Bourse : l'action Mitsubishi Motors poursuit sa descente aux enfers

Près de 3 milliards d'euros de capitalisation boursière se sont envolés depuis la révélation mercredi d'une falsification des tests d'économie de carburant impliquant Mitsubishi Motors.
Les dirigeants de Mitsubishi, dont le président Tetsuro Aikawa (au centre de l'image) ont admis mercredi 20 avril avoir falsifié des tests d'économie de carburant sur 625.000 véhicules, ce qui a entraîné une chute de l'ordre de 40% de sa capitalisation boursière.

L'action du constructeur japonais d'automobiles Mitsubishi Motors, aux prises avec un scandale de fraude, a plongé de plus de 13% vendredi à la Bourse de Tokyo où elle a perdu plus de 40% en trois jours.

Le titre a affiché un recul de 79 yens (-13,55%) à l'issue des échanges, à 504 yens. Il avait lâché 15% mercredi et 20% jeudi, une série négative d'une ampleur inédite depuis l'introduction en Bourse du groupe en 1988, selon l'agence financière Bloomberg. Cela représente près de 3 milliards d'euros de capitalisation boursière envolés depuis la révélation de cette fraude mercredi.

625.000 véhicules concernés par la fraude

Mitsubishi Motors a avoué avoir manipulé des tests pour améliorer les performances énergétiques de quatre modèles de véhicules vendus au Japon. Pour l'heure, 625.000 mini-voitures sont concernées, mais d'autres modèles, y compris à l'étranger, pourraient être touchés.

Le ministère des Transports poursuivait vendredi ses perquisitions dans un Centre technique du constructeur japonais dans la préfecture d'Aichi (centre du pays), a indiqué un fonctionnaire à l'AFP. "Je ne peux pas m'empêcher d'avoir des doutes sur l'attitude de la compagnie s'agissant du respect de la loi, c'est extrêmement regrettable", a déclaré le ministre Keiichi Ishii à la presse, en référence à un précédent scandale de camouflage des défauts au début des années 2000. Les autorités envisagent par ailleurs de revoir les méthodes de tests afin de regagner la "confiance" des consommateurs.

Parmi les automobiles en cause, les trois quarts étaient fabriqués pour son compatriote Nissan, dont le titre n'a pas été affecté (+1,71% à 1.066 yens). C'est d'ailleurs lui qui a découvert les divergences entre les mesures constatées et celles fournies.

Image et finances impactées

A l'image du cas Volkswagen, "les dommages seront importants", a averti le patron de Mitsubishi Motors, Tetsuro Aikawa. Outre l'inévitable impact sur sa réputation, la société japonaise se prépare à subir des coûts conséquents : elle devra probablement verser des compensations financières à ses clients ainsi qu'à Nissan, des indemnités à d'éventuels plaignants et s'expose aussi à des pénalités de la part du gouvernement.

Elle risque en outre de perdre le contrat avec Nissan, prévient Christopher Richter, analyste automobile de la société de courtage CLSA à Tokyo. "C'est un coup dur pour le groupe, dont la grande majorité des activités au Japon se résume à la vente de véhicules à des tiers depuis le scandale des années 2000 qui a réduit leur part de marché à des miettes" (2,1%), a-t-il souligné.

Mitsubishi Motors venait de solder les dernières traces dans ses finances de cette affaire, dont il s'est relevé grâce à l'intervention des autres entreprises de la galaxie Mitsubishi. Le groupe "pourrait vendre des actifs" pour se redresser.

"Il y a déjà eu des discussions de restructuration ou de consolidation par le passé, mais la résistance était forte au sein de la constellation Mitsubishi", rappelle cependant M. Richter.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 22/04/2016 à 22:57
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Une opportunité pour PSA?

à écrit le 22/04/2016 à 10:55
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Peut être un bon coup a faire pour PSA concernant son ex allié Mitsubishi qui est spécialisé dans les 4X4 et très petits véhicules !

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