[Article publié le 2 décembre 2022, mis à jour à 15H30]
L'inflation gagne tous les secteurs, jusqu'aux autoroutes. Les tarifs des péages des principaux réseaux autoroutiers vont, en effet, augmenter de 4,75% en moyenne le 1er février 2023. « Cette augmentation découle de l'application des contrats conclus entre l'État et les sociétés concessionnaires, qui prévoient une hausse égale à 70% de l'inflation hors tabac et, dans une moindre mesure, le financement de nouveaux investissements des sociétés », a expliqué le ministre des Transports, Clément Beaune, dans un communiqué.
Alors qu'un ménage français a dépensé 135 euros en moyenne en 2022 pour les péages autoroutiers, cette hausse va représenter un ajout de 6,40 euros par an, selon le cabinet Asteres.
Généralement le 1er février, le mécanisme « automatique » des augmentations de prix des péages d'autoroutes s'active, en effet, avec un montant qui résulte d'un calcul prenant en compte à la fois le taux d'inflation et les travaux engagés par les sociétés concessionnaires. Or, « cette évolution est sensiblement inférieure à l'inflation pendant la période de référence concernée, d'octobre 2021 à octobre 2022, qui s'est établie selon l'INSEE à 6,33% », précise le ministre. Si elle reste inférieure à l'inflation, celle hausse annuelle est néanmoins deux fois plus élevée que celle de l'année passée qui était de +2%.
Et, cela reste toutefois bien moins que le montant réclamé par les concessionnaires au moment des négociations en septembre dernier. Les sociétés d'autoroutes auraient ainsi exigé une hausse des tarifs de péages allant jusqu'à 8%. « Je veux une augmentation raisonnable, mais ce ne sera pas dans l'ordre de grandeur de 7-8%. », avait alors rassuré Clément Beaune. « Cette évolution (de 4,75%, ndlr) est cohérente avec nos priorités : dans un contexte d'inflation, limiter les hausses de prix pour la vie quotidienne, en protégeant ceux qui doivent utiliser la voiture pour aller travailler et en encourageant la transition écologique », s'est-il félicité, ce vendredi.
Une ristourne pour les gros rouleurs
Si les trajets sur les axes autoroutiers vont donc coûter plus cher aux automobilistes, certains bénéficieront d'un soutien financier. La ristourne accordée à ceux conduisant un véhicule particulier ou un deux-roues et faisant au moins dix allers-retours par mois sur le même itinéraire, va augmenter de 30 à 40% indique le groupe Sanef dans un communiqué, assurant vouloir « accompagner les usagers quotidiens de l'autoroute » et répondre « à la demande de l'Etat ». Ce geste est valable sur les réseaux Vinci Autoroutes, APRR AREA et Sanef SAPN.
En outre, « tout conducteur de véhicule électrique pourra bénéficier d'une réduction de 5 % du tarif de péage sur l'ensemble de ses trajets effectués sur les réseaux Sanef et Sapn pendant un an, à compter du 1er février 2023 », précise le communiqué. « Début 2023, 100% des aires de service du groupe Sanef seront équipées de bornes de recharge à haute puissance. », ajoute Arnaud Quémard, directeur général du groupe Sanef. Des mesures commerciales saluées par le ministre des Transports.
(Avec AFP)
La France opte pour les autoroutes sans barrières de péage La France a finalement sauté le pas. Elle va, à son tour, adopter les autoroutes payantes sans barrière de péage. La première ouvre d'ailleurs ce vendredi dans l'Allier sur l'A79. Existant depuis longtemps à l'étranger, ce type d'autoroutes en « flux libre » est appelé à se généraliser dans les prochaines années, l'autoroute de Normandie étant la suivante sur la liste. Les usagers pourront circuler à la vitesse autorisée, sans ralentir ni s'arrêter en passant sous des portiques dotés de caméras et de capteurs qui identifieront leur véhicule. Ils auront ensuite plusieurs façons de payer : avec un badge de télépéage classique ou sur le site de la nouvelle autoroute en enregistrant son numéro d'immatriculation et ses coordonnées bancaires, ou en réglant à chaque passage. Enfin, 16 bornes au bord de l'autoroute permettront de payer en carte ou en espèces. Si le client ne paye pas au bout de 72 heures, il devra régler une amende de 90 euros qui viendra s'ajouter au montant du péage, et même 375 euros sans règlement dans les 60 jours. L'exploitant aura accès au fichier des plaques d'immatriculation européennes.
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