Le groupe allemand Adidas a relevé ce matin ses prévisions de résultats pour les prochaines années. Il vient d'annoncer qu'il tablait maintenant sur une croissance annuelle de l'ordre de 8 à 9% de son chiffre d'affaires de 2007 à 2009 contre 5 à 7% selon ses estimations précédentes. Concernant le bénéfice net, Herbert Hainer, patron d'Adidas, table sur une progression de plus de 10% de 2006 à 2008, avec un point culminant à au moins 20% en 2007. "Nous faisons d'énormes avancées dans l'intégration de Reebok et nous sommes confiants de pouvoir unir nos forces respectives pour atteindre nos objectifs ambitieux", a déclaré Herbert Hainer.

Ce matin, au cours d'une conférence de presse qui se tenait à Londres, Herbert Hainer a indiqué que "le groupe a révisé à la hausse son objectif de synergies de coûts liées au rachat de Reebok à 175 millions d'euros par an". Plusieurs analystes espéraient qu'Adidas relève son estimation du montant des synergies dégagées par le rachat de Reebok. Acquisition qui lui a permis de se hisser au second rang mondial, juste derrière Nike. La transaction a été effectuée pour un montant de 3,8 milliards de dollars et est effective depuis fin janvier. Le coût de cette opération avait pesé sur les comptes d'Adidas, le quatrième trimestre du groupe allemand se soldant par une perte nette. Adidas avait initialement déclaré prévoir 125 millions d'euros de synergies.

La marque aux trois bandes avait désagréablement surpris les investisseurs le mois dernier en annonçant une forte baisse des commandes reçues par Reebok fin 2005, faisant craindre au marché une restructuration en profondeur, donc coûteuse. Le moment serait de plus mal choisi pour se lancer dans une telle opération, Adidas s'investissant actuellement dans les préparatifs de la coupe du monde de football, qui sera disputée en Allemagne en juin et juillet et qu'il espère voir doper ses ventes. "Nous sommes sceptiques quant à la capacité de la direction à convaincre les marchés du potentiel de Reebok", écrit Jörg Frey, analyste chez Sal. Oppenheim, dans une étude.

Dans sa lutte contre son compatriote Puma, Adidas veut conjuguer sa position de force sur le marché du football et de l'athlétisme avec les atouts de Reebok dans la mode. "Reebok a ses problèmes, qui vont devoir être résolus et résolus rapidement", a précisé Herbert Hainer. Le groupe allemand souhaite aussi améliorer la stratégie de marketing et de vente de Reebok. Ce dernier réalise pour le moment 60% de son chiffre d'affaires dans les produits "lifestyle", plus accessoires de mode que produits sportifs, tandis qu'Adidas, inventeur de la chaussure de football à crampons, tire toujours 80% de ses revenus du sport. À terme, a indiqué le groupe, l'objectif est de faire passer la proportion du "lifestyle" à 30% chez Adidas, et de la réduire à 50% chez Reebok.

A la clôture, le titre progresse de 2,01% à 170,87 euros à Francfort.

La marque à trois bandes nouveau fournisseur officiel de la NBA
Adidas va devenir le fournisseur officiel de la Ligue professionnelle nord-américaine de basket-ball (NBA) pour 11 ans, supplantant ainsi sa filiale Reebok. La marque fournira à partir de la saison prochaine les 30 équipes de la NBA, ainsi que les formations de son pendant féminin, la WNBA, en habillement. Elle commercialisera également les produits aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Asie. Reebok conservera seulement le marché des chaussures. "Si nous voulons être les premiers dans le monde, nous devons être les premiers dans le basket", deuxième sport le plus populaire au monde après le football, a déclaré la direction.