Il y a quatre mois, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises (Capeb) entrevoyait pourtant "quelques signes d'amélioration". Mais le miracle n'aura pas eu lieu. L'activité de l'artisanat du bâtiment accuse une baisse -plus forte que prévu- de 2,5% au troisième trimestre, par rapport à la même période en 2014.
La baisse d'activité concerne toutes les régions et tous les métiers, note la Capeb. Le recul est toutefois moins marqué pour les électriciens ou les professionnels de couverture-plomberie-chauffage (-1,5%).
Patrick Liébus, le président de la Capeb, estime que l'activité va reculer de 2%, contre 1% annoncé initialement sur l'ensemble de l'année 2015, et qu'entre 12.000 et 15.000 emplois vont être détruits. Il précise que la reprise ne devrait pas intervenir "avant le deuxième semestre 2016".
Le recul de la construction neuve se poursuit
Ces résultats s'expliquent, selon la confédération, par un recul de la construction neuve, - 5 % contre - 4% en 2014, et par une activité d'entretien-rénovation qui reste en baisse (-1%) malgré une hausse des travaux de performance énergétique des logements (+1%).
Seul élément positif rapporté par Patrick Liébus, une "légère amélioration" des carnets de commandes, qui représentent 73 jours de travail contre 71 il y a un an. Cela reste "insuffisant" note néanmoins le président.
Ce résultat doit en effet être nuancé puisqu'il n'est que la traduction mécanique de la réduction des effectifs dans les entreprises. Ces dernières ont, par conséquent besoin de plus de temps pour réaliser un chantier.
Les mesures pour doper le BTP tardent à montrer leurs effets
Dans ce "contexte morose", la Capeb se félicite néanmoins du maintien du crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) dans le budget 2016, et de la prolongation pour trois ans de l'éco-prêt à taux zéro. Il permet aux propriétaires et aux occupants de financer les travaux de rénovation énergétique.
"Mais il faut du temps pour que les ménages s'emparent de ces mesures", considère Alain Chouguiat, responsable du pôle économique de la Capeb, qui note la tendance à repousser les travaux de rénovation en raison d'un contexte économique incertain.
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