le seul pays en Europe qui proposera à ses compatriotes un livret d'épargne garanti à un taux supérieur à l'inflation », s'est-il félicité, ce jour-ci. Quant au taux du Livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages les plus modestes, il passera de 4,6 à 6,1%.

C'est, en effet, le gouverneur de la Banque de France qui suggère l'évolution du taux. Celui finalement adopté, qui s'appliquera à quelque 55 millions de Livret A, ainsi qu'aux Livret de développement durable et solidaire (LDDS) atteint un niveau sans précédent en France depuis 2009. Il reste toutefois toujours nettement inférieur à l'inflation qui atteignait en décembre 5,9% sur un an, contre 6,2% en octobre et en novembre. Cette proposition est néanmoins en légère baisse par rapport à ce qui était attendu. Plus tôt dans la semaine, la BPCE estimait, sur la base des chiffres de décembre, que le taux du Livret A pourrait être porté à 3,3 %, contre 2% actuellement. En effet, sans arrondi, la formule de calcul, qui résulte de la moyenne entre, d'une part, le taux d'inflation moyen des six derniers mois et, d'autre part, la moyenne des taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme, aurait fait ressortir le taux à 3,3%.

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Une baisse de la prévision de la Banque de France

Pour justifier cette baisse, François Villeroy de Galhau a invoqué dans un communiqué des « circonstances exceptionnelles » pour ménager les finances du logement social, dont les prêts sont souvent indexés sur ce taux. Et pour cause, les 500 milliards d'euros déposés par les Français sur le livret A et LDDS, dont la majeure partie est centralisée par la Caisse des dépôts (CDC), sont destinés en partie à financer le logement social, l'économie sociale et solidaire ou encore les économies d'énergie dans les logements. Si le relèvement du taux est une bonne nouvelle pour les épargnants, il est donc moins bien vécu par certains acteurs publics dont les prêts auprès de la CDC sont souvent indexés sur ce taux.

Les 3% validés par le ministre de l'Economie, représentent « déjà une hausse significative », avait indiqué la Banque de France au moment de formuler sa proposition, souhaitant « que les mouvements de taux du livret A restent progressifs plutôt que trop volatils, et ceci à la hausse comme un jour potentiellement à la baisse ». L'institution « soutient fortement cet instrument dont la simplification des modalités d'ouverture, la promotion et la rémunération ont conduit à plus de 2 millions d'ouvertures en 2022 », a-t-elle expliqué.

Le livret déjà passé de 1 à 2%

Ce n'est pas la première fois que le livret A voit son taux augmenter. Il y a un an, il se situait encore à son niveau plancher de 0,5%. Il avait ensuite été doublé une première fois au 1er février 2022 puis une nouvelle fois au 1er août, pour atteindre 2%. Dès le 19 juillet dernier, François Villeroy de Galhau avait estimé que « selon toute probabilité (...) le mouvement de hausse du taux du Livret A se poursuivrait au 1er février de l'année prochaine ».