En France, il y Alstom. Au Royaume-Uni, c'est AstraZeneca qui agite désormais la sphère politique. La gestion de ce projet d'achat du laboratoire britannique par le numéro un mondial du marché a valu au Premier ministre David Cameron un surnom qui se voulait méprisant de la part d'Ed Miliband, le leader de l'opposition.
Protéger une "success story" britannique
Tout comme le patron de Pfizer quelques jours plus tôt, le chef de file des Travaillistes a écrit au Premier ministre. Il s'inquiète pour le secteur pharmaceutique du pays, et plus largement pour l'impact sur la recherche et sur l'emploi. Il s'émeut ainsi:
"Malgré ces enjeux élevés, il semble que le gouvernement fait la 'pom-pom girl' pour soutenir cet accord sur la base d'une simple lettre comportant des promesses insuffisantes."
Reprenant la formule dans une interview télévisée le soir, Ed Miliband a directement accusé le chef du gouvernement de soutenir trop ouvertement la conclusion de cet accord. Il a également loué dimanche soir sur la BBC la "success story" britannique que représente à ses yeux AstraZeneca, ce laboratoire né de la fusion en 1999 entre du suédois Astra et de la compagnie britannique Zeneca. Le parti Travailliste a d'ailleurs appelé à ce qu'une enquête soit lancée sur cette fusion entre l'américain Pfizer et ce champion national qui représenterait la plus importante de l'histoire pour le pays.
Le principal intéressé a déjà signalé son refus à deux reprises. La dernière valorisait AstraZeneca 63 milliards de livres (77 milliards d'euros).
Downing Street appelé à intervenir
Fin avril, le patron de Pfizer Ian Read avait lui aussi pris la plume pour plaider sa cause, tandis que l'ancien ministre et très influent milliardaire David Sainsbury réclamait publiquement une intervention du gouvernement dans ces négociations entre deux entreprises privées.
>> Cameron appelé à s'immiscer dans le projet de fusion Pfizer-AstraZeneca
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